LES AVENTURES DE JACK BURTON DANS LES GRIFFES DU MANDARIN (Big Trouble in Little China) de John Carpenter (1986)

LES AVENTURES DE JACK BURTON DANS LES GRIFFES DU MANDARIN

Titre Original : Big Trouble in Little China
1986 – Etats Unis
Genre : Aventures
Durée : 1h39
Réalisation : John Carpenter
Musique : John Carpenter et Alan Howarth
Scénario : Gary Goldman et David Z. Weinstein

Avec Kurt Russell, Kim Cattrall, Dennis Dun, James Hong, Victor Wong, Kate Burton, Donald Li, Carter Wong, Peter Kwong, James Pax, Suzee Pai, Chao-Li Chi et Jeff Imada

Synopsis : Jack Burton accompagne son ami Wang Chi à l’aéroport de San Francisco afin d’accueillir Miao Yin, la fiancée de ce dernier. Mais Miao Yin est convoitée par Lo Pan, un puissant sorcier désincarné qui pense pouvoir récupérer son enveloppe charnelle en épousant une Chinoise aux yeux verts. Jack, simple camionneur, se retrouve au cœur de Chinatown, au beau milieu d’une lutte surnaturelle entre les puissances du Bien et du Mal orientales.

1986 ! Après l’échec monumental de The Thing en 1982, John Carpenter a dû mettre en boite quelques projets de commande, pour faire plaisir aux studios. Il a néanmoins pu y mettre son style, et ça a donné Christine en 1983 puis Starman en 1984. Des films éloignés de ses thématiques, mais oh combien intéressants et réussis. Et deux films qui sont des succès. Du coup, Carpenter peut enfin revenir à des projets qui l’intéressent plus, et c’est ainsi qu’en 1986 sort Big Trouble in Little China, au titre Français à rallonge, Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin. Pour ce nouveau projet, Carpenter ne retourne clairement pas dans l’horreur, genre qui a fait sa renommée avec Halloween, Fog ou The Thing, mais dans un récit plus léger, de l’aventure. Surnaturelle certes, mais aventure quand même, avec de l’humour. Pour autant, on retrouve dés les premiers instants tout ce que fait le style Carpenter. Du scope, Kurt Russell dans le rôle principal, une bande son signée par Carpenter himself et son pote Alan Howarth avec qui il collabore sur pas mal de films des années 80. Et comme Carpenter a de nouveau la confiance des studios, le voilà à mettre en scène sur des sujets qui l’intéressent, en rendant hommage à un genre qu’il aime et qui n’a pas encore percé à l’international, à savoir donc, le cinéma de Hong Kong et de la Chine, avec ses mythes, légendes, des combats à mains nues, de la magie noire, et au milieu de tout ça, un homme, notre héros, ou anti héros, Jack Burton, camionneur Américain pas avare en punchline et qui se révèle plutôt… comiquement inutile tant dés qu’il tente quelque chose, ça tourne mal, permettant ainsi de mettre plutôt en avant les compétences des personnages qui l’entourent, les Chinois. Ce qui finalement n’a pas forcément plus à l’époque et se solda par un échec au box office, forçant Carpenter non pas à refaire des films pour faire plaisir aux studios, mais à tourner ces films pour un budget bien plus réduit.

