THE HUMANITY BUREAU de Rob King (2017)

THE HUMANITY BUREAU

Titre Original : The Humanity Bureau
2017 – Canada
Genre : Science Fiction
Durée : 1h35
Réalisation : Rob King
Musique : Todd Bryanton
Scénario : Dave Schultz

Avec Nicolas Cage, Sarah Lind, Hugh Dillon, Jakob Davies, Vicelious Shannon, Kurt Max Runte et Jett Klyne

Synopsis : En 2030, le réchauffement climatique provoque des ravages dans certaines parties du Midwest américain, les transformant en désert. Afin de contrôler la récession économique, une agence gouvernementale américaine appelée « The Humanity Bureau » exile les membres de la société jugés improductifs en les envoyant dans une colonie supposée paradisiaque appelée New Eden, et ce dans le cadre d’un programme secret. Noah Kross est un employé ambitieux de cette agence qui a le pouvoir de bannir les personnes improductives2. Il enquête sur une affaire de bannissement portée en appel par une mère célibataire et son fils.

Nicolas Cage a tourné, pendant 10 ans, plus vite que son nombre, apparaissant dans un nombre de petites productions impressionnant. Et comme je l’ai déjà dit, tout n’est pas à jeter, loin de là, et de toute façon, il faut voir pour juger. Alors oui, on me dira que chaque année, il y avait un mauvais film, et c’est vrai. Mais à côté, il y avait aussi ces petits films sympathiques bien qu’oubliables, et quelques belles pépites. Puis en cas de mauvaise pioche, on peut toujours se dire que le suivant sera meilleur, ou drôle, ou divertissant. Dans le cas de The Humanity Bureau, et bien c’est vraiment dommage, car il y a du potentiel, et une histoire, ou du moins un univers qui pourrait être intéressant. Mais le plus souvent, mal exploité, ou pire, au rendu discutable, puisque nous sommes dans l’univers des DTV fauchés, et que Rob King, le réalisateur, n’est clairement pas un grand. Pour preuve, il avait signé en 2018 l’inintéressant et soporifique Distorted avec John Cusack et Christina Ricci. Un film dont je n’ai même pas eu le courage d’aller au bout, et donc, d’écrire dessus. Autant dire que The Humanity Bureau partait mal. Pourtant au début, je me suis dis « hey pourquoi pas », avec ce contexte futuriste, avec une terre un peu dévastée en 2030, et ce nouveau bureau du gouvernement qui chasse les personnes qui ne sont pas jugées assez productives, et donc, pas assez utiles. Un contexte intéressant, puisqu’à la fois actuel (oui c’est la merde et tout devient de pire en pire), et nous rappelant clairement certaines horreurs du passé, avec les contrôles du gouvernement, les déportations dans des camps. Ici le camp, c’est New Eden, un endroit que l’on nous vend comme paradisiaque, mais bien entendu, la réalité est tout autre, on s’en doute. Et ce brave Nicolas Cage dans tout ça ? Il travaille pour cette nouvelle branche du gouvernement, chassant donc les personnes peu productives. Et nous suivons son quotidien, jusqu’à forcément sa prise de conscience lorsqu’il se décide à aider une veuve et son fils.

Du classique en soit au niveau de l’intrigue, mais un univers comme on les aime, de la science fiction d’anticipation en quelque sorte, qui vient nous rappeler les erreurs du passé. Mais ça donc, c’est sur le papier, c’est le scénario, voire l’idée de base. Et à l’opposé de tout ça donc, il y a le résultat à l’écran. Peu aidé par un budget que l’on devine assez limité. Beaucoup trop limité. Car dés le départ, avec des plans aussi simples que Nicolas Cage conduisant une voiture, on remarque le manque de naturel de l’ensemble, avec des fonds verts bien voyants rendant les situations les plus simples comiques. Quand le film commence ainsi, on a peur pour la suite, et nous avons bien raison d’avoir peur. Car The Humanity Bureau peine à avoir un rythme engageant, ou à avoir un rendu visuel assez intéressant pour captiver. L’ensemble fait souvent fauché, les décors sont souvent trop vides, la photographie est beaucoup trop propre pour le sujet. Clairement comme s’il n’y avait pas eu assez d’argent pour des accessoires, rendant les décors vides, et que le directeur de la photographie avait dû faire avec les moyens de bord, quitte à avoir une photographie passe partout, propre en soit, mais sans idées, sans profondeurs, sans… sans rien en fait. Alors dans le fond, mieux vaut sans doute ça qu’une photographie ambitieuse et ratée, voir granuleuse, mais quand même. Là, c’est lisse. À l’image du film, non dénué d’idées, mais qui ne sait pas quoi en faire, restant donc souvent à la surface des choses, pour un rendu lisse, propre. Et Nicolas Cage dans tout ça, et bien comme à son habitude en fait, il prend le rôle avec sérieux.

Oui, même dans ses pires films l’on peut sentir l’acteur qui s’investit à fond. Pas de cabotinage d’ailleurs ici, et même s’il nous sort à une ou deux reprises son regard de chien battu, il s’investit. Pareil pour le reste du casting principal, du moins de son côté, avec Sarah Lind et le jeune Jakob Davies, tout deux investis. On ne peut pas en dire autant de l’autre côté du casting, à savoir donc les poursuivants, ceux qui chassent notre bande de héros. Des rôles peu étoffés, pour des acteurs, notamment un, qui en fait des tonnes et ne parvient jamais à être crédible, surtout que la plupart du temps, il paraît assez peu doué pour son travail. Et dans cet environnement plutôt cheap, il est donc difficile de croire et de se sentir concerné par cette traque, qui nous sort tous les clichés du genre, à base de complot gouvernemental, de mensonges d’état, de héros au passé torturé qui cache un élément important pour l’intrigue et j’en passe. Un peu comme si le scénariste avait eu un concept, mais aucune idée de comment traiter son sujet, ou de comment le faire proprement avec le budget ridicule du film en tout cas. Seule véritable surprise au tableau de ce DTV sans grande ambition, le final. Final sans doute bien entendu revu à la baisse vu le budget du coup, mais qui ose malgré tout surprendre le spectateur, en se faisant nihiliste au possible, sombre. Ce qui est très bien, vu le sujet du film et l’univers qu’il veut dépeindre, il ne pouvait en être autrement. Mais vu la qualité du métrage, on était en droit d’en douter et de s’attendre tout simplement au petit divertissement raté qui nous été proposé jusque là. On en retiendra, au choix, un film avec une bonne idée et qui se plante littéralement, ou juste un film très moyen.

Les plus

Nicolas Cage, comme souvent sérieux et impliqué
L’univers, pas mauvais en soit

Les moins

Fauché, et ça se remarque très vite
Tout est trop propre
Les méchants, risibles et peu doués

En bref : Comme quoi, avoir une bonne idée de base pour un univers ne suffit pas à faire un bon film, quand le budget et le scénario ne suivent pas. C’est souvent plat, prévisible et peu palpitant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Nicolas Cage, as always good and serious
♥ The world of the movie is not bad
⊗ Very low budget, and it shows quickly
⊗ Everything seems too clean
⊗ The bad guys, impossible to believe in them
Well, having a good idea and a world around it is not enough to do a good movie, when the budget and the script itself are not that good. It’s often predictable and not that interesting.

2 réflexions sur « THE HUMANITY BUREAU de Rob King (2017) »

    1. Je pense que quand Cage a signé, le scénario était intéressant, mais que forcément après, faute de budget ou d’équipe compétente pour mener le projet a bien… ça a donné le résultat qu’on connait.

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