NEMESIS 2 NEBULA de Albert Pyun (1995)

NEMESIS 2 NEBULA

Titre Original : Nemesis 2 Nebula
1995 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h24
Réalisation : Albert Pyun
Musique : Anthony Riparretti
Scénario : Albert Pyun et Rebecca Charles

Avec Sue Price, Chad Stahelski, Tina Coté, Eearl White, Jahi J.J. Zuri, Jareb Studern Sgarib Bruneau et Zachary Studer

Synopsis : 73 ans après le premier film, les humains ont perdus la guerre contre les cyborgs. Des scientifiques rebelles ont réussi à créer un ADN qui pourrait mettre un terme aux cyborgs, et une femme donna naissance à un enfant. Ciblée par les cyborgs, elle s’échappe en volant un vaisseau et en voyageant dans le temps, dans les années 80 en Afrique, où la mère est tuée et l’enfant élevé par une tribu. 20 ans après, un cyborg, le Nebula, arrive pour finir le travail.

Lors de la découverte de ce Nemesis 2, nous étions début Novembre 2022, et la femme du réalisateur, Albert Pyun, annonçait sur les réseaux que la santé de son mari s’était dégradée. Pour lui rendre hommage, j’ai donc pris le premier film du bonhomme de ma collection que je n’avais pas encore vu. Mais entre la vision, puis l’écriture de mon texte, et finalement quatre mois plus tard, son passage en ligne, Albert Pyun nous a quitté. RIP Albert Pyun, car si je ne suis pas fan de son oeuvre, ni parfois d’accord avec le statut plus ou moins culte du réalisateur, il faut néanmoins remettre les pendules à l’heure, et les choses dans leur contexte, Albert Pyun n’ayant jamais eu de gros budget, et ayant presque toujours malgré tout réussi à donner des films qui visuellement au moins, ont de la gueule. Un réalisateur attachant donc, à défaut d’avoir signé de grands films, et que tout cinéphile connait au moins de loin, puisque Pyun, s’il a souvent œuvré dans des films fauchés et des petits studios opportunistes, aura néanmoins marqué certains spectateurs, avec par exemple Cyborg pour la Cannon en 1989, ou Captain America en 1990 pour la Cannon aussi, prouvant que faire un film de super héros sans argent, ça le fait pas ! Les plus pointilleux voudront sans doute juste se rappeler d’Albert Pyun comme étant l’assistant sur certains films de Kurosawa, et il faut avouer que ça, c’est déjà bien plus classe. Mais voilà, il est donc temps de s’attaquer à Nemesis 2. Pourquoi ? Car j’avais apprécié le premier film, série B musclée et tout à fait recommandable du début des années 90. Et car Pyun devait sans aucun doute s’en vouloir d’avoir tout simplement annulé son cinquième opus, pourtant tourné, mais jamais finalisé après sa retraite forcée, et voir donc sa saga tomber dans des mains peu recommandables, et beaucoup moins appliquées (oui, il y a eu un Nemesis 5 tourné par un Dustin Ferguson, et non, quelques images suffissent à me faire fuir face à la bête). Nemesis était un petit film post apo un peu fauché, mais recommandable, qui faisait tout exploser, et bénéficiait en plus d’un solide casting avec pas mal de seconds couteaux connus. Nemesis 2, c’est un peu la même chose, en moins bien, en moins prestigieux, et en moins friqué.

