THE MOLE SONG: UNDERCOVER AGENT REIJI (土竜の唄 潜入捜査官 REIJI) de Miike Takashi (2013)

THE MOLE SONG: UNDERCOVER AGENT REIJI

Titre original : Mogura no Uta : Sennyu Sousakan Reiji – 土竜の唄 潜入捜査官 REIJI
2013 – Japon
Genre : Comédie
Durée : 2h10
Réalisation : Miike Takashi
Musique : Endô Kôji
Scénario : Kudô Kankurô d’après le manga de Takahashi Noboru

Avec Ikuta Tôma, Tsutsumi Shinichi, Okamura Takashi, Naka Riisa, Yamada Takayuki, Terajima Susuui, Orimoto Junkichi, Endô Kenichi, Ibuki Goro et Osugi Ren

Synopsis : Un policier incompétent doit infiltrer l’un des plus puissants clans yakuza du Japon.

J’ai longtemps plutôt volontairement fait l’impasse sur ce The Mole Song, dont Miike signa d’ailleurs une suite en 2016, et dont un dernier film a débarqué au Japon fin 2021. Les quelques images que j’avais pu voir me rappelaient un peu trop ce que Miike pouvait faire de pire en adaptant des mangas, comme Yatterman et Ninja Kids, ou Terra Formars, avec des visuels hyper colorés, de l’humour débile et lourdingue. 8 ans après sa sortie, je me suis enfin penché sur son cas, car mine de rien, j’ai quasiment vu tous les métrages de Miike à ce stade, donc bon, on dira que 2h10 de souffrance en plus ne pourront pas me tuer. Sauf que contre toute attente, The Mole Song, c’était sympa. Enfin, laissez-moi reformuler. The Mole Song, si ça avait duré 1h30, et donc 40 minutes de moins, ça aurait été une comédie loufoque totalement déjantée qui fait du bien. Et là en l’état, c’est le cas, sauf qu’il y a derrière les 40 minutes restantes qui finissent par fatiguer, ennuyer. Car vouloir aller à fond dans un délire coloré, non sensique même parfois, c’est bien, mais il faut savoir s’arrêter au bon moment pour ne pas lasser le public. Car 2h10 de cris, de personnages qui gesticulent dans tous les sens, qui se foutent sur la gueule, qui font n’importe quoi, c’est sympa, mais c’est trop long. Et dire que maintenant, c’est une trilogie, et qu’il me reste donc les suites à voir ! Mais je ne faiblirais pas. Bref, en soit, The Mole Song, c’est une histoire très simple à résumer. Un flic pas très doué, qui se fait virer par ses supérieurs, ou promouvoir, au choix. En gros, on lui retire l’uniforme, on lui prend son arme, son badge, et à la place, on l’envoi s’infiltrer dans un clan Yakuza, l’un des plus dangereux de Tokyo, car ce ne serait pas drôle sinon. Un clan à infiltrer, un boss à faire tomber, et un trafic de drogue à arrêter, et voilà pour l’intrigue de The Mole Song. C’est tout ? C’est tout oui, c’est léger, j’avais prévenu.

