THE NOCTURNAL DEMON (夜魔先生) de Ricky Lau (1990)

THE NOCTURNAL DEMON

Titre Original : 夜魔先生
1990 – Hong Kong
Genre : Comédie
Durée : 1h32
Réalisation : Ricky Lau
Musique : Lowell Lo
Scénario : Lo Wing-Keung et Joyee Cheung Lai-Ling

Avec Alfred Cheung, Moon Lee, Lam Kau, Billy Lau, Isabelle Chow, Teddy Yip, Cho Wing, Anthony Chan, Corey Yuen, Richard Ng et Tsui Siu-Ming

Synopsis : Un chauffeur de taxi se change en tueur psychotique massacrant des femmes avec son cutter. Pendant ce temps, Wawa, une jeune fille douée dans les arts martiaux, vient rendre visite à des parents dont son cousin qui ressemble à s’y méprendre à notre tueur en série…

Quelle bien étrange bobine que voilàu que l’on pourrait facilement qualifier de nanar ! Méconnue, oui, elle l’est. Digne d’intérêt, tout cela dépendra de votre affinité avec le style bordélique du métrage qui mélange les genres sans trop se poser de questions, mais surtout de votre affection pour la grosse équipe derrière le métrage. Car si en un clin d’œil, on comprend que l’on est là face à un métrage mettant Moon Lee en avant, ce serait dommage de s’arrêter à ça, autant devant que derrière la caméra. Matez moi un peu ça ! Ricky Lau à la mise en scène, bien connu pour avoir signé la saga Mr Vampire mais aussi L’Exorciste Chinois 2, mais aussi Lowell Lo (The Killer) à la musique. Déjà, ça donne envie, mais attendez, car si on a bel et bien dans le premier rôle féminin la charmante Moon Lee, et dans le premier rôle masculin Alfred Cheung, un homme qui m’aura toujours surpris par sa faculté d’un côté à tenir des rôles légers, et de l’autre, d’avoir signé en 1988 deux films diamétralement opposés en tant que réalisateur : la comédie potache Paper Marriage avec Maggie Cheung et Sammo Hung, et le polar noir et désespéré On the Run. Un de mes polars préférés d’ailleurs !

Mais oui, limiter le casting à ces deux noms, c’est une grossière erreur, puisque l’on comptera également au casting Law Kau dans le rôle du grand père de nos héros (une petite filmographie de 314 films à son actif), Billy Lau en méchant prêteur sur gage qui nous refait le coup des grimaces de Mr Vampire, Anthony Chan et Teddy Yip en flics, ainsi que toute une série de caméo assez hallucinante, comptant par exemple Corey Yuen, Richard Ng ou encore Yuen Wah. Que du bon monde qui est venu s’amuser donc sur le tournage du film de Ricky Lau. Car j’en ai vu des comédies Cantonaises, mais je dois avouer que ça faisait quelques temps que je n’avais pas plongé dans un métrage avec cet humour si particulier. Wong Jing ne me manquait pas spécialement, mais là Ricky Lau nous livre un film qu’il est difficile de décrire, un mix improbable entre le film d’horreur avec un tueur chauffeur de taxi qui égorge des femmes, qui flirte parfois avec le trash d’ailleurs, mais avec de grosses pointes de comédie façon Wong Jing, qui n’hésite d’ailleurs jamais à aller très loin dans la débilité, le tout mâtiné de séquences d’action, forcément avec Moon Lee au casting.

