PEREMPUAN BERGAUN MERAH de William Chandra (2022)

PEREMPUAN BERGAUN MERAH

Titre Original : Perempuan Bergaun Merah
2022 – Indonésie
Genre : Horreur
Durée : 1h31
Réalisation : William Chandra
Musique : Fajar Yuskemal
Scénario : William Chandra

Avec Tatjana Saphira, Refal Hady, Stella Cornelia, Faradina Mufti, Ibrahim Risyad, Jordy Rizkyanda, Aufa Assagaf, Dayu Wjanto et Dewi Pakis

Synopsis : Dinda est une étudiante introvertie. Alors qu’elle organise avec sa meilleure amie Kara une soirée, la tournure des événements devient dramatique quand Dinda manque d’être violée et que son amie Kara disparaît. Le temps passe, et alors que la mère de Kara semble persuadée que sa fille est morte, Dinda commence à apercevoir l’esprit une femme en robe rouge, qui va rapidement s’en prendre à elle et aux autres personnes présentes lors de la fameuse soirée.

Cela fait bien 6 voire 7 ans que Timo Tjahjanto est très occupé, entre le cinéma horrifique et ses deux May the Devil Take You, l’action pure et dure avec The Night Comes for Us, la comédie d’action avec The Big 4, sans oublier qu’il préparait en même temps son premier film Américain, avec Dernier Train pour New York, remake de Dernier Train pour Busan, remake dont les nouvelles sont si rares que l’on en vient à se demander s’il verra le jour. Mais entre nous, ce remake est-il vraiment utile ? Mais revenons à Timo Tjahjanto, très occupé donc, mais qui trouve tout de même le temps de produire d’autres métrages à côté, dont ce Perempuan Bergaun Merah qui débarque en Indonésie en Novembre 2022, et qui fut annoncé par certains comme un spin-off se déroulant dans le même univers que May the Devil Take You. Au final, sans doute plus une déclaration commerciale puisque rien ne permet de relier les univers des deux métrages, surtout qu’il ne s’agît pas de démon ici, ni de maison en pleine forêt, mais d’une histoire lorgnant beaucoup plus vers la classique J-Horror, notamment Ringu et Dark Water, en y ajoutant par-dessus la petite touche Indonésienne, à savoir de l’horreur graphique qui fait mal. Pourquoi pas. Le film est en tout cas écrit et réalisé par William Chandra, qui signe donc son second long métrage après Sekte en 2019, et après avoir été scénariste sur MatiAnak la même année (soit un film énormément inspiré par La Malédiction de Richard Donner). Fait intéressant, en 2021, il était producteur du segment Indonésien pour le film V/H/S 94, et donc, du segment réalisé par Timo Tjahjanto. Sans doute là que les deux hommes se sont rencontrés, et que l’idée de ce Perempuan Bergaun Merah est née. Le métrage en tout cas ne va pas briller par son originalité, comme beaucoup d’autres du genre.

Car on se retrouve clairement ici devant une formule qui a fait ses preuves, et qui a été usée jusqu’à la moelle depuis une bonne vingtaine d’années. Le flashback à coups de vues subjectives avec un filtre VHS sur l’image, le réseau d’appartements dans lequel l’eau joue un rôle important, les apparitions furtives ou floues en arrière-plan, le fantôme vengeur, la scène d’invocation de l’esprit. Oui, nous sommes clairement en terrain bien connu, et c’est d’ailleurs là la principale faiblesse du métrage, qui ne parvient à aucun moment à surprendre, tant son récit est cousu de fil blanc. Mais ironiquement, si le métrage prouve bien quelque chose, c’est que la formule a beau être totalement connue et le film peu surprenant, il démontre donc également que reprendre une formule qui a fait ses preuves peut fonctionner dans le cadre du simple divertissement si fait avec suffisamment de sérieux. Car le métrage proposé ici fait bien les choses. On y retrouve la patte des nombreux métrages horrifiques Indonésiens de ces dernières années, leur sérieux dans la mise en scène et tout ce qui concerne la technique pure, et bien entendu, ces débordements violents ainsi qu’une durée épurée qui montre bien l’ambition du film de divertir et non pas de vouloir péter plus haut que son cul. 1h31 au compteur, générique inclus, et on n’en parle plus. Ce qui n’aurait donc dû être une simple copie confirme se transforme en série B solide et sympathique. Dinda et son groupe d’amis se retrouve tourmentée par un fantôme portant une robe rouge, qui va tout faire pour les éliminer les uns après les autres. Tout cela ramène bien entendu à la scène d’ouverture durant laquelle une soirée organisée par Dinda et son amie Kara tourne mal, et depuis, Kara a disparue. Le film monte en intensité doucement, amenant doucement mais sûrement les premiers meurtres (bien graphiques), avant que l’intrigue n’amène les recherches de nos personnages vers la disparition de Kara, le pourquoi du comment, tenter de comprendre les derniers événements avant sa disparition.

