TREIZE VIES (Thirteen Lives) de Ron Howard (2022)

TREIZE VIES

Titre Original : Thirteen Lives
2022 – Angleterre
Genre : Histoire Vraie
Durée : 2h27
Réalisation : Ron Howard
Musique : Benjamin Wallfisch
Scénario : William Nicholson

Avec Viggo Mortensen, Colin Farrell, Joel Edgerton, Tom Bateman, Paul Gleeson, Girati Sugiyama, Teeradon Supapunpinyo, Pasakorn Hoyhon, Tanatat Srita, Nophand Boonyai et Vithaya Pansringarm

Synopsis : L’incroyable histoire vraie de l’immense effort mondial pour sauver une jeune équipe de football thaïlandaise, qui s’est retrouvée piégée dans la grotte de Tham Luang à cause d’une tempête de pluie. Face à des difficultés insurmontables, une équipe de plongeurs parmi les plus compétents et les plus expérimentés au monde – capables de naviguer dans le dédale de tunnels étroits et inondés – se joint aux forces thaïlandaises et à plus de 10 000 volontaires pour tenter de sauver les douze garçons et leur entraîneur. Avec des enjeux incroyablement élevés et les yeux du monde braqués sur eux, le groupe se lance dans la plongée la plus difficile de son histoire, démontrant ainsi l’aspect sans limite de l’esprit humain.

Alors, dans le fond, peut-être bien que je vis dans une grotte (vous comprenez l’humour ?) mais je n’avais jamais entendu parler de cette histoire vraie s’étant déroulée en Thaïlande en 2018. Mais c’est ça aussi qui est bien avec les films tirés d’histoires vraies, ça me fait découvrir de vraies histoires, le tout avec forcément un point de vue cinématographique. Cette histoire là d’ailleurs, elle semble en inspirer des réalisateurs, à tel point que ça tourne au simple filon, quand on voit que récemment, sur cette même histoire, nous avons eu droit à quatre films et même un documentaire. La plus grande ironie dans tout ça, c’est que parmi toutes ces œuvres, deux sont sorties en même temps, et sont par le même réalisateur. Un comble, surtout que dans les deux cas, ce réalisateur aura embauché certaines personnes ayant vraiment participées à l’aventure comme acteurs. Et ma première approche de cette intrigue fut par l’un de ces films, le sobrement intitulé Cave Rescue, à ne pas confondre avec The Cave, du même réalisateur, sur la même histoire. Mais face à la qualité plus que médiocre du métrage (en gros, je me suis endormi devant tellement c’était plus un documentaire filmé peu intéressant et survolant tout), j’ai décidé que le mieux, c’était tout de même de voir ce qui était censé être la meilleure adaptation de cette histoire vraie, à savoir Thirteen Lives, Treize Vies donc, signée Ron Howard. Une durée conséquente de 2h27, des recherches méticuleuses pour rendre les événements les plus proches possibles de la réalité, un casting de haute volée, et finalement, et bien c’était super.

Pas le film du siècle évidemment, on pourra toujours dire qu’à force de mettre les événements en images de manière si méticuleuse, on y perd quelque peu en émotion pure. Mais on y gagne clairement en compréhension, en suspense, et en appréhension. Thirteen Lives donc nous plonge en Thaïlande, alors que 12 jeunes sportifs et leur entraineur (donc, ça fait 13) se rendent dans une grotte avant une fête. Sauf que lorsqu’ils sont dans la grotte, il se met à pleuvoir, fort, très fort, et donc en avance, inondant la grotte. Les parents sont inquiets, se rendent sur place, le gouverneur tente de rassurer la population, les journalistes commencent à arriver, les premiers sauveteurs tentent d’explorer la grotte submergée sur des kilomètres, les heures passent, puis les jours, et cette histoire improbable fait venir des sauveteurs du monde entier, de Chine, d’Angleterre, du Japon, des Etats Unis… Inutile dés lors d’en dire plus, soit vous connaissez l’histoire vraie et savez déjà le dénouement de l’intrigue, soit comme moi vous ne savez rien (je rappelle m’être honteusement endormi devant Cave Rescue, si bien que je ne savais que le point de départ) et vous allez découvrir tout ça. Est-ce que ça marche ? Pour peu que vous aimiez les films dans les grottes, les histoires vraies, le danger, le suspense, oui totalement, Thirteen Lives est une incontestable réussite, et on pourrait même dire que ça fait plaisir de revoir Ron Howard sur ce genre de métrage, et donc éloigné de ce qu’il a fait lorsqu’il avait les mains liées (Solo). Je l’ai toujours dit, Ron Howard a un style très académique, mais finalement, son style, ou son côté simpliste colle parfaitement à ce genre d’intrigues, aux histoires vraies, aux films à suspense. Pour avoir également découvert récemment La Rançon, je peux doublement confirmer.

Et comme d’habitude, il a su s’entourer d’un bien beau casting, investi, qu’il sait diriger, et qui donne de l’ampleur à l’histoire racontée, nous fait y croire, nous fait stresser avec eux. Ou alors ça, c’est le simple fait que je n’aime pas trop les endroits exigus et ne sache pas nager, ça peut jouer pour l’identification envers la situation… Thirteen Lives a en effet un beau casting, que ce soit du côté Anglais ou du côté Thaïlandais, avec des noms comme Viggo Mortensen, Colin Farrell, Joel Edgerton, ou bien deux acteurs que les connaisseurs des excursions tout en néon de Refn connaissent, Vithaya Pansringarm et Sahajak Boonthanakit. Ron Howard dirige parfaitement tout ce bon monde, et la durée du métrage lui permet de ne jamais rien occulter de l’intrigue, des doutes des personnages, de leurs conflits (intérieurs, extérieurs, vis-à-vis des autres sauveteurs, des risques, des enjeux politiques et familiaux), et des différents soucis qui vont survenir durant ses nombreux jours, durent ces tentatives désespérées pour secourir treize petites vies bloquées dans une grotte et qui n’avaient rien demandé à personne. Le suspense fonctionne, le film sait ménager ses effets sans en faire trop, sait quand il faut relancer la machine, et l’ensemble passe comme une lettre à la poste, sans longueurs, ça tient en haleine, ça monte quand la situation paraît sans espoir, et on tient là en effet certes l’adaptation de cette histoire la plus cinématographique, mais aussi la plus prenante et bien fichue.