GODZILLA, EBIRAH ET MOTHRA – DUEL DANS LES MERS DU SUD (ゴジラ・エビラ・モスラ 南海の大決闘) de Fukuda Jun (1966)

GODZILLA, EBIRAH ET MOTHRA – DUEL DANS LES MERS DU SUD

Titre original : ゴジラ・エビラ・モスラ 南海の大決闘 – Gojira, Ebira, Mosura Nankai no Daikettō
1966 – Japon
Genre : Kaiju Eiga
Durée : 1h23
Réalisation : Fukuda Jun
Musique : Satô Masaru
Scénario : Sekizawa Shinichi et Peter Fernandez
Avec Takarada Akira, Mizuno Kumi, Togin Chotaro, Sunazuka Hideo, Watanabe Toru et Ibuki Toru

Synopsis : Prêt à tout pour retrouver son frère, Yata, disparu en mer, Ryota vole un yacht et embarque avec Ichino, un ami, peu intelligent. Le yacht appartient a Yoshimura, un cambrioleur. Il part également avec eux. Une fois arrivé près de l’île de Letchi dans les mers du sud, le bateau est attaqué par un crustacé géant, Ebirah. Ils se retrouvent donc coincés sur cette île. L’île est gouvernée par l’organisation du Bamboo rouge. Cette organisation exploite les indigènes. Ryota et ses amis rencontre une habitante de Infant Island et se reposent dans une grotte. Celle-ci leur apprend que Mothra peut venir les aider. Mais Mothra ne pourra pas combattre Ebirah et secourir les prisonniers. Ils décident alors de ressusciter Godzilla, bloqué par des rochers. Ils espèrent qu’il pourra battre Ebirah.

Godzilla, épisode 7. Malgré quelques épisodes moyens, la saga Godzilla se tenait toujours. Car oui, Godzilla l’original, Mothra vs Godzilla, c’est du très bon. Du coup oui, on avait envie de pardonner à Honda Ishirô d’avoir fait King Kong contre Godzilla en 1962 et Invasion Planète X en 1965. Mais là, il passe la main, ne revenant que pour trois autres épisodes par la suite. Réalisateur de 5 des six premiers films, il laisse la place à Fukuda Jun, qui réalisera lui aussi 5 opus. Car la saga Godzilla, elle est longue, mais n’a finalement pas beaucoup de réalisateurs, ceux-ci revenant la plupart du temps pour au moins 3 films. Malheureusement, ce seront 5 des pires opus de toute la saga. Et le carnage commence dés 1966 avec ce Ebirah (oui, nous allons l’appeler comme ça, puisque le titre intégral français est Godzilla, Ebirah et Mothra – Duel dans les Mers du Sud, un titre à rallonge bien comme il faut). Nouveau réalisateur, nouveau compositeur (oui, Ifukube Akira ne revient pas), aide d’un nouveau scénariste, et un propos de plus en plus enfantin. Car Ebirah prend tous les ingrédients des précédents films, avec moins de budget, moins de sérieux, et ridiculise le tout. Vous aimiez les humains intéressants qui essayaient de survivre ? Oubliez ça, Ebirah contient certains des personnages les moins intéressants de toute la saga… Vous aimiez voir Godzilla tout détruire ? Oui, le budget est ici un peu plus bas, les destructions quasi inexistantes. Vous aimiez voir différents Kaiju se foutre sur la gueule en mode catch nucléaire ? Bon et bien oubliez aussi, car les combats sont rares, tardifs et pas fameux. Pourtant par moment, un certain exotisme se dégage du film, et surtout, le pire est à venir.

Vous pourrez voir Godzilla faire du beach volley ball contre Ebirah. Véridique ! Godzilla n’a donc aucune crédibilité. Et Ebirah donc ? Un homard en plastique de 50 mètres, ridicule lui aussi. Que ce soit les humains ou les monstres, il n’y a pas grand-chose à sauver de ce Ebirah. L’histoire ? Des pécheurs prisonniers sur une île, où il y a une méchante organisation qui elle a trouvé le moyen de ne pas se faire attaquer par Ebirah en quittant l’île en bateau grâce à une mixture jaune étrange qu’ils déversent dans l’eau. Heureusement, nos pauvres pécheurs égarés ont avec eux une jeune femme venant de l’île Infant, et seront donc aidés par Mothra. Mais pour s’en sortir, il faudra également réveiller Godzilla. Car oui, c’est définitif, Godzilla est devenu gentil, il aide et aime les humains. On verra même un petit clin d’œil à King Kong lorsque Godzilla regardera la jeune femme, puis s’endormira devant elle. Et si Mothra est bel et bien présente, la magie n’opère plus, principalement car elle passera une heure de film assise sur un foutu rocher. Pire, les deux actrices du groupe The Peanuts qui jouaient les petites lilliputiennes ne sont pas de retour, et sont remplacées. Malédiction ! Le pire étant que pour se marrer un bon coup, les Kaiju n’apparaissent véritablement que tardivement. Oui, il faut attendre une bonne heure avant de voir les moments les plus nanars du métrage. La première heure se contentant de nous parler des humains, de faire sortir Ebirah de l’eau histoire de faire coucou, et de nous montrer Mothra attendre sur un rocher avant qu’on l’autorise à venir dans le coin… Une heure d’ennui pour 30 minutes pas fameuses par la suite. Car c’est bien ce dont il s’agît ici. Au pire, une demi-heure de rire suivant l’humeur.

Jamais drôle, jamais intéressant, mal réalisé, sans aucune ambition ni originalité. Enfin, la seule originalité du titre sera l’ajout d’Ebirah, qui ne reviendra dans la saga que pour Final Wars en 2004, c’est dire à quel point il n’a pas marqué les spectateurs. Un homard géant après tout… Pourquoi pas un escargot géant aussi ? Que reste-t-il de ce nouveau film ? Pas grand-chose vraiment. La mise en scène n’est pas dynamique, la musique est plus légère voir très pop par moment, tout comme le ton du film, le budget revu à la baisse… Le réalisateur avouera d’ailleurs qu’il ne voulait pas travailler sur les films Godzilla. Et bien ça se voit. Godzilla ne méritait sans doute pas ça, et malgré le succès diminuant de la saga, la Toho redemandera à Fukuda Jun de réaliser d’autres opus, et celui-ci reviendra, pour un résultat tout aussi catastrophique, et même pire. Car oui comme je l’ai dit, si nous sommes de bonne humeur, la dernière demi-heure de ce Ebirah peut s’avérer particulièrement drôle, notamment grâce à deux scènes venues d’ailleurs. La première rencontre entre Godzilla et Ebirah, qui feront donc du volley ball avec un rocher géant sur la plage… Et Godzilla affrontant des avions et ayant l’air de juste prendre des poses ridicules en attendant qu’ils approchent. C’est peu, mais rires assurés. Pire que tout, l’action du métrage se déroulera quasi intégralement sur une île, et du coup, oui cela implique sacrément moins de destruction (cela coûte moins cher ainsi). Pourtant, dans un sens, Fukuda Jun revient aux fondements de la saga : de l’exotisme, pas de science fiction kitch, des mythes (et une mite), moins de monstres. Du coup, certains moments peuvent attendrir le fan.

Les plus

Ils auront tentés un nouveau monstre…
On a Mothra mais qui ne sert à rien

Les moins

Ebirah
La mise en scène
Ridicule et fauché
Les combats ridicules

En bref : Ebirah, c’est la fin pour Godzilla, un métrage ridicule, enfantin et surtout peu intéressant, bourré de défauts.

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