LES MAITRESSES DE DRACULA (The Brides of Dracula) de Terence Fisher (1960)

LES MAITRESSES DE DRACULA

Titre Original : The Brides of Dracula
1960 – Angleterre
Genre : Fantastique
Durée : 1h25
Réalisation : Terence Fisher
Musique : Malcolm Williamson
Scénario : Jimmy Sangster, Peter Bryan et Edward Percy

Avec Peter Cushing, Martita Hunt, Yvonne Monlaur, Freda Jackson, David Peel et Miles Malleson

Synopsis : En Transylvanie. Marianne Danielle, une jeune institutrice en route pour occuper un emploi dans un pensionnat pour jeunes filles, est abandonnée dans un village par son cocher. À l’auberge où elle se réfugie, elle ne tient pas compte des avertissements des propriétaires du lieu et accepte l’offre de la baronne Meinster de passer la nuit dans son château…

Le Cauchemar de Dracula, ou tout simplement Dracula en version Anglaise, est un immense succès en 1958. On aurait très facilement pu penser que la Hammer rebondirait sur le succès pour livrer une suite dés l’année suivante. Mais il n’en sera rien, notamment puisque Christopher Lee refuse de revenir au casting. Or, il est Dracula, aux yeux du studio, et aux yeux du public. Un Dracula 2 est en écriture par Jimmy Sangster, déjà scénariste du précédent, mais le film ne se fera donc pas. Mais le studio ne peut pas en rester là, et deux autres scénaristes viennent pour continuer la saga. Le scénario est modifié, et on nous annonce rapidement avec une voix off que Dracula n’est plus là (il est mort dans le précédent en même temps), mais que ses disciples eux sont toujours là. Du coup, autant dans son titre VO que VF, on peut grincer des canines. Les vampires du film ne sont ni ses femmes (The Brides) ni ses Maitresses, mais ses Disciples. Mais bon, il faut dire que cela fait plus vendre et donne un petit cachet gentiment coquin à l’œuvre, et la présence du nom de Dracula dans le titre attire, bien que cela soit totalement mensonger. Mais d’autres changements ont lieu, notamment le final, qui sera réécrit (le final original sera utilisé pour Le Baiser du Vampire quelques années plus tard). Terence Fisher reste en tout cas à la mise en scène, lui qui entre les deux films sera resté très actif (en signant La Revanche de Frankenstein, Le Chien des Baskerville, L’homme qui trompait la Mort et La Malédiction des Pharaons notamment), et Peter Cushing reprend le rôle de Van Helsing, faisant lien avec le précédent métrage. Mais il faut donc remplacer le comte Dracula, et c’est David Peel qui joue le vampire ici, le baron Meinster. Et entre la classe de Christopher Lee et le côté jeunot de David Peel, il y a un fossé. Un fossé voulu, mais rarement convaincant.

Un peu comme dans le Baiser du Vampire qui reprendra le final prévu originalement, Les Maitresses de Dracula nous présente donc une jeune femme, française, Marianne Danielle (un couple dans le Baiser du Vampire), abandonnée dans une auberge, et qui se fait inviter au château de la baronne Meinster. Découvrant le baron enfermé dans sa chambre, enchaîné, elle le libère, sans avoir encore conscience de la gravité de son acte. Une histoire simple, mais qui fonctionne plutôt bien, si l’on arrive à fermer les yeux sur quelques défauts d’écriture, sans doute là justement à force des réécritures du scénario original de Jimmy Sangster. Certaines scènes viennent se contredire entre-elles par exemple, et ce à plusieurs reprises, au fur et à mesure que l’intrigue évolue. Mais au départ, il y a beaucoup de bonnes choses et de bonnes intentions dans le scénario, notamment sur les personnages du baron, et donc, de la baronne. Ce jeune vampire machiavélique, jeune et séducteur, en réalité un monstre, et cette baronne, au départ très froide, mais qui se montrera bien plus humaine par la suite (bien que cela contredise un peu ses actes du début, mais bon). Oui il y a de bonnes choses. Puis une fois que notre jeune française libère le monstre et en est la proie, l’arrivée de Van Helsing, toujours présent pour sauver la situation, fonctionne à merveille. Certes on tombe quelques fois dans la facilité, mais il y a de bonnes choses. Sur le papier, car à l’écran, David Peel est donc bien moins impressionnant que Christopher Lee, et peine même à convaincre lorsqu’il montre les dents. De même que la baronne, paraissant tout à coup plus humaine après des débuts froids, voir glacials, cela ne fonctionne pas intégralement.

