THE VAMPIRE DOLL (幽霊屋敷の恐怖 血を吸う人形) de Yamamoto Michio (1970)

THE VAMPIRE DOLL

Titre Original : 幽霊屋敷の恐怖 血を吸う人形 – Yûrei Yashiki no Kyôfu: Chi wo sû Ningyô
1970 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h11
Réalisation : Yamamoto Michio
Musique : Manabe Riichirô
Scénario : Nagano Hiroshi et Ogawa Ei

Avec Matsuo Kayo, Nakao Akira, Nakamura Atsuo, Kobayashi Yukiko, Minakaze Yôko, Hamamura Jun, Usami Jun, Sekiguchi Ginzô et Sakai Sachio

Synopsis : Revenant à Tokyo après un séjour à l’étranger pour le travail, Kazuhiko se rend immédiatement chez sa petite amie Yuko, vivant dans une petite maison isolée avec sa mère. Sur place, il apprend que Yuko est morte deux semaines plus tôt dans un accident de voiture. Une semaine après, sa sœur, Keiko, sans nouvelles de son frère, décide de partir à sa recherche avec son fiancé Hiroshi.

Ah The Vampire Doll, un métrage découvert totalement par hasard il y a de ça quelques années, et qui m’avait laissé un grand souvenir. Un métrage qui m’avait attiré, par la simple promesse de voir un film Japonais voulant un peu se la jouer film Européen, en rendant hommage aux films gothiques de la Hammer, à leurs très nombreux films de vampires, mais aussi à Edgar Allan Poe. A l’arrivée, un métrage qui derrière son envie évidente de livrer tout ce que je viens de citer, parvenait malgré tout à sortir son épingle du jeu, à être éminemment Japonais, et donc à s’approprier ses influences. Et aujourd’hui, grâce à l’éditeur Anglais Arrow qui nous a sorti une bien belle édition regroupant The Vampire Doll, mais également Lake of Dracula et Evil of Dracula, les deux suites spirituelles du même réalisateur formant la fameuse Bloodthirsty Trilogy, j’ai pu revoir le film, et pourrait enfin découvrir les suites dans des conditions optimales, rendant par la même occasion justice au splendide travail du directeur de la photographie Hara Kazutomi. Et cette seconde vision donc ? Tout aussi bonne que la première, tout en pouvant y déceler des nouvelles choses, puisque forcément, l’approche de l’œuvre n’est plus la même, en passant de la découverte totale en s’attendant à un petit hommage à la réappropriation d’un certain cinéma. Car le métrage de Yamamoto Michio, s’il ne cache jamais ses influences, il ne les régurgite pas bêtement. Pour créer son ambiance, The Vampire Doll ne va pas nous mettre des châteaux improbables dans le Japon d’aujourd’hui, enfin des années 70. Non, il habillera tout simplement la demeure où se déroule le film d’accessoires, de meubles, d’un style Européen.

Pour la vampire de son titre, il ne cherchera pas à imiter Christopher Lee, ou une quelconque femme vampire dans les films à la qualité descendante de la Hammer (Les Maitresses de Dracula), mais il jouera tout simplement sur la présence de son actrice (Kobayashi Yukiko), et sur un jeu de lumière assez subtil mettant clairement en avant les éléments voulus dans le cadre. De même, The Vampire Doll ne transpose pas bêtement le mythe du vampire occidental dans une histoire se déroulant au Japon, mais l’adapte à sa culture. Pas pour rien que le titre original se traduirait littéralement par « la poupée suceuse de sang », et évite donc même le terme de vampire. L’intrigue en tout cas, au départ, elle paraît clairement ancrée dans les éléments cités, dans cet hommage. Kazuhiko est en taxi, de nuit, dehors il pleut, et il approche de la demeure isolée de sa bien-aimée. Cela sonnerait presque comme le début d’un film Hammer, ou d’un film d’Argento avant l’heure. Sur place, accueillit par la mère de sa bien aimée et par l’étrange Genzo, l’homme à tout faire étrange comme on en voit tant dans les productions Anglaises du genre, il apprend que Yuko, sa chérie, est morte peu de temps avant d’un accident de voiture. Mais alors qu’il passe la nuit sur place, une ombre plane, Yuko lui apparaît. Serait-elle vivante ? Ou bien oui, serait-elle devenue une créature de la nuit se nourrissant du sang des vivants ? Comme chez Hitchcock, l’intrigue reprend une semaine après, avec un nouveau personnage en avant, la sœur de Kazuhiko, Keiko. Inquiète du manque de nouvelles, elle parvient à convaincre son fiancé de l’accompagner et de partir sur les traces de son frère, et donc, de Yuko. Maison isolée perdue au milieu de la forêt, cimetière brumeux et inquiétant, homme à tout faire muet et à la dégaine peu rassurante, visions nocturnes, pas de doutes, on sait dans quoi on met les pieds avec The Vampire Doll.

Et ce que l’on peut dire, c’est qu’entre le savoir faire du réalisateur, les belles musiques de Manabe Riichiro, la sublime photographie autant de jour comme de nuit de Hara Kazutomi, et le fait que The Vampire Doll s’éloigne finalement rapidement de nos attentes pour livrer bien plus, alors qu’il ne dure que 1h10, c’est là une bien belle réussite. C’est, en plus de ses qualités techniques évidentes, l’une des grandes forces du métrage, celle de déjouer nos attentes pour faire quelque chose de différent et plutôt bien écrit de son intrigue. Sans oublier le charme de Kobayashi Yukiko, totalement muette, et à la carrière malheureusement trop courte. On avait d’ailleurs pu la voir deux ans plus tôt dans Les Envahisseurs Attaquent ! Elle dégage quelque chose à chacune de ses apparitions, alors qu’elle porte très souvent des lentilles dorées (ce qui rendait ses déplacements compliqués, puisqu’elle ne voyait rien). Rendre sa menace à la fois belle et inquiétante, c’est souvent la force d’un grand film. C’est le cas ici. L’on pourrait encore dire beaucoup de bonnes choses sur The Vampire Doll, mais entre sa durée très courte et le fait que le film mérite clairement d’être découvert, avouez que ce serait dommage de trop en dire !

Les plus

Une excellente ambiance
Visuellement sublime
La réappropriation d’éléments Européens
Le scénario qui ne nous emmène pas là où on le croit

Les moins

Si l’on n’adhère pas au style des années 70…

En bref : The Vampire Doll est une réussite incontestable, la transposition au Japon d’un style Européen horrifique qui fonctionne très bien, et qui finalement ne se contente pas de copier ou rendre hommage, mais se réapproprie l’ensemble pour livrer un excellent métrage.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Excellent atmosphere
♥ Visually stunning
♥ The movie takes his inspiration from European cinema but does its own thing with it
♥ The script, interesting and with a few surprises
⊗ Well if you don’t like the look of the 70s…
The Vampire Doll is an undeniable great film, the transposition to Japan of the European horror’s style that works very well, and which ultimately doesn’t just copy or pay tribute to it, but does something else with it.

3 réflexions sur « THE VAMPIRE DOLL (幽霊屋敷の恐怖 血を吸う人形) de Yamamoto Michio (1970) »

  1. Oui, un grand film. Si on apprécie la Hammer et l’horreur à l’ancienne, on ne peut que tomber sous le charme vénéneux de ce film absolument sublime.

    1. Ce soir, je me fais le second film ! Même si c’est un peu moins bon, avec le même réalisateur aux commandes, je reste confiant. Puis faudra que je fasse découvrir la trilogie aux potes cinéphiles aussi.

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