Little Nightmares (2017 – Plateforme – Playstation 4)

LITTLE NIGHTMARES

2017
Studio : Tarsier Studios
Éditeur : Bandai Namco
Genre : Limbo-like
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC

Synopsis : Six, une jeune fille de 9 ans, se réveille au fin fond d’un bateau, le Maw. Elle va tout faire pour s’enfuir de ses lieux glauques et confinés.

Little Nightmares, je l’attendais. Un petit jeu glauque avec quelques énigmes, de la plateforme, rappelant les jeux de Playdead, c’est-à-dire Limbo et Inside, je suis toujours partant. D’ailleurs c’est simple, Little Nightmares fait énormément penser aux deux jeux cités, mais avec un gameplay un poil différent, changeant quelque peu la donne, puisque les énigmes sont au final rares, et le jeu prend plus des allures de cache-cache que de die & retry pour passer des moments particuliers. Moins de morts donc ici, moins de challenge par moment, mais une ambiance très réussie donnant un cachet résolument glauque, voir parfois malsain pour un petit jeu fort sympathique. Little Nightmares, comme les jeux Playdead, nous balance dans son univers sans nous donner plus d’informations que cela. On se réveille dans un bateau, et il va falloir aller à droite de l’écran. Seule différence avec Limbo et Inside, la possibilité également d’aller dans le haut et le bas de l’écran et donc des décors. On ne saura rien de notre personnage habillé en jaune, aucun dialogue, rien. Il faut juste avancer, se plonger dans l’ambiance, faire attention à ce que le jeu nous propose pour pouvoir construire l’histoire nous-mêmes, et puis voilà. Mais là où Limbo nous faisait souvent mourir, et où Inside m’avait beaucoup déçu sur la fin, Little Nightmares m’aura conquis.

Bien qu’il soit totalement imparfait. Car oui, j’en ai déjà vu certains crier au scandale sur la toile, mais Little Nightmares, lors du premier run, ne dure que 4h. Oui, 4 petites heures, pour 5 niveaux. Mais après tout, comme Limbo et Inside, qui n’étaient pas bien longs, entre 4 et 6 heures. Little Nightmares a d’ailleurs un trophée si l’on termine le jeu en moins d’une heure sans mourir. Mais Little Nightmares est vendu à bas prix, comme les autres. Et surtout, il faut bien être conscient de quelque chose, c’est qu’un petit jeu comme ça, qui n’a d’autres ambitions que de nous plonger dans une ambiance particulière en nous faisant avancer de gauche à droite de l’écran, sans autres interactions autre que courir, sauter et se cacher, cela suffit amplement. Trop long aurait au final tué l’ambiance et les choix du projet. On regrettera juste il est vrai le manque de rejouabilité. On pourrait penser par exemple à Inside et ses deux fins, ou surtout à Rain et son second run avec des objets cachés à récupérer. Rien de tout ça ici, lorsque vous aurez terminé Little Nightmares, et bien il sera terminé, c’est tout, fin.

Mais passé cette petite déception, Little Nightmares propose une plongée glauque dans les cauchemars d’enfants, une expérience fort réussie. Car il y a vraiment quelque chose qui se dégage du jeu. Une ambiance particulière déjà oui, mais également quelques moments marquants, des effets de lumières saisissants, et à défaut de faire peur, une insécurité à chaque instant, renforcée par des ennemis glauques et marquants. C’est simple, avec seulement cinq niveaux, Little Nightmares parvient à captiver et à se renouveler puisque chaque niveau, à l’exception du premier, contient un ennemi en particulier qu’il faudra éviter, avec des méthodes toujours différentes. Des ennemis malins, au design singulier. Si le jeu commence doucement, en nous présentant lors de son second niveau un « monstre » aveugle qu’il faudra éviter de manière simple, puisqu’étant aveugle, il se repère au son, ça se corse par la suite. Mais déjà ce premier ennemi montre à quel point le studio derrière le jeu a bien bossé son environnement et ses idées. Un ennemi aveugle, c’est simple, il suffit d’éviter de faire des sons. Sauf que sur un bateau qui tangue, les sons sont partout. Une bouteille qui roule au sol et percute un mur, une planche qui craque sous nos pieds, un livre sur notre chemin qui ne demande qu’à faire une chute pour alerter notre ennemi.

Le gameplay nous force à ruser, à se servir de notre environnement (trouver des chemins discrets, courir lorsqu’un son cache nos propres bruits), et ça se corse par la suite, avec des ennemis plus nombreux, et donc forcément, des ruses différentes, comme se cacher sous une table, sur des poutres en hauteur, dans l’obscurité. Beaucoup d’idées donc pour ce petit jeu, beaucoup de bonnes idées. Et une mise en application souvent réussie, car malgré son statut de petit jeu indépendant, Little Nightmares est sacrément beau, ses effets de lumières impressionnent. Et pourtant, tout n’est pas parfait loin de là. Son plus grand défaut, ce ne sera pas sa courte durée, car courte oui mais justifiée, mais certains de ses choix de gameplay. En voulant se différencier un peu des productions Playdead en donnant au joueur la possibilité de bouger librement dans le cadre, à savoir donc pas seulement de gauche à droite, mais également de haut en bas, le gameplay devient alors par moment sacrément imprécis. Prendre un escalier dans le fond de l’image, ou alors naviguer de haut en bas puis de gauche à droite sur des poutres alors qu’un ennemi essaye de nous attraper pourra souvent se solder par une chute, et donc une mort. De même, notamment dans le niveau 3 et 4, esquiver certaines attaques ne sera pas si simple que ça, l’angle de caméra nous donnant parfois une mauvaise vue générale de notre environnement.

Du coup, malgré son aspect plus simple que les productions Playdead, Little Nightmares se fait parfois imprécis et donc plutôt frustrant. Et comme s’ils étaient eux-mêmes conscients de ce défaut, les développeurs nous offrent donc après les niveaux 3 et 4 un dernier niveau plus simple, mais surtout beaucoup plus rapide, presque sans réelle difficulté après le cauchemar que l’on a vécu auparavant. Mais encore une fois, si l’ambiance lourde et glauque nous séduit, l’on pourra passer outre ce défaut pour prendre son pied durant 4 petites heures sur le jeu. Est-ce que ça vaut après ces 19 euros, là c’est une autre histoire sur laquelle je ne vais pas débattre. Mais oui, durant 4 heures, on profitera d’une ambiance lourde, de superbes décors et de très beaux effets de lumières, d’une ambiance sonore fort réussie et stressante, d’ennemis au design réussis, et moi, ça m’aura suffit. Nul doute que dans quelques temps, je ressortirais le jeu avec de bons souvenirs en tête pour me refaire une petite partie.

Les plus

Une esthétique réussie
Une ambiance lourde
Un univers glauque
Des ennemis marquants

Les moins

Des imprécisions de gameplay
Peu de rejouabilité

En bref : Little Nightmares propose exactement ce que l’on attendait de lui. Certaines phases sont frustrantes et le jeu reste court malgré tout, mais cela ne retire rien au plaisir du jeu.

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