BE-BOP HIGH SCHOOL 2 (ビー・バップ・ハイスクール 高校与太郎哀歌) de Nasu Hiroyuki (1986)

BE-BOP HIGH SCHOOL 2

Titre Original : ビー・バップ・ハイスクール 高校与太郎哀歌 – Bi bappu haisukuru kōkō yotarō aika
1986 – Japon
Genre : Comédie d’action
Durée : 1h38
Réalisation : Nasu Hiroyuki
Scénario : Nasu Machiko

Avec Shimizu Kojiro, Nakamura Toru, Chii Takeo, Nakayama Miho, Miyazaki Masumi,n Kisanagi Kojiro, Kinomoto Ryo, Asano Yuko Narita Mikio, Tankobo Kibaji et Ishii Hiroyasu

Synopsis : Les délinquants Hiroshi et Toru se retrouvent au milieu d’une guerre entre leur école et une école rivale après qu’ils soient ridiculisés et se fassent prendre leur pantalon.

Au Japon, à l’époque, dans les années 70 et 80, lorsqu’un manga était adapté, les studios ne perdaient pas de temps à mettre en place une suite. Et surtout, ils ne se limitaient pas à une ou deux suites comme aujourd’hui avec les adaptations de Gantz, Death Note, Parasyte et tant d’autres, souvent en deux parties. Non, à l’époque, les suites étaient nombreuses, et souvent produites à la chaine. Il suffit de voir les Baby Cart au début des années 70. 6 films produits en deux ans. Et dans les années 80, avec Be-Bop High School dont l’intégralité des épisodes originaux furent tous réalisés par Nasu Hiroyuki, ce n’est pas moins de six épisodes qui sont réalisés entre 1985 et 1988. Après, c’est un vrai bordel, le manga continuant jusqu’au début des années 2000, et la saga ayant droit à d’autres adaptations, pour le cinéma ou la télévision, dans les années 90, sans oublier la série animée au début des années 90, des téléfilms au début des années 2000 et j’en passe. Bref, il y a de quoi faire. Et après avoir découvert le sympathique premier opus, il était logique que je continue l’exploration de cette saga, surtout qu’ils ont plutôt bonne réputation, du moins les trois premiers opus, les trois suivants étant beaucoup moins bien notés. Est-ce que ce second opus qui reprend l’exacte formule du premier, l’exact casting jusqu’à certains seconds rôles comiques (Ishii Hiroyasu est parfois hilarant), et l’exacte équipe technique fonctionne toujours aussi bien ? Et bien oui. Par certains aspects, on pourrait même dire que ce second opus est supérieur à l’original, du moins scénaristiquement, puisque l’ensemble semble beaucoup plus cohérent, lié, là où la première demi-heure du premier film donnait l’impression de voir une succession de scénettes, une succession de pages de manga en réalité.

Ça ne rendait pas le film mauvais, loin de là, mais on pouvait regretter une formule pareille pour un film de cinéma, avec forcément, moins de temps pour l’intrigue par la suite lorsqu’elle arrive enfin, et moins d’impact. Ce second opus corrige donc ce défaut, sans totalement le faire disparaître. Le début sera toujours léger, enchainera toujours les situations n’ayant pas toujours de liens entre elles, entre éléments comiques et bastons entre étudiants longtemps avant Crows Zero (et finalement, en plus convaincant, le ton léger du film faisant passer la pilule là où dans la trilogie Crows, ça se prend terriblement au sérieux), mais cette partie introduit déjà certains éléments qui auront leur importance pour la suite, avec cette rivalité entre les deux écoles. Pour le coup, scénaristiquement parlant, c’est vraiment comme Crows Zero 2, 25 ans avant, et avec humour, et pour le coup, des personnages attachants. On retrouve bien entendu dans les rôles principaux Nakamura Tôru et Shimizu Kôjiro, Tôru et Hiroshi donc, délinquants, appréciés des autres élèves, adulés par certains même. Rapidement, leur amie Izumi (Nakayama Miho) revient les voir et annonce qu’elle revient dans le même lycée, quelques gags renvoient au premier opus et offrent un effet miroir sympathique, et le tout se suit avec plaisir, surtout que le rythme est endiablé. Et rapidement, les « antagonistes » présentés au détour de quelques scènes comiques dans la première partie deviennent plus persistants, et de véritables antagonistes, faisant presque éclater une guerre entre deux écoles, après que Tôru et Hiroshi ne se soient faits humiliés, tabassés et volés leur pantalon, rien que ça.

Car comme son ainé, le film, s’il se fait léger dans les très grandes lignes, verse à plusieurs reprises vers un contenu plus mature, bien plus violent même, lorsque cela devient nécessaire pour l’histoire. Même si c’est aussi à ce niveau que ce second opus trouve ces faiblesses, en reprenant la formule du premier film d’un peu trop près. Pas seulement dans le ton, mais finalement aussi dans sa narration, avec une série de situations attendues et prévisibles, et quasiment copiées sur le premier film. Oui, la pauvre amie de nos héros se fera encore kidnappée par le camp opposée et servira d’appât, par exemple. C’est tout le paradoxe de cette première suite. La formule est identique, ça manque du coup clairement de surprises, alors que le réalisateur et sa scénariste affinent la formule, avec une narration plus soutenue, mais aussi une plus grande générosité, non pas dans l’humour, mais dans l’action, puisque le final sera ici carrément explosif, semblant ne jamais vouloir s’arrêter, en plus de faire intervenir de très nombreux figurants pour se foutre sur la gueule et détruire le décor. Si le reste de la saga n’évite pas la redite, normal que les avis soient bien plus négatifs par la suite, mais en l’état, cette première suite est un très bon mauvais dont on aurait tort de se priver.