THE KING’S MAN : PREMIERE MISSION (The King’s Man) de Matthew Vaughn (2021)

THE KING’S MAN : PREMIERE MISSION

Titre Original : The King’s Man
2021 – Angleterre / Etats Unis
Genre : Action
Durée : 2h11
Réalisation : Matthew Vaughn
Musique : Matthew Margeson et Dominic Lewis
Scénario : Matthew Vaughn et Karl Gajdusek

Avec Ralph Fienes, Gemma Arterton, Djimon Hounsou, Rhys Ifans, Harris Dickinson, Matthew Goode, Tom Hollander, Daniel Brühl, Charles Dance et Aaron Taylor-Johnson

Synopsis : En 1902, l’aristocrate Orlando, duc d’Oxford, perd sa femme Emily lors d’une mission humanitaire en Afrique du Sud lors de la seconde guerre des Boers ; leur jeune fils Conrad assiste lui aussi à sa mort. Douze ans plus tard, le pacifiste convaincu Orlando sent qu’un conflit mondial menace. Il tente par ailleurs de dissuader son fils, âgé de 18 ans, de s’engager dans l’armée britannique. Il a imploré son grand ami, le secrétaire d’État à la Guerre Horatio Herbert Kitchener, de bloquer sa demande d’incorporation. Aidé par ses domestiques Shola et Polly, le duc a par ailleurs créé un réseau d’espionnage mondial et se renseigne sur la menace qui plane sur l’Europe. En effet, dans l’ombre, une mystérieuse organisation souhaite renverser l’ordre mondial.

Maintes fois repoussés avant de débarquer dans l’indifférence totale fin 2021, si bien qu’il passa inaperçu (oui, j’ai appris qu’il était sorti des mois après), The King’s Man était pourtant un des projets que j’attendais. Car à l’heure où les reboots, remakes et préquelles sont devenues monnaie courante, il est malgré tout plutôt rare de voir la même personne derrière la caméra, et encore moins derrière la plume au fur et à mesure des opus. Et oui, même si le second opus de sa saga Kingsman avait quelque peu déçu en se fourvoyant par moment dans un mauvais goût assumé (mais souvent jouissif), voir un troisième opus revenant 100 ans en arrière, à la création de la fameuse organisation Kingsman, toujours avec Matthew Vaughn à la mise en scène, et avec un casting 4 étoiles, ça faisait envie. Et dans le cas précis de Kingsman, on peut même se dire que cette idée de préquelle n’était pas forcément mauvaise, d’une car Vaughn avait en quelque sorte épuisé tout ce qu’il y avait à dire avec les personnages déjà établis dans les deux premiers films, et car en se voulant des semi parodies des films d’espionnages, et bien le concept est inépuisable, un peu comme James Bond. Malheureusement, ce The King’s Man est une sacrée douche froide, par moment parsemée de quelques éclairs de génie qui font plaisir, et bien entendu, le métrage se regarde sans trop de difficultés, mais la sauce a bien du mal à prendre, tant le dosage de la formule semble déséquilibré.

Nous sommes donc en 1914. La guerre mondiale, tout ça. Orlando Oxford, joué par Ralph Fienes, excellent acteur par ailleurs, a perdu sa femme des années plus tôt, et s’avère un brin trop protecteur envers son fils, Conrad. Semblant contre la guerre et détaché de tout élément un tant soit peu politique, Orlando pourtant cache bien son jeu, puisqu’il espionne, caché des yeux de tous, afin de pouvoir au mieux prendre des décisions et aider les gouvernements en ces temps troublés. Il aura pour cela l’aide de Polly Wilkins et de Shola, travaillant tous les deux pour lui. Ensembles, ils portent les noms d’Arthur, Galahad et Merlin, et vont devoir faire face à une organisation agissant dans l’ombre et tentant de semer le trouble entre les différents pays, et à tenir les Etats Unis éloignés du conflit. Une intrigue simple, avec des liens évidents avec les premiers films (les noms choisis par les personnages, le passage chez le tailleur), et ce coup-ci, un contexte historique pour donner de l’ampleur à l’histoire, sans avoir à camoufler telle ou telle influence. Oui, Kingsman 2 parlait de la drogue, toujours aussi présente, et ce The King’s Man lui n’a pas à aller piocher dans l’actualité, mais dans l’histoire pour construire son récit. Malheureusement, on se rend bien vite compte que Matthew Vaughn ne sait pas forcément sur quel pied danser, et comment aborder son intrigue, entre respect de l’histoire, humour, réappropriation. Et son The King’s Man affiche la plupart du temps un ton extrêmement sérieux qui paraît finalement bien éloigné de la saga. Le pire étant qu’à force de beaucoup trop se prendre au sérieux, quand le film se réveille enfin pour ramener clairement de l’humour dans le métrage, cela semble un peu trop en décalage avec le reste, comme si cela faisait tache en réalité.

