EGO (Pahanhautoja) de Hanna Bergholm (2022)

EGO

Titre Original : Hatching – Pahanhautoja
2022 – Finlande
Genre : Comédie horrifique
Durée : 1h27
Réalisation : Hanna Bergholm
Musique : Stein Berge Svendsen
Scénario : Ilja Rautsi

Avec Siiri Solalinna, Sophia Heikkilä, Jani Volanen, Reino Nordin, Oiva Ollila, Ida Määttänen, Saija Lentonen et Stella Leppikorpi

Synopsis : Tinja a 12 ans. Sa mère la pousse à faire de la gymnastique, exerçant sur elle un perfectionnisme malsain. Une nuit, la jeune petite fille va faire la découverte d’un œuf bien étrange, qu’elle va cacher, puis couver. Jusqu’à l’éclosion d’une inquiétante créature…

Avant de parler du film en lui-même, un petit coup de gueule personnel, pour ces distributeurs qui s’amusent à renommer encore et encore les films. Car en ce qui concerne le cinéma d’Europe de l’Est, que ce soit la Norvège ou la Russie par exemple, on reprend souvent le titre le plus connu pour la sortie en France, à savoir donc, le titre international en Anglais. Blackout, The Wave, Cold Prey, Coma, Attraction. Une manière simple de trouver les films, d’en parler à tout le monde ou plutôt à qui veut bien en entendre parler, et une manière simple de ne pas se perdre parmi 40 titres. C’est juste plus simple dans les faits. Mais pour le film du jour, non, on a décidé de faire un peu n’importe quoi. Pahanhautoia de son titre original, Hatching en Anglais et dans pas mal de pays, devient donc chez nous Egō, soit un mot dont j’ignorais l’existence jusqu’à aujourd’hui, et qui par la plus grande des ironies, fait penser au mot egg, œuf donc, mais en Anglais. Fin du coup de gueule, place à Hatching car fuck Egō. Hatching, c’est une petite production indépendante Finlandaise, et ça tombe bien, car adorant le cinéma d’Europe de l’Est, notamment Norvègien (et Suédois, une fois sur deux, et Russe), je n’avais encore jamais abordé le cinéma Finlandais, ni même posé mes yeux sur ce qui se produit sur place. Chose donc réparée, et de belle manière car Hatching fut une sacrée surprise. Son synopsis m’avait attiré, car énigmatique et ne révélant pas grand-chose, se limitant finalement au point de départ, et donc globalement au 20 ou 25 premières minutes du métrage. Non pas que le métrage déborde d’originalité ou renverse tous les codes des différents genres abordés, vu que j’avais grillé pas mal d’éléments bien avant que cela ne se produise, mais Hatching utilise tous ses éléments avec un vrai savoir faire pour livrer un film divertissant tout en ayant des choses à dire.

Hatching, c’est bel et bien, comme son synopsis le fait penser, et ses différentes pochettes, un film de monstre, mais avant d’être cela, on peut y voir une critique de certains travers de notre société actuelle, le tout avec cynisme, malheureusement avec réalisme aussi, et donc à l’écran, souvent tordant. Tinja a 12 ans, et vit avec son père, sa mère et son petit frère. A noter que les parents n’ont même pas de nom, ils ne sont appelés par les autres personnages que par leur fonction. Jusque là, tout va bien, mais dés l’ouverture, on comprend vite que cette famille bien sous tout rapport n’est finalement pas si bien sous tout rapport. La mère en effet vit dans un monde fictif, son monde, un monde où tout est beau, où sa famille est parfaite, et où elle peut le montrer à tout le monde pour vanter les mérites de sa famille, famille Finlandaise modèle. Donc oui, elle pousse sa fille dans ses derniers retranchements quitte à la blesser physiquement et mentalement juste pour qu’elle soit la meilleur pour le tournoi de gymnastique qui approche, car gagner mettre encore une fois en avant la perfection de cette famille. Une mère écrasante, que je qualifierais personnellement de faux cul, qui aime utiliser sa superbe perche pour se filmer avec son téléphone et faire un blog sur la famille parfaite. Le jeu des apparences. La famille donc, mais aussi les réseaux sociaux en prennent plein la gueule, et tant mieux. Et le père ? Oh il ne sert à rien, sinon à sourire devant l’objectif de sa femme, arroser ses fleurs dans le jardin, et c’est tout, puisque la mère, elle ira voir ailleurs pour le reste. Mais attendez, on ne parle pas d’un film de monstre là, avec un œuf qui est censer grossir et éclore ? Ah si.

Tinja, elle trouvera de manière un peu étrange un œuf, qu’elle ramènera chez elle, et qui va grossir dans des proportions plutôt anormales, jusqu’à éclore et libérer une créature étrange. Bon point pour le film, sa créature a quelque chose à la fois de fascinant et de répugnant, un côté grotesque totalement assumé par la réalisatrice, qui navigue donc entre plusieurs genres et plusieurs tons sans se prendre les pieds dans le tapis, et sans que l’aspect comique, bien présent, ne vienne empiéter sur le côté horrifique, lui aussi bel et bien présent. Car la créature, liée à Tinja qui se sera occupée de l’œuf puis s’occupera d’elle, elle est loin d’être gentille et adorable, et quelques cadavres viendront salir la pelicule. Toujours furtifs, jamais insistants, le film montre pourtant des effets plus que convaincants, et souvent assez sanglants, sans pour autant s’attarder dessus. Bon point donc, qui permet clairement de rendre le menace tangible et dangereuse sans insister sur ses conséquences, et donc, sans verser dans la gratuité. Surtout que le film évite le plus possible les CGI en ce qui concerne sa créature, à quelques rares plans près, qui passent plutôt bien. Du bon boulot. Mon seul reproche avec le film ? Sans doute qu’il aurait pu aller plus loin, non pas visuellement, mais dans son texte, car si l’issue était prévisible à mes yeux, j’aurais bien voulu finalement en voir un peu plus. Mais je chipotte clairement, car pour son premier film après une série de courts métrages et des épisodes de série, Hanna Bergholm livre là un petit bijou d’humour noir, un film de monstre intéressant et qui ne cherche pas à n’être qu’un film de monstre. Vivement son second long métrage.

Les plus

Un ton cynique bourré d’humour noir
Les effets spéciaux, très bons
Ah la famille parfaite… ou pas
Court, allant à l’essentiel, et donc très divertissant

Les moins

Un poil prévisible dans son déroulement

En bref : Hatching est une excellente surprise, un film de monstre qui a des choses à dire et dépeint avec humour une mère obsédée par la façade parfaite de sa famille.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A very dark comedy
♥ The special effects are pretty good
♥ Ah, the perfect family…or not
♥ Short, always going straight to the point, and entertaining
⊗ A bit predictable
Hatching is an excellent surprise, a monster movie with things to say, and using dark humor to show us an obsessed mother, obsessed by showing everyone how perfect her family is.

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