Alors qu’est ce qui vient en quelque sorte sauver le film pendant 1h30 ? Son énergie. The Mole Song déborde d’énergie, à tous les instants, et Miike semble s’amuser comme un gosse, lui qui sortait justement de deux films bien plus sérieux voir graves, avec le très bon Lesson of Evil et le très moyen Shield of Straw. Dès l’ouverture, c’est un festival, avec des scènes improbables, des gags de tout genre et dans absolument tous les sens. Et l’énergie dont Miike fait preuve semble communicative, car il a avec lui un casting énorme et qui semble s’éclater également, allant jusqu’à pousser la chansonnette lors d’une scène. Car si je découvrais avec ce film Ikuta Tôma, qui tient le rôle principal de Reiji, le flic infiltré donc, et bien autour de lui, ça se bouscule au casting. Comment ne pas citer Tsutsumi Shinichi, que l’on avait déjà vu en roue libre la même année chez Sono Sion dans Why Don’t You Play in Hell?, et qui ici, se retrouve à jouer un Yakuza qui adore les papillons, Naka Riisa, que Miike avait déjà filmé sous tous les angles dans Zebraman 2, mais surtout, attention, Yamada Takayuki (The Naked Director), abordant une perruque blonde immonde (et des sourcils blonds), Terajima Susumu dont la carrière ne cesse de grandir (A Scene at the Sea, Sonatine, Postman Blues, Dead or Alive, Ichi the Killer, Still Walking, Achille et la Tortue et j’en passe), Orimoto Junkichi (RIP), bien connu des amateurs de films de Yakuza des années 70, Endô Kenichi (acteur récurent de la filmographie de Miike) en flic totalement barré, ou ce bon vieux Osugi Ren qui nous a quitté bien trop tôt. Bref, un festival de têtes connues pour le connaisseur, et tout ce bon monde semble s’éclater face à ce scénario simple mais qui permet tout, comme des combats dans des cabarets face à des Yakuzas aux dents faites de diamants, des poursuites en voiture avec des hommes nus sur le pare-brise, des flics qui chantent pour motiver les troupes, un héros puceau qui pense vraiment très très fort à Naka Riisa (comme quoi hein, ici aussi elle doit avoir un Zebra Q), des boissons improbables savourées entre Yakuzas et j’en passe.

En fait, c’est un festival de gags à la minute, certains qui font rire, et d’autres qui trouvent évidemment assez vite leur limite tant ils sont lourds. Mais pour peu que l’on ne soit pas allergique à l’hystérie dans laquelle le film plonge, l’ensemble se regarde clairement bien. Et Miike, en bon sale gosse qu’il est, dynamite le tout avec quelques idées, soit perverses, soit bien violentes, qui ne peuvent venir que de son esprit un brin malade. Mais le gros souci, c’est que cette hystérie, elle devient rapidement usante pour le spectateur, et comme le spectacle s’éternise sur 2h10 malgré un propos simple, voir simpliste, on décroche forcément au bout d’un moment. L’ironie étant que pour moi, le décrochage fut pile au moment où Reiji, notre flic infiltré, passe enfin son serment pour être dans la famille des Yakuzas, et donc, que techniquement, l’intrigue peut enfin passer la seconde. Ça c’est clairement dommage pour le film, qui aurait pu, voir dû en fait, couper dans le lard et réduire sa durée pour maintenir l’attention du début à la fin. Même s’il est clair que justement, le film vise avant tout un public qui ne veut pas que ce genre d’ambiance s’arrête. Il est juste clair que si je ne suis pas allergique à ce style survitaminé et excité du bocal, je ne suis néanmoins pas un fan du style sur une aussi longue durée, et donc pas forcément le public cible de ce genre de métrages. Ça ne m’a pas empêché de passer un bon moment, mais ce moment aurait été meilleur avec une demi-heure de moins. Et au final donc, une intrigue un peu resserrée, car si le casting est énorme, il est dommage que certains personnages aient si peu de présence.

Les plus

Un casting assez énorme
Un propos simple mais qui va à 100 à l’heure
Coloré, hystérique, ça peut plaire
Pendant 1h30, très amusant

Les moins

Beaucoup trop long
Finalement, le style du film épuise le spectateur avant la fin
Un gros casting oui, mais beaucoup de personnages en retrait

En bref : Ce premier opus de la trilogie The Mole Song a de quoi séduire les amateurs, entre son visuel coloré, son humour varié, son avalanche de gags, son côté hystérique, mais il trouve du coup aussi très rapidement ses limites, à force de fatiguer.

2 réflexions sur « THE MOLE SONG: UNDERCOVER AGENT REIJI (土竜の唄 潜入捜査官 REIJI) de Miike Takashi (2013) »

  1. Gaffe ! J’adore cet acteur donc j’ai tiqué. Tu as mal orthographié le nom de notre pauvre Terajima Susumu. J’ai vu du Terashima Susumu… et du Terajima Susumi ahaha.

    Ce film malgré son casting, ce n’est pas pour moi je pense.

    1. Damn merci, tout cela est corrigé. Impardonnable je suis, en plus je l’adore aussi.
      Je pense que l’univers t’épuisera encore plus rapidement que moi. Pas pour toi en effet, surtout qu’après, il faut se taper les deux suites (j’ai le 2).

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