Visite de l’appartement de la possible (possible car le corps n’a jamais été retrouvé, et donc, techniquement disparue) défunte, invocation chez une vieille dame de l’esprit pour en apprendre plus, et forcément, recherche du corps afin de faire reposer l’esprit en paix. De préférence, assez rapidement, puisque l’esprit de Kara va très vite passer à la vitesse supérieure. Indonésie oblige donc, elle n’y va pas avec le dos de la cuillère, mais plutôt à coups de décapitations, membres tordus, coups de couteaux par dizaines. Bref, ça ne plaisante pas, et c’est ce que l’on était en droit d’attendre du métrage, donc pari réussi. Ça gicle, c’est sadique, très propre visuellement avec de beaux effets de lumières, le casting fait le boulot à défaut d’être transcendant, ça va à l’essentiel sans nous tenir la jambe trop longtemps. Encore une fois, son réel gros défaut, c’est son manque de surprises, le côté prévisible de l’ensemble de l’entreprise, qui semble accepter ses influences sans jamais les questionner, sans jamais tenter de les détourner. Un final surprenant qui aurait détourné nos attentes auraient pu justement faire beaucoup de bien au métrage, lui permettant de marquer le spectateur par sa prise de risque, mais il ne le fait pas, préférant dans un sens rester dans l’ombre de ses influences. Même si, en ayant un style visuel parfaitement identifiable (très propre, très proche de ce que le cinéma Indonésien nous donne depuis des années), il s’éloigne justement de son influence principale et des films de Nakata qui avaient un style beaucoup plus naturaliste. Mais si l’on n’attend pas trop du film de William Chandra, on passe un bon moment, efficace. A une poignée de scènes moins inspirées près.

Les plus

Techniquement solide
1h30 et c’est tout
Une formule connue, mais toujours efficace
Des moments bien violents

Les moins

Un côté classique et très prévisible…
… La faute aux nombreux emprunts envers la J-Horror

En bref : Perempuan Bergaun Merah est un nouveau métrage horrifique Indonésien efficace, comme souvent bien rodé dans sa mise en scène et dans ses moments horrifiques, bien qu’ici, il soit peu surprenant, allant piocher ses idées de scénario dans 20 ans de J-Horror.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Technically, as often, great
♥ 90 minutes and that’s all
♥ A well known formula, but still effective here
♥ Some violent scenes
⊗ Too classic, too predictable…
⊗ Mainly because it’s way too close to the classic J-horror formula
Perempuan Bergaun Merah is a new effective Indonesian horror film, well made technically and during the horror scenes, even if it’s never surprising, taking ideas in 20 years of J-horror.

2 réflexions sur « PEREMPUAN BERGAUN MERAH de William Chandra (2022) »

  1. Oui je suis d’accord, plein de petits soucis (manque d’originalité, quelques scènes ratées), mais dans l’ensemble c’est bien fichu, bien interprété (l’actrice qui joue la mère en deuil est formidable)… Moi aussi j’ai passé un bon moment.

    1. Et pour une fois, on ne découvre pas le film avec 10 ans de retard, quasi personne ne l’a vu celui-là ^^
      C’est difficile de ne pas l’aimer en fait, dés que tu aimes un peu le genre, car malgré quelques ratés, voilà c’est bien fichu, ça va à l’essentiel, et il y a une poignée de vraies bonnes scènes dans le genre. Allez, je tente de me motiver bientôt pour IMPETIGORE.

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