GAMERA 2 : L’ATTAQUE DE LEGION (ガメラ2 レギオン襲来) de Kaneko Shusuke (1996)

GAMERA 2 : L’ATTAQUE DE LEGION

Titre Original : Gamera Tsū: Region Shūrai – ガメラ2 レギオン襲来
1996 – Japon
Genre : Kaiju Eiga
Durée : 1h40
Réalisation : Kaneko Shusuke
Musique : Otani Kow
Scénario : Itô Kazunori

Avec Nagashima Toshiyuki, Mizuno Miki, Ishibashi Tamotsu, Fukikoshi Mitsuru, Fujitani Ayako, Kawazu Yûsuke, Ohashi Akira et Hotaru Yukijirô

Synopsis : Un météore s’écrase au Japon, déversant des centaines de créatures arachnides extraterrestres dans Tokyo. L’armée, impuissante face à un tel phénomène, tente de résister autant que possible à l’envahisseur. Mais alors que la panique s’installe, et que ces créatures semblent vouloir installer leur colonie sur Terre, le Gamera ressurgit des profondeurs pour les affronter. Gigantesque mais seul face à l’ennemi, pourra-t-il venir à bout de cette véritable légion extraterrestre ?

Alors que Godzilla, le seul, le vrai, l’unique, est en retraite au Japon, Gamera a réussi contre toute attente à se faire une belle place au panthéon des Kaiju grâce au premier film de Kaneko Shusuke en 1995. Si le succès est avant tout d’estime et critique, le film n’ayant pas autant fonctionné dans les salles qu’un Godzilla, cela est suffisant pour que Daiei Film lance immédiatement la production d’une suite. Car oui, au Japon, et encore plus dans le domaine du Kaiju, on ne perd pas de temps, un film se produit en quelques mois seulement, et les exceptions sont rares, ce qui explique d’ailleurs la fréquence à laquelle les métrages Godzilla furent produits durant la première moitié des années 90, puis durant la première moitié des années 2000. Bref, Kaneko, au départ pas du tout intéressé, rempile pourtant pour cette première suite, et on peut facilement le dire. Sans que cela soit un fossé, il y a un écart de qualité entre le premier et le second, et dans le bon sens du terme, puisque cette suite est largement supérieure à l’original, qui était déjà au final très sympathique et réussi. Kaneko donc revient à la mise en scène, son scénariste réputé revient également pour continuer de donner leur vision de la torture géante, même le compositeur revient (compositeur qui suivra l’équipe lorsque Kaneko réalisera enfin son rêve avec GMK). Au niveau du casting, c’est une autre histoire, même si en soit, Gamera 2 est bel et bien une suite directe. Seulement adieu la jolie scientifique, ce qui dans le fond fait plutôt sens, dans la logique de la trilogie et du personnage (au départ, elle étudiait l’ennemi de Gamera, et pas la tortue en elle-même), seule Fujitani Ayako revient, vu qu’elle a une connexion directe avec Gamera.

Une actrice d’ailleurs plutôt douée, mais qui a aussi écrit des romans, fait partie d’un groupe de musique, parle parfaitement anglais, et dont finalement, le seul défaut évident est d’être la fille de Steven Seagal. Personne n’est parfait… Mais trêve de plaisanterie, elle est le plus gros lien avec le premier film. Des météores s’écrasent sur Terre, et bien entendu, Kaiju Eiga oblige, une méchante créature arrive avec. Et si vous savez lire le titre du film, aucun suspense, vous savez qu’elle se fera appeler Legion. Et du coup forcément, quand Legion commence à foutre le bordel sur Terre, Gamera, protecteur, viendra à la rescousse, pour sauver les humains… ou plutôt pour sauver la planète qui courrait rapidement à sa perte, puisque niveau enjeux, Gamera 2 monte la barre d’un cran, Legion étant une gigantesque créature, mais qui a aussi de multiples petites copies d’elle-même (enfin, petites…. De la taille d’un homme), qui se nourrie de tout ce qui est électrique, et qui, si on la laisse faire, une fois l’énergie accumulée, fait exploser la zone, façon arme nucléaire. Oui, on est loin du petit piaf qui va bouloter un ou deux humains en passant. Enjeux plus élevés, ambitions clairement plus élevées aussi, mais aussi une meilleure maitrise générale de la part de Kaneko et de son scénariste. Et même quelques tout petits éléments qui viennent amener non pas du changement, mais un peu de variété dans une formule bien rodée. Oui, ça paraît tout bête comme ça, mais voir un Kaiju Eiga se dérouler en plein hiver, et donc avec des décors couverts de neige, ça a immédiatement un petit côté sympathique et finalement inédit dans le genre. Rien qui ne bouscule la formule, mais une nouveauté visuelle nous dirons. Niveau humains, car il faut bien en parler, les nouveaux personnages s’en sortent plutôt bien, et on notera que l’un des principaux personnages, un scientifique travaillant dans une centrale, est joué par Fukikoshi Mitsuru, bien des années avant qu’il ne devienne connu pour ses participations à Cold Fish par exemple. Bref, encore une fois, rien de déshonorant niveau humains, loin de là.

Niveau rythme, Kaneko fait fort. Sur la première demi-heure, celle qui fait doucement monter les événements, il parvient à bâtir une belle tension, et certaines scènes surprennent, comme l’attaque du métro, avant de faire débarquer Gamera au bout de la première demi-heure, et d’afficher à partir de là un rythme extrêmement soutenu jusqu’à son final. Et à ce niveau-là, l’amateur de Kaiju sera aux anges, puisque Gamera 2 est une réussite, surpassant largement son ainé, se faisant généreux, impressionnant, n’hésitant pas à trouver le beau plan qui claque bien, à détruire de la maquette par paquets de… bien plus de douze, et qui se permet en plus d’affiner ses techniques d’effets spéciaux. Ça en met plein la vue, ça impressionne, on a droit aux miniatures, maquettes, incrustations, et celles-ci sont bien mieux finalisées que sur le premier métrage. Un peu comme si Kaneko affinait doucement sa technique, osait impressionner encore plus, et que son scénariste savait exactement où il allait. Et ça, c’est fort, clairement. Alors oui, on pourra toujours dire qu’il y a bien une ou deux maquettes qui font clairement fausses, que l’armée, après le premier opus, n’a toujours pas compris que Gamera n’était pas l’ennemi, ou encore que le coup final pour vaincre l’ennemi semble être un deus ex machina sortant de nulle part (et étonnement plutôt bien expliqué dans la suite), mais pour l’amateur, Gamera 2 est une excellente pioche.

Les plus

Tout aussi rythmé que le premier film
Des scènes très réussies (le métro, l’affrontement final)
L’ensemble est mieux maitrisé
Encore un poil plus adulte dans son propos et son ton

Les moins

Quelques facilités ou effets un poil cheap

En bref : Gamera 2 surpasse le premier film, clairement. Plus maitrisé, plus impressionnant, encore un poil plus sombre et adulte, mais toujours aussi rythmé et généreux. La formule prend de l’ampleur.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Just as fast-paced as the first film
♥ Very good scenes (the metro, the final confrontation)
♥ The whole film is better than the first
♥ Even a bit more adult in its words and its tone
⊗ A few easy choices or cheap effects
Gamera 2 surpasses the first film, clearly. Better made, more impressive, still a bit darker and adult, but still as fast paced and generous. The formula is gaining momentum.

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