2 thoughts on “SOLARIS (Солярис) de Andrei Tarkovsky (1971)

  1. Tu t’en prends à un sacré morceau et tu t’en sors très bien. Ta comparaison avec l’adaptation de Soderbergh (produite par Cameron, rappelons-le) est très éclairante, et met pertinemment en lumière un élément fondamental du récit qui est celui de la communication. Celle-ci est en effet au cœur du film de Tarkovski, une préoccupation qui n’est sans doute pas sans rapport avec le régime soviétique sous lequel le film a été produit, il faut le rappeler. Intéressant aussi de voir que ce thème, s’il infuse moins la version de Soderbergh, se retrouvera néanmoins à travers l’œuvre du cinéaste américain (il est né en Géorgie, ce qui le rend peut plus perméable au discours venu de l’Est ? ;-D ), je pense à « The Informant ! » mais aussi et surtout à « Contagion » et « Effets Secondaires » qui plongent au cœur de ces informations virales qui rongent et ébranlent de plus en plus nos démocraties occidentales. L’approche de Tarkovski est évidemment largement plus métaphysique, se voulant, dans une certaine mesure (c’était en tout cas la volonté des producteurs) dans la lignée de 2001. Il accouche d’un film radicalement différent, presqu’un négatif de Kubrick, mais certainement aussi important.
    Quant à la notoriété de Tarkovski lui-même, un des réalisateurs russes parmi les plus connus (mais parmi ceux qui citent son nom, qui réellement a vu Solaris ou même Stalker ?), elle est toute relative. Peut-être aussi tient-elle au fait qu’il est particulièrement reconnu par les cinéphiles français (et parce qu’il est inhumé à Sainte-Geneviève des Bois où je me suis personnellement rendu une fois dans un curieux accès de cinéphilie nécrophile) ? Ton bel article encourage en tout cas vivement à voir et revoir ce chef d’œuvre. Allez, Salyut l’ami.

    1. Merci, j’ai toujours un peu peur quand je commence une review sur de gros morceaux de cinéma (pour ça que je parle peu des gros films cultes, aussi souvent parce que tout a déjà été dit). Produit durant les mêmes années, j’ai pu voir récemment la comédie Russe « The Diamond Arm » (j’essayerais d’en faire un article) qui bien que dans un genre totalement différent, met également en avant ce souci de communication, au service de l’humour dans ce cas là.
      Contagion et Effets Secondaires sont deux métrages de Soderbergh que j’apprécie énormément, mais qui semblent en tout cas pas mal diviser le public (parmi mes amis cinéphiles, beaucoup sont restés totalement de marbre devant Contagion). The Informant j’avais moins aimé mais je devrais lui donner une seconde chance, la projection a l’époque n’était pas dans les meilleures conditions, avec un projecteur défaillant qui donnant énormément de soucis de mise au point).
      Tout le monde citera Tarkovski, mais je pense en effet que peu de gens ont vu ces métrages. Déjà, la durée leur fait peur, et il faut dire que ça tourne très souvent aux alentours des 3h. Stalker je l’ai également, à voir si je parvient à écrire dessus.

      Bon par contre, après du Ketchum, du gore Japonais et du Tarkovski, je vais sans doute tenter un film plus léger la prochaine fois. Un petit Misty Mundae pour la route tiens 😉
      A plus et merci de tes commentaires toujours passionnants à lire et blindés de petites anecdotes sympathiques.

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