Mais comme souvent, il y a tout le reste à côté, qui parvient à élever le film. Terence Fisher signe là une mise en scène inventive, élégante. Et comme il est entouré par une équipe motivée et qui n’a plus rien à prouver, il parvient par moment à faire des miracles. Les éclairages et le travail sur les couleurs est par exemple sublime, la mise en scène nous livre quelques très beaux plans et sait mettre en valeur les décors, qui sont eux aussi d’un très bon niveau. Pas mal de nouveaux décors furent construits pour ce film, et cela se voit, même si certaines scènes, notamment dans la première partie, renvoient immédiatement au Cauchemar de Dracula, notamment l’arrivée au château, puis la scène du diner avec la baronne. Mais plus le film avance, plus on sent l’équipe inspirée pour nous livrer de nouvelles choses, l’ensemble allant crescendo jusqu’au final ingénieux, et une image finale marquante. Sans doute lancé trop rapidement pour surfer sur le succès du Cauchemar de Dracula alors que l’équipe avait un scénario prévu pour avoir Dracula justement, mais sans Christopher Lee, Les Maitresses de Dracula souffre de ces quelques défauts et hésitations, et d’un vampire bien moins convaincant. Mais il reste néanmoins un bon film de part le sérieux de son équipe, une poignée de scènes marquantes, et le fait que quoi qu’il arrive, on ne s’ennuie jamais devant la produit finit, généreux en tout point et fait avec professionnalisme. De plus, la présence de Fisher à la mise en scène et de Cushing revenant jouer Van Helsing sont des gages de qualité.

Les plus

De bonnes idées
La qualité de la mise en scène
Des décors très bien mis en valeur
Le final

Les moins

David Peel, pas hyper convaincant en vampire
Un scénario parfois brouillon

En bref : Donner une suite à Dracula mais sans la présence de Dracula n’était pas chose aisée, mais Terence Fisher s’en sort très bien malgré quelques défauts de casting et une production difficile.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A few good ideas
♥ Technically, it’s a Hammer Film
♥ Great set pieces
♥ The finale
⊗ David Peel, not entirely convincing as the vampire
⊗ The script goes all over the place
To do a sequel to Dracula but without Dracula is not easy, but Terence Fisher managers to do it properly despite a few errors in the cast and a rough production.

5 réflexions sur « LES MAITRESSES DE DRACULA (The Brides of Dracula) de Terence Fisher (1960) »

  1. En-dessous du précédent comme tu le détailles bien, et forcément déceptif par l’absence du grand Lee, « les maîtresses de Dracula » reste néanmoins un petit bijou de réalisation signé Terry Fisher. Tu m’as bien donné envie de le revoir.

    1. Je t’avouerais par contre que ce texte, je l’ai écris il y a 2 ou 3 ans, et que je serais incapable de débattre pleinement sur ce métrage, même si mes captures m’ont rappelé pas mal de petits souvenirs. Faut dire aussi qu’à l’époque, j’avais vu facilement une quinzaine de films de la Hammer en peu de temps et que les souvenirs se mélangent un peu. Toujours est-il que ça reste dans le haut du panier, merveilleusement gothique à l’écran, et c’est ça qu’on aime.

        1. Oui, en plus j’ai retrouvé dans un carton un viiiieux dvd (en espérant qu’il fonctionne toujours) du CHIEN DES BASKERVILLES il y a quelques mois. Pas revu depuis bien 25 ans, ce serait le bon moment.

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