CHERRY FALLS de Geoffrey Wright (2000)

CHERRY FALLS

Titre original : Cherry Falls
2000 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h32
Réalisation : Geoffrey Wright
Musique : Walter Werzowa
Scénario : Ken Selden
Avec Britanny Murphy, Jay Mohr, Michael Biehn, Jesse Bradford, Candy Clak, Amanda Anka et Joe Inscoe

Synopsis : Cherry Falls, en Virginie, est une petite ville tranquille et paisible jusqu’au jour où deux adolescents sont retrouvés morts dans une voiture. C’est l’oeuvre d’un tueur en série qui prend pour cible les jeunes du lycée. Menant l’enquête, le shérif Brent Marken, préoccupé par la sécurité des adolescents, dont celle de sa fille Jody, découvre que toutes les victimes sont vierges. Celle-ci se sent très concernée par ces meurtres et décide de prendre les choses en main afin de découvrir l’identité du tueur.

Le slasher, après sa période d’or dans les années 80, s’était essoufflé et était quasi mort à la fin des années 80. Certes au début des années 90, les sagas tentent de survivre, mais le box office n’est plus franchement là. Jusqu’à la sortie de Scream en 1996, qui relance dans le genre, et le modernise, l’ironise parfois. Mais de mon point de vu (strictement personnel), Scream aura fait quelque chose d’autre au slasher : il l’aura peu à peu détourné pour en faire des œuvres de moins en moins sanglantes. L’opposé du but premier du genre dans les années 80, où chaque nouveau film, chaque nouvel opus d’une saga se devait d’être plus choc et inventif dans la chose la plus intéressante pour le public : les meurtres. Les Scream deviennent de moins en moins sanglants opus après opus, et les ersatz peu glorieux débarquent : Souviens-Toi l’Été Dernier, Urban Legend, Mortelle Saint Valentin, avant que la seconde moitié des années 2000 ne se lance dans les remakes des slashers cultes : Prom Night, Halloween, Vendredi 13, Sorority Row, Black Christmas. Cherry Falls lui, peu connu chez nous, date de 2000, et a subit un sort assez particulier, à la fois à cause de la censure, de plus en plus sévère à ce moment là, mais aussi à cause de son distributeur, qui ne prenant aucun risque, décide de sortir le métrage comme un téléfilm plutôt qu’un film de cinéma. Résultat des courses, Cherry Falls subit des coupes énormes au niveau du gore jusqu’à devenir très soft, la scène finale se voit retirée tous ses plans osés sexuellement parlant, et le métrage devient le métrage télévisé le plus cher de l’histoire du cinéma avec un budget de 14 millions de dollars. Pas étonnant de Geoffrey Wright, le réalisateur, soit retourné dans son Australie natale par la suite. D’ailleurs pour l’anecdote, il est toujours en activité, et est en train de développer pour 2018 une série TV basée sur son film culte de 1992 Romper Stromper.

Mais revenons donc à Cherry Falls, un film charcuté par la censure et son distributeur, et qui malgré un allégement total de son contenu gore et sexuel, parvient à être un slasher malgré tout attachant grâce à quelques idées et au sérieux de l’entreprise. Pas exceptionnel, on pourra dire qu’il se noie presque dans la masse de ce genre de productions de l’époque, mais avec quelques arguments pour lui. Depuis d’ailleurs, il a un petit statut de film culte pour certains, qui comme pour Event Horizon par exemple, il est aimé pour le film qu’il aurait du/pu être. Cherry Falls donc, c’est le nom d’une ville de Virginie, où un tueur décide de s’en prendre aux adolescents. On nous offre immédiatement une héroïne avec la fille du shérif, jouée par Britanny Murphy, qui a toutes les caractéristiques d’une héroïne de slasher : jolie, un peu timide, vierge. Son père, le shérif hyper protecteur qui va mener l’enquête n’est joué par nul autre que Michael Biehn, trop rare à l’écran. Et forcément, face à tous ces adolescents, un tueur, au look un brin ridicule pendant une partie du film bien que trouvant une explication par la suite, adepte du couteau. Qu’est ce que le film a pour se différencier de la concurrence ? Et bien c’est simple, son choix principal est de prendre à revers ce que l’on connait du genre pour ironiser l’ensemble. Notre tueur va donc tuer uniquement les vierges. Avec une telle idée, on se doute que tout est possible. Et souvent, on rigole devant certaines scènes, comme lorsque le shérif réunit les parents au gymnase et leur annonce comment le tueur choisit ses victimes, et que les parents commencent à se foutre sur la gueule. Et bien entendu, dés que les lycéens apprennent la nouvelle, voilà qu’ils lancent une super fête pour que tout le monde perde sa virginité et que le tueur n’en fassent plus des cibles.

Oui, ils ont osés ! Sauf qu’avec la censure, le propos du film en prend un grand coup. Certains meurtres sont hors champs, et l’orgie finale, apparemment assez osée avec beaucoup de nudité a été tout simplement charcutée pour ne laisser rien apparaître à l’écran. Les plans sont furtifs, le montage cut, nous, nous ne verrons rien de choquant à l’écran. Cherry Falls serait donc une bonne idée totalement détruite ? Oui et non. Oui car le film perd indéniablement de son charme et du coup ne sort pas assez du lot comparé à la concurrence dans ces conditions, dans l’état qu’il nous parvient. Malgré tout, le réalisateur a su être rigoureux, et le scénario alterne des moments clairement ironiques avec une intrigue policière en soit plutôt bien menée et ficelée. Rien de renversant, mais plutôt solide. L’histoire se suit bien, les personnages ne sont pas fou mais restent plutôt crédibles, les situations voulues ironiques fonctionnent bien, et on sent toutes les bonnes intentions de l’équipe derrière le métrage. Intentions certes adoucies mais présentes par instant. On ne peut qu’espérer que les nombreux moments coupés du film ne refassent surface un jour ou l’autre pour nous permettre de voir la vraie vision du réalisateur, car même si le film nous permet de passer un petit moment sympathique, en l’état il n’a plus grand-chose pour véritablement sortir du lot face à la concurrence qui était nombreuse à sa sortie. Sympathique mais à réserver à l’amateur.

Les plus

Un ton qui ironise sur le genre
Des têtes connues au casting
Un film fait avec sérieux

Les moins

De nombreuses coupes
Tel quel, un slasher assez classique

En bref : Cherry Falls partait avec de bonnes idées, mais la censure et le distributeur n’ont pas été tendre avec lui. Reste au final un slasher du coup bien plus classique, mais divertissant.

2 réflexions sur « CHERRY FALLS de Geoffrey Wright (2000) »

  1. « Et bien entendu, dés que les lycéens apprennent la nouvelle, voilà qu’ils lancent une super fête pour que tout le monde perde sa virginité et que le tueur n’en fassent plus des cibles. »

    Ahah ben oui, contrer le mal par… le mal, bienvenue en Amérique.

    1. Contrer le mal par le mal, c’est bien un truc de mâle (jeu de mot tout pourri, check haha).
      Non mais comme c’est fait avec ironie, ça amuse. Dommage que la censure a tout coupé.

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