Et c’est dommage, car oui, Jack Burton respire l’amour de la culture Asiatique, entre ses combats à mains nues, ses mythes venant clairement de la culture Chinoise, ses designs, décors, et même certains personnages, notamment trois ennemis, qui semblent tout droit sortir des Baby Cart. Carpenter s’y connaît, Carpenter adore ça, et Carpenter y rend hommage, avec panache, avec humour, même si bien entendu, on pourra dire que niveau action, Jack Burton n’est pas toujours au niveau de ses ambitions, mais ça, on le sait, Carpenter n’est pas spécialement un réalisateur d’action. Et là ne réside pas forcément l’intérêt de son métrage. Jack Burton, ça va à 100 à l’heure, ça fait rire, notre héros est dépassé par les événements, Américain moyen beaucoup trop rationnel dans le fond pour tout ce qu’il se passe, parlant beaucoup trop pour faire son intéressant, quitte à s’assommer lui-même par accident avant le début d’un grand combat, laissant donc la part belle aux autres personnages comme je le disais, notamment Dennis Dun, que Carpenter avait repéré dans l’Année du Dragon de Michael Cimino l’année précédente, James Hong en grand méchant, ou Victor Wong. Sans oublier un rôle féminin bien en avant joué par Kim Cattrall, ce qui est finalement assez rare dans le cinéma de Carpenter en général. Le film respire le cinéma de Carpenter, tout en étant finalement une anomalie dans un sens. Des personnages féminins importants et qui font avancer l’intrigue, de l’humour, un personnage principal souvent ridiculisé par les autres, une plongée dans un univers fantastique issue d’une autre culture, alors que le cinéma de Carpenter est souvent clairement nourri de la culture Américaine, et du western et ses grandes figures. C’est finalement ce qui donne son côté si rafraîchissant au film dans un sens.

Jack Burton, c’est une aventure qui ne laisse pas le temps de souffler, qui amuse tout du long malgré quelques plans assez osés pour un film aussi léger et donc dans le fond, plutôt tout public, avec quelques punchlines qui font mouche à tous les coups (ça, ça s’appelle la chance d’avoir pu voir le film lors d’un séjour à Los Angeles dans une salle pleine de fans en folie), avec un casting qui semble s’éclater. Kurt Russell y est génial en homme qui a clairement une image de lui héroïque alors que bon… Non. Des scènes mythiques, des combats sympathiques à défaut de tout déboiter, de l’humour qui fonctionne, des légendes Chinoises ce qui permet au final de s’éclater plutôt que de se dire qu’il s’agît encore une fois uniquement d’une lutte entre le bien et le mal (ce qui est le cas hein), un côté très marqué années 80 qui ravira les fans, un monstre pas beau aussi répugnant que kitch, des méchants qui ont la classe même s’il leur arrive de mourir connement, il faut bien l’avouer. Mais vous savez quoi ? En revoyant le film, de nos jours, là, spécialement pour écrire dessus, je me suis posé une question. En misant beaucoup sur les effets spéciaux (le film est blindé de tout ça), ainsi que sur un humour qui ridiculise souvent son héros, tout en l’encrant clairement dans son époque, est-ce que le film fonctionnerait toujours sur un public plus jeune qui découvrirait le film aujourd’hui ? Et de scènes en scènes, je me posais cette question, avant de me dire qu’en ne jouant jamais sur l’ambiance, et en cherchant le plaisir sur le moment, scène après scène, Jack Burton, malgré toute l’affection que je lui porte, malgré son fun, et bien c’est sans doute le film de Carpenter qui a le moins de chances de plaire à un public qui ne l’aurait pas découvert à sa sortie, ou au pire en vhs dans les années 90. Et ça, c’est triste !

Les plus

Très drôle
Un hommage sincère au cinéma Asiatique
Kurt Russell en anti héros pas très doué
Rythmé et bourré d’idées
La musique de John Carpenter et Alan Howarth

Les moins

Des effets qui sont souvent prit un coup de vieux

En bref : Jack Burton, c’est Carpenter qui s’essaye à un film plus léger, mais qui a clairement sa patte. Forcément plus visuel de part son aspect fantastique inspiré des légendes Asiatiques, et donc bien ancré dans son époque, Jack Burton amuse et fait passer un excellent moment.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Very funny
♥ A sincere tribute to Asian cinema
♥ Kurt Russell as a clumsy hero
♥ Well paced and filled with ideas
♥ The soundtrack from Carpenter and Howarth
⊗ Some effects can be cheap nowadays
Big Trouble in Little China, it’s Carpenter trying to do a light tone film, but still feeling like it’s only his film. More visual thanks to its tone with Asian legends, and clearly made in the 80s, the film is fun and always a good time.