On tombe clairement là dans la suite DTV du milieu des années 90, tournée à moindre coûts, et que toute la bonne volonté du monde, et donc du réalisateur, qui s’applique malgré tout, ne peut jamais totalement sauver. Ne durant que 1h24, Nemesis 2 est un peu un film en deux parties bien distinctes. La première est là pour planter le décor et les personnages, et sera donc extrêmement lente, voir pauvre dans sa proposition, tandis que la seconde partie semble être celle où tout le budget est parti, tant on retrouve ce qui fait le sel du premier film, à savoir un B movie explosif qui accumule les fusillades, les explosions et autres. Mais dans sa première partie, Nemesis 2 a bien du mal à passionner. Finalement, non pas car il est lent, puisque le réalisateur s’applique malgré tout et parvient à filmer proprement l’ensemble, autant dans les gros plans sur son actrices (du moins sur son visage, le reste étant ce qu’il est) que dans les plans d’ensembles, aidé par une photographie propre qui semble souvent manquer aujourd’hui à tous les métrages fauchés tournés en numérique. Non, si la première partie de Nemesis 2 ne passionne pas et n’est pas franchement réussie, on le doit à tout un tas de facteurs différents. Son actrice principale tout d’abord, Sue Price, qui malgré de beaux yeux, ne sait absolument pas jouer ni être naturelle devant la caméra, en plus de montrer un peu trop souvent à mes yeux son corps bodybuildé. Oui, Schwarzenegger en femme, moi, je ne suis pas fan du tout. Bon, le reste du casting n’est pas forcément meilleur. Autre point rendant la première partie assez pénible, et bien c’est simple, le métrage est fauché, mais tente de la cacher maladroitement durant toute la première partie. Son fameux robot tueur qui va pourchasser tout le long notre héroïne, il ressemble à un pseudo Bioman, le réalisateur en a conscience, et plutôt que d’assumer son côté caoutchouc, il nous le cache, derrière des filtres et effets souvent immondes, et rendant les images incompréhensibles.

Et puis arrive tout à coup la deuxième partie, avec des personnages traqués, des courses poursuites, des rebelles tués par dizaines, notre robot caoutchouc montré face caméra (risible évidemment, mais au moins, la compréhension des scènes reste là). Ça se fait donc plus généreux, plus rythmé, plus honnête, et Pyun, quand il doit faire exploser des bâtiments, il ne plaisante pas, il le fait, et c’est tout. Il aura même finalement quelques petites idées de mise en scène plutôt sympathiques qui viennent dynamiser l’ensemble, et nous faire dire que oui, son cinéma vaut ce qu’il vaut, mais ce n’est pas un tâcheron. Du moins pas toujours ! On est bien à des années lumières du premier film (mais apparemment aussi à des années lumières des suites), mais Nemesis 2 devient alors un divertissement musclé sympathique, kitch et fauché, mais généreux et sans doute trop ambitieux pour son budget. Et puis, pour les plus curieux, il est toujours amusant de savoir que bien qu’il ai quitté le tournage avant la fin, notre fameux cyborg en caoutchouc était au départ joué par Chad Stahelski, doublure de Brandon Lee après son décès pour The Crow, doublure de Keanu Reeves sur Matrix, mais surtout depuis réalisateur de la saga John Wick. Comme quoi, il faut bien commencer quelque part ! Pour les amateurs de post apo, Nemesis 2 reste sans doute encore une bonne pioche. Mais comme ce n’est pas spécialement mon cas de base…

Les plus

Une seconde partie très généreuse et rythmée
Des vraies explosions
Un sérieux dans sa mise en image

Les moins

Une première partie peu intéressante
Le robot en caoutchouc
Malgré des efforts, le film ne cache jamais son côté fauché
Le casting

En bref : Nemesis était une sympathique série B. Nemesis 2 Nebula est une suite avec peu de liens, moins d’argent et un robot en caoutchouc, qui délivre la marchandise dans sa seconde moitié où le budget fait tout péter. Encore faut-il parvenir à tenir jusque-là.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A generous second part
♥ Some real crazy explosions
♥ Seriously made
⊗ The first part is too long and not interesting enough
⊗ The rubber robot
⊗ Despite some effective things, the film can’t hide it’s very low budget
⊗ The cast is far from convincing
Nemesis was a good little B movie, Nemesis 2 Nebula is a sequel with only a few links, less money and a rubber robot. It delivers the goods during the second part when the budget explodes. But you have to be patient until then!

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