KENSHIN LE VAGABOND (るろうに剣心) de Ôtomo Keishi (2012)

KENSHIN LE VAGABOND

Titre original : Ruroni Kenshin – るろうに剣心
2012 – Japon
Genre : Chanbara
Durée : 2h14
Réalisation : Ôtomo Keishi
Musique : Satô Naoki
Scénario : Fuiji Kiyomi et Ôtomo Keishi d’après le manga de Watsuki Nobuhiro

Avec Satô Takeru, Takei Emi, Aoki Munetaka, Kagawa Teruyuki, Aoi Yu, Kikkawa Kôji, Ayano Gô, Sudô Genki et Tanaka Taketo

Synopsis : Après avoir participé à la guerre du Bakumatsu, Himura Kenshin erre dans la campagne japonaise, connu sous le surnom de Battosai, offrant aide et protection aux personnes dans le besoin pour expier les meurtres qu’il a commis.

Qui ne se souvient pas de Kenshin, que ce soit le manga ou l’animé ? Bon, moi, je n’en est strictement aucun souvenir finalement. Au moins, je peux me lancer dans cette adaptation live qui m’aura très souvent été conseillé sans aucun préjugé, et sans aucune attente particulière par rapport au matériel de base. Sauf qu’apparemment, et bien pour le coup, c’est fidèle. Et ça, c’est clairement bien pour les fans, mais entre la fidélité et avoir un bon film, je prend la seconde option. Alors bonne nouvelle, ce premier opus de la trilogie, même si un quatrième s’apprête à débarquer au Japon, et bien c’est un bon film également. Est-ce que cela ne tiendrait-il pas du miracle ? Non car les adaptations live de manga, on en bouffe à tous les râteliers depuis des années. Oui ça a toujours existé, Baby Cart et Lady Snowblood dans les années 70 étaient des adaptations également, mais depuis le début des années 2000, le rythme s’est accéléré. Tellement que je pourrais tous vous les citer et arrivé au terme de la liste, l’article ferait la taille de mes articles habituels. Et encore, nous sommes chanceux, tout n’arrive pas en France, et vu la qualité de certains, c’est tant mieux. Mais on pourra citer, dans les réussites ou semi réussites les deux films Parasyte, Lesson of the Evil de Miike, les deux films Gantz bien que trahissant le manga, le surprenant I am a Hero, et les deux très sympathiques Kaiji (je n’ai pas vu le troisième, apparemment très moyen). Mais à côté, il y a eu deux films Tokyo Ghoul (et le premier m’aura achevé), les deux films catastrophiques sur l’Attaque des Titans, l’immonde Terra Formars, le très moyen mais pas catastrophique à mes yeux Bleach, les deux très moyens Assassination Classroom, ou encore les films Death Note, regardables mais avec un rendu beaucoup trop téléfilm. Et dans tout ça, Kenshin se classe dans la première catégorie, celle des réussites. Un film qui peut se voir sans que son influence manga ne soit trop voyante (bon, pour certains personnages ou techniques, quand même), un film qui tient la route, visuellement déjà, et surtout qui a un fond plutôt intéressant, pour ces personnages mais également via l’époque dans laquelle le récit se situe.

Rien que ça en soit, c’est un petit miracle, aucun aspect n’ayant été privilégié par rapport au reste. On a même un casting qui tient plutôt la route. Inégal oui, mais loin d’être honteux. Et en fait, on peut même dire que Kenshin envoie du pâté dés sa scène d’ouverture. Oui, on a droit à des combats violents, bien chorégraphiés, bien filmés, et les coups de katana font saigner les adversaires. Un manga live donc qui ne prend pas les spectateurs pour des imbéciles, et ne se fait pas aseptisé pour plaire avant tout au grand public Japonais, finalement tout aussi peu regardant sur la qualité générale que le grand public Américain ou Français. Oui, on est pas aidé, peu importe le pays. Car on aura beau dire ce que l’on veut, mais le grand public des pays Asiatiques n’est pas mieux que le grand public d’ailleurs. La seule différence est qu’ils ne visent pas forcément la même corde sensible du public, le cinéma Asiatique ayant toujours été moins bon pour impressionner via ces CGI, contrairement au cinéma Américain, mais je m’égare du sujet. Kenshin donc, tout le monde ou presque connaît l’histoire de ce vagabond, fine lame, qui a fait le serment, à la fin de la guerre, de ne plus tuer, alors que c’était limite sa plus grande qualité, son skill comme on pourrait le dire. Mais non, Kenshin à présent se balade, venant en aide à ceux qui en ont besoin. Et forcément, comme on est dans une adaptation de manga et dans un film plus ou moins musclé, on ne peut pas en rester là, et les choses chauffent quand un tueur prend l’identité de Kenshin en se faisant appeler Battosai le tueur. Bien entendu, finalement, ce n’est qu’un homme de main, à une époque où la guerre est terminée, et où les hommes comme lui et Kenshin n’ont plus de raison d’être, et doivent donc trouver le moyen de continuer à vivre d’une manière ou d’une autre. Et Kenshin, se retrouvant au milieu de toute cette histoire avec d’autres personnages, comme Kaoru, propriétaire d’une école de kendo ou Sanosuke, un autre combattant, va devoir finalement prendre parti, avec son sabre à lame inversée afin de ne pas tuer et de respecter son serment donc.