8 réflexions sur « LES AVENTURES DE JACK BURTON DANS LES GRIFFES DU MANDARIN (Big Trouble in Little China) de John Carpenter (1986) »

  1. J’adore ce film – je l’adorais déjà lorsqu’il est sorti (PUNAISE MAIS KURT !!! ET CES PUNCHLINES !!!). Effectivement, peut-on dire qu’il a (très) mal vieilli ? Sans doute, pour un certain public – certains de mes amis me le répètent souvent. Pourtant, en un sens, ce film était déjà kitsch à sa sortie, il n’était pas sérieux, grotesque, etc. Pour moi donc, il n’a pas mal vieilli. Il est resté le même.

    1. « Mal » vieilli, quand même pas. Vieilli, je pense que lorsque la nostalgie ne joue pas, c’est possible oui. Pour moi non plus, big fan de Big John, des années 80 et de son ambiance, donc forcément un gros plaisir à chaque vision (une fois par an comme beaucoup de Carpenter). Mais je pense du coup que quelqu’un qui par exemple découvrirait toute la carrière de Carpenter de nos jours, ce serait peut-être un titre qui passerait moins de par son aspect plus visuel, comparé à ses films plus d’ambiance qui eux ne vieilliront jamais. Car oui j’ai revu PRINCE OF DARKNESS avec mon Blu-Ray Japonais du coup 😉

  2. Sans doute le plus bel exemple d’anti-Indiana Jones. Un film qui fait voler en éclats l’image du héros viril typique des années 80 pour laisser la place à un univers exotique jusqu’alors totalement étranger aux spectateurs que nous étions. Je crois que Carpenter était ressorti épaté d’une séance de « Zu » façon Tsui Hark et avait voulu importer cet univers aux USA. Too much, too soon sans doute. Et aujourd’hui il se revoit certainement comme une curiosité qui n’a jamais vraiment trouvé son pareil.

    1. Jamais trouvé son pareil, sans doute à cause malheureusement de son four financier lors de sa sortie initiale. Le film du coup est resté plutôt unique dans son approche, et les rares excursions depuis n’ont jamais tenté ce mélange humour + héros ridiculisé + autre culture. Et pas sûr que le remake qu’on nous annonce depuis bien 10 ans vienne changer la donne, si ça sort un jour.
      En tout cas, lors de ma première découverte il y a de très longues années de ça, je n’avais pas encore vu ni ZU, ni les autres films qui ont influencé Carpenter, et ça ne m’avait pas empêché d’adhérer à la proposition ^^

      1. Comment peut-on imaginer un remake de ce film ? Si ça se fait, je ne lui promet pas un grand succès. Le film n’a d’intérêt que par sa singularité dans le contexte de sa sortie. Aujourd’hui, il n’aurait plus grand chose de novateur.
        Ou alors, c’est Tarantino qui s’occupe de le réaliser 😉

        1. Tu connais les studios hein. Déjà à l’époque, on ne pouvait imaginer un remake de FOG, HALLOWEEN, une préquelle/remake de THE THING, et c’est arrivé. Bon HALLOWEEN s’en sortait pas trop mal car il y avait une vision bien différente derrière, mais pour les autres…
          Tarantino pour Jack Burton ? Non, ce serait bien trop bavard, ou il nous ferait un KILL BILL bis (je ne déteste pas, dur quand un film rend hommage à tout ce que tu aimes, mais ça reste pour moi, surtout le Vol 1, juste un patchwork de tout ce qu’il aime justement).

            1. Ouais, mais vu les dernières nouvelles, je préférerais qu’il reste endormi celui là, car avoir les réalisateurs de SCREAM 5 et 6, ça ne me rassure absolument pas.

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