Ce qui est sûr et certain, c’est que la surprise est de taille, car quand le film commence, nous sommes clairement là face à un film d’horreur. Tueur silencieux, ruelle sombre, égorgement et même nettoyage de la lame à coup d’urine, qui finira sur le cadavre de la victime. Là sur le coup, j’ai pensé que le film serait de la Cat III pure et dure, et je me suis demandé ce que Moon Lee pouvait bien faire dans ce film. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que la jeune demoiselle apparaisse à l’écran, et là, pause, direct. Qu’est ce que c’est que ce look, cette coupe de cheveux ??? D’ailleurs c’est simple, niveau costumes, elle n’est pas gâtée dans le métrage, entre sa tenue au début, avec son anorak bleu et ses patins, le moment où elle et son cousin, joué par Alfred Cheung, se déguisent en se peignant le visage en noir (…) ou sa tenue finale, avec bottes montant jusqu’aux genoux, la pauvre aborde un look souvent surréaliste dans le métrage. Et d’ailleurs, dés qu’elle débarque, le film va alors jouer sur la comédie et sur l’action, délaissant alors l’horreur, notre tueur n’ayant finalement que peu de victimes à son actif. Oui, d’entrée de jeu, Moon Lee se retrouvera à affronter Yuen Wah, mais ça ne s’arrêtera pas là, puisqu’un peu toutes les situations seront prétextes à lever la jambe. Tant mieux vous me direz ! Mais comme je le disais, malgré le tueur, les meurtres, les combats, Moon Lee, et bien, The Nocturnal Demon, c’est avant tout une comédie. Et là, alors accrochez-vous, car c’est un festival qui n’a que peu de limites, si bien que l’on sera souvent les yeux grands ouverts devant nos écrans, ou alors tout simplement en train d’essayer de contrôler sa crise de rire. Lam Kau, jouant le grand père donc, aveugle évidemment, sera souvent la source des meilleurs gags du film.

Car oui, à Hong Kong, quand il faut s’infiltrer dans un poste de police pour voler des dossiers, on envoie un aveugle, cela va de soi ! Chaque situation semble repousser les limites de la précédente, pour le plus grand bonheur des amateurs d’humour débile. Et je dois avouer que j’ai ri, beaucoup, et que certaines scènes marquent, comme celle du commissariat comme déjà dit, ou les tentatives du grand père encore une fois pour se débarrasser des deux agents de police postés chez lui. Et puis sans prévenir, il y a le final, qui tente de relier tous les genres, et ça, je n’étais clairement pas préparé. Entre les notes d’humour totalement hilarantes lorsque Moon Lee tente de draguer le tueur en boite (à voir pour le croire), les bastons sympas et hyper violentes, et ce final hautement improbable réunissant tous les personnages, il y a de quoi sortir vraiment avec la patate du métrage. Et ce même si, recul oblige, The Nocturnal Demon n’est malgré tout pas la comédie ultime. Il mélange les genres de manière un peu aléatoire, par moment il en fait tellement que c’est un peu trop, certains gags sont bien moins glorieux que d’autres… Techniquement, il sera plus difficile de juger le film par contre, Ricky Lau étant d’habitude un honnête réalisateur, mais The Nocturnal Demon est aujourd’hui un film plutôt rare et n’ayant jamais eu droit à des copies convenables. Du coup, c’est du format original non respecté, avec parfois un mot manquant dans les sous titres, des défauts d’image partout, un son mono… Mais en soit, rien qui ne semble honteux, mais rien qui ne semble mémorable non plus. Comme le film, on rigole parfois bêtement devant, on passe un bon moment, mais on l’oubliera également. Sauf peut-être pour la garde-robe de Moon Lee…

Les plus

Par moment tellement con qu’on se tape des fous rires
La partie action plutôt convaincante
L’ouverture, horrifique, surprend
Moon Lee, et en fait, tout le casting, assez hallucinant

Les moins

Certains gags moins glorieux, voir lourds
Le mélange de genre ne prend pas toujours
Encore un film rare dans une qualité discutable/b>

En bref : Si ça commence comme un film d’horreur, continue comme un film d’action, The Nocturnal Demon est en fait une grosse comédie potache et débile qui, il est vrai, donne des fous rires tant il est parfois improbable.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Sometimes it’s so stupid that you have to laugh
♥ The action, pretty convincing
♥ The opening, trying to be a slasher, pretty surprising
♥ Moon Lee, and no, in fact, the entire cast, huge
⊗ Some jokes are not that good
⊗ Sometimes, it tries to be too many things: horror, comedy, action
⊗ Again, a rare movie with a bad copy
It starts like a horror film, it continues like an action flick, but in fact, The Nocturnal Demon is a big stupid comedy, with jokes at every corner. And yes, sometimes, it’s really funny because it goes so far.

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