Kenshin, le film, a plus d’un atout dans sa poche. On pourra déjà souligner toute sa partie technique. Visuellement, la mise en scène est propre et travaillée, et même réussie. La reconstitution d’époque est crédible, la photographie très agréable à l’œil. Bref, du très bon boulot. Malgré sa durée dépassant les 2h, Kenshin n’ennuie pas un seul instant, grâce à des personnages plutôt bien développés, même si certains sont clairement laissés sur le carreau pour recentrer son intrigue sur Kenshin et Emi, puis sur une forcément épique bataille finale. Bon, on pourrait pinailler sur le relatif non développement des méchants de l’intrigue, que ce soit le cerveau (Kanryu, homme d’affaire vendant de l’opium) ou ses hommes de mains. Et c’est vrai. Mais Kenshin a heureusement un rythme relativement soutenu qui font passer outre ce défauts. Le plaisir des yeux est là, mais en terme d’action, c’est également très sympathique. Dés la scène d’ouverture comme je le disais, mais le reste du métrage n’est pas en reste, avec de très sympathiques chorégraphies, et surtout, une action lisible. On peut là aussi encore pinailler face à certains détails qui retirent quelque peu le côté réaliste de l’entreprise, comme lorsque Kenshin court à une vitesse extraordinaire et que l’acteur pour se faire se retrouve parallèle au sol, ou son ennemi principal, qui a la classe, et le pouvoir d’hypnotiser ses ennemis d’un simple regard, sans doute un poil too much, et ramenant clairement le métrage a son statut d’adaptation de manga. Mais il en évite tellement de défauts évidents, et de taille, qu’on ne lui en tiendra pas rigueur, pour profiter à la place d’un métrage bien conçu, bien pensé, sérieux, rythmé et fort plaisant. Et en terme d’adaptation de manga, sans doute l’un de ces meilleurs représentants, car à quelques écarts près, l’histoire et le contenu de Kenshin reste encré dans notre réalité, ce qui facilite sa représentation visuelle, et donc le travail d’adaptation, sans le desservir. Reste à voir si la qualité reste au rendez-vous pour les suites, toujours signées Ôtomo Keishi, réalisateur prolifique que je connais peu, alors que j’ai énormément de films de lui à voir.

Les plus

Mise en scène réussie
La reconstitution d’époque
Les scènes d’action, bien chorégraphiées
Rythmé et très plaisant à suivre

Les moins

Quelques rares éléments un poil too much

En bref : Kenshin est étonnement une excellente surprise. Ce premier opus en tout cas. Maitrisé visuellement, intéressant dans son propos, avec des combats bien chorégraphiés et filmés, un bon rythme. Quelques petits défauts ou facilités, mais on passe un excellent moment face à un film qui se suffit à lui-même.

2 réflexions sur « KENSHIN LE VAGABOND (るろうに剣心) de Ôtomo Keishi (2012) »

  1. Moi je ne connaissais que Ken le Survivant, et celui-là il ne se gêne pas pour éclater ses adversaires en confettis sanglants. 😉
    Grosse réputation que ce Kenshin dont on me rebat les oreilles depuis quelques temps. Une amie (aujourd’hui disparue, une pensée pour elle) me l’avait chaudement recommandé. J’en ai lu encore des louanges récemment sur un autre blog. Bref, Kenshin devient l’incontournable du Chambara actuel.
    Je ne sais si Oli s’est déjà fendu d’un article. Je vais aller voir tiens.

    1. Tu peux y aller oui, c’est Oli qui m’en parle limite depuis 2012 et qui m’a motivé à finalement me lancer, je me suis fais la trilogie en une seule semaine, adoré. J’aurais clairement du découvrir ça à l’époque ! Mais comme d’habitude quand tout le monde encense un film, je me méfie, je met de côté, et je ressors 9 ans après.
      Et aie, une grosse pensée pour ton amie !

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