Si bien que l’on ne sait même plus s’il faut en rire. Pourtant, le casting fait en soit du bon boulot, même lorsque les personnages ne sont pas beaucoup développés, comme c’est le cas de Gemma Arterton et Djimon Hounsou, et quelques beaux noms viennent s’inviter dans le métrage, comme Charles Dance ou Aaron Taylor-Johnson, qui retrouve donc le réalisateur plus de 10 ans après le premier Kick-Ass. Et Vaughn sait toujours filmer l’action, essayant d’insuffler son style dans un contexte historique, nous donnant un combat dansant entre nos héros et Raspoutine plutôt bien fichu, et un final qui se réveille et qui fait clairement plaisir, proposant la même formule que les deux précédents métrages. Mais entre ces quelques moments de bravoures, on ne sait pas trop comment aborder le métrage. Beaucoup trop sérieux pour faire rire, beaucoup trop débile par moment pour pouvoir le prendre au sérieux. Alors grâce à l’œil affuté du réalisateur, l’ensemble se regarde bien évidemment, quelques plans sont bien jolis, quelques scènes montrent une belle utilisation à la fois du cadre mais aussi du son, comme ce combat silencieux de nuit dans les tranchées (sans doute le meilleur moment du métrage au final), mais ces moments éparpillés ne suffissent pas à faire passer la pilule sur une durée de 2h10. Il était plus facile de pardonner les écarts de mauvais goûts de Kingsman 2 face à sa générosité, son ton bien mieux maitrisé. The King’s Man lui est beaucoup plus boiteux, hésitant, oubliable. En plus d’être l’opus le plus bavard de la saga, et donc affichant en quelque sorte sa volonté scénaristique plus sérieuse.

Les plus

Une poignée de très bonnes séquences
Le casting

Les moins

L’humour, rare et pas toujours glorieux
Beaucoup trop sérieux de manière générale
Trop long au final

En bref : Grosse déception que ce The King’s Man, beaucoup trop long, beaucoup trop bavard, et beaucoup trop sérieux la plupart du temps. Reste une poignée de scènes visuellement réussies qui sortent du lot.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A few very good scenes
♥ The cast
⊗ The jokes, rare and not that great
⊗ Far too serious in general
⊗ Too long
Huge disappointment for The King’s Man, far too long, speaking too much, and far too serious most of the time. A few scenes are visually interesting but that’s not enough.

6 réflexions sur « THE KING’S MAN : PREMIERE MISSION (The King’s Man) de Matthew Vaughn (2021) »

  1. Pour ma part, j’ai vraiment apprécié ce retour aux sources. Je crois même l’avoir préféré aux deux premiers opus Kingsman. Mention spéciale à Raspoutine.

    1. Merci de ton retour. Beaucoup semblent avoir apprécié ce retour aux sources après le second qui avait divisé, parfois pour de bonnes raisons. Mais je sais pas, j’ai eu vraiment du mal, alors que de manière générale, j’aime le boulot du réalisateur et son écriture, que le casting est bon. Ca m’a paru, à part quelques moments, trop sérieux. Etais-je dans un mauvais jour ? (ce texte a été écrit début 2022 lors de la découverte)

  2. Ah ! Comme tu dis sorti dans l’indifférence générale, je ne savais même pas que ce film existait !!! Grand fan de KICK-ASS, j’avais été très déçu par KINGSMAN, tant et si bien que je n’ai jamais vu sa suite. Alors la préquelle…

    1. J’avais vu avant sa sortie les annonces, un trailer, puis plusieurs mois après, j’ai découvert que c’était déjà sorti. Pas de pub, pas de promo, personne n’en parlait.
      KICK-ASS reste top, je l’avais revu l’année dernière. KINGSMAN j’aime bien, c’est sûr qu’au final, c’est exactement le même film et la même narration en remplaçant les super héros par l’espionnage, mais je sais pas, ça reste bien filmé, blindé de quelques idées de mise en scène. Mais je comprend la déception.

    1. Ah oui, si dés le premier tu n’as pas du tout aimé, je ne pense pas que les suites soient pour toi, même si celui-ci est plus sérieux.

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