OX-HEAD VILLAGE (牛首村) de Shimizu Takashi (2022)

OX-HEAD VILLAGE

Titre Original : Ushikubi Village – 牛首村
2022 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h55
Réalisation : Shimizu Takashi
Musique : Ohmama Takashi et Alan Tyler
Scénario : Shimizu Takashi et Hosaka Daisuke

Avec Kôki, Hagiwara Riku, Horiuchi Keiko, Imô Haruka, Maro Akaji, Matsuo Satoru, Riko, Takahashi Fumiya, Tanaka Naoki et Ötani Rinka

Synopsis : Dans une prétendue « vidéo surnaturelle », Kanon est choquée de voir une fille qui lui ressemble. Dans la vidéo, le masque à tête de bœuf de la jeune femme est retiré, elle est enfermée dans un hôtel abandonné.

Qu’est-il donc arrivé à Shimizu Takashi ? Celui qui était il y a 20 ans vu comme un des maîtres de la J-Horror après avoir signés les deux premiers métrages Ju-On pour le marché de la vidéo, puis les deux adaptations pour le cinéma, Ju-On The Grudge, a eu un mal fou à s’extirper de la saga qu’il a lui-même lancé, allant jusqu’à signer encore une fois un remake, pour le marché Américain avec The Grudge, tout en signant, entre chaque métrage de ladite saga, des films souvent plus intéressants (Tomie Rebirth, Marebito). Mais celui qui était applaudit par public et critiques, que ce soit pour sa vision originale ou pour ces multiples adaptations, a ironiquement été ensuite boudé par ce même public et critique dés lors qu’il coupa enfin le cordon pour voguer vers de nouveaux horizons. Reincarnation est peu connu, Shock Labyrinth a été souvent détesté par le public, Rabbit Horror 3D (aussi appelé Tormented) a eu un peu le même destin. Lorsque la Toei lui propose de faire une trilogie sur des villages réputés hantés, l’homme ne se fait pas prier, tournant à la vitesse de l’éclair, et livrant ainsi en 2022 son opus final, ce Ox-Head Village pour son titre international, ou Ushikubi Village. Mais pas de bol pour Shimizu en réalité, puisque si je ne sais pas vraiment l’accueil qui fut réservé à sa trilogie au Japon, à l’international, ce fut plutôt catastrophique. Pour dire, Ushikubi Village a reçu un accueil encore plus glacial que le premier de la trilogie, le mal aimé Inunaki (surprise, j’avais apprécié). Le résultat, c’est qu’un peu à l’image du désastreux Sadako en 2019, personne n’a cherché à acquérir les droits pour sortir le métrage hors du Japon, si ce n’est à Taïwan et en Thaïlande, là où les deux précédents avaient encore eu les honneurs d’une sortie en physique chez nous. Pourtant, par certains aspects, cet opus final parvient à remonter un poil la pente, sans pour autant se poser comme étant un vrai bon film.

Ce qui frappe en tout cas dés l’ouverture, c’est que l’approche de Shimizu et de son scénariste est exactement la même que pour Suicide Forest Village, avec ses jeunes qui sont en stream sur internet, dans un lieu réputé hanté, et paf, ça tourne mal. Heureusement par contre, le scénario se disperse un peu moins ce coup-ci, même si ça ne veut pas dire pour autant que le ton général ou même sa structure ne plonge pas dans d’infernaux faux pas ! Mais au départ, l’intrigue m’a séduite, tout simplement car très rapidement, on peut faire le lien entre le métrage de Shimizu et une des plus grandes licences du survival horror, à savoir Project Zero, ou Fatal Frame. Un lieu réputé hanté, un village étrange, des coutumes, une fille partant à la recherche de quelqu’un qui lui ressemble et qui pourrait en réalité être sa jumelle… Oui, beaucoup d’éléments d’intrigues peuvent rappeler le second opus de la saga de Tecmo, et ce n’était pas pour me déplaire. Surtout qu’en réalité, et ça je ne lui avais même pas reproché pour son précédent métrage, mais visuellement, c’est soigné 90% du temps. Shimizu soigne ses cadrages, sait mettre en avant l’espace qu’il filme, nous offre quelques mouvements de caméra fluides et élégants, en plus d’avoir droit à une photographie soignée, bien que les teintes utilisées, cela fait trois films qu’on en bouffe. Bon, il reste bien les 10% restants, si vous êtes bons en maths, que l’on mettra directement sur le dos d’une poignée de scènes manquant de subtilités déjà, mais aussi à quelques effets numériques tout simplement honteux, bien que furtifs. Et comme je le disais, si le scénario s’avère un brin plus fluide que sur Suicide Forest Village, le métrage tombe pourtant encore une fois dans les mêmes travers. A savoir que parfois, des scènes sont vraiment excellentes, elles s’enchaînent même, mais le tout manque clairement de liens, de cohérence globale.

Il est dans le fond assez étrange de voir le réalisateur sombrer dans les mêmes travers, deux films de suite. A-t-il peur que les studios ne lui donnent plus de budget par la suite et donc met-il absolument toutes ces idées, visuelles ou narratives, dans ces projets ? Mais encore, ici en tout cas, l’effet serait plus facile à accepter encore une fois comparé au précédent métrage, si le film ne faisait pas encore l’erreur de durer deux heures. Avec une durée resserrée, on lui pardonnerait même. De même pour ses personnages secondaires, même les importants, qui ne sont pas toujours bien passionnants, comme si tout était focalisé sur l’héroïne et sa quête, et que le reste n’était, justement, que secondaire. Et c’est dommage, il y a toujours un certain savoir-faire derrière, une poignée de scènes fonctionnent très bien, notamment lorsque Shimizu nous place quelques effets subtils, et le fond de l’intrigue, avec ses rituels rappelant encore clairement les Project Zero, m’aura au final paru bien plus intéressant ce coup-ci. Est-ce suffisant pour pardonner les défauts du film ? Assurément pas, Ushikubi Village demeure encore une fois bancal, beaucoup trop long, ce qui lui donne d’ailleurs sans aucun doute son côté moins intéressant sur la durée. Mais honnêtement, le spectacle demeure malgré tout regardable, traversé de quelques belles trouvailles, et à défaut de passionner, ce n’est pas désagréable non plus.

Les plus

Les vrais décors, la campagne, les mythes
Certaines scènes fonctionnent très bien
Techniquement, c’est parfois intéressant
Un petit côté Project Zero ?

Les moins

Beaucoup trop long
Certains personnages peu intéressants
Se disperse encore trop, et donc un manque de cohérence

En bref : Le dernier Shimizu, Ox-Head Village, parvient dans le fond à intéresser un peu plus que son précédent, Suicide Forest Village. Néanmoins, le film souffre encore des mêmes défauts, ce qui en fait un film certes pas désagréable, mais parfois laborieux et moins convaincant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The real sets, the countryside, the myths
♥ A few scenes work really well
♥ Technically, it’s sometimes interesting
♥ It feels a bit like a Fatal Frame’s story right?
⊗ Way too long
⊗ Many characters are not interesting
⊗ Again, too many ideas, and they don’t all go together
The last film from Shimizu, Ox-Head Village, is a bit more interesting than the previous one, Suicide Forest Village. Still, the film suffers from some of the same choices. It’s not really that bad, but it’s tedious sometimes and less convincing.

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