HIDDEN STRIKE de Scott Waugh (2023)

HIDDEN STRIKE

Titre Original : Hidden Strike
2023 – Etats Unis / Chine
Genre : Action
Durée : 1h42
Réalisation : Scott Waugh
Musique : Nathan Furst
Scénario : Arash Amel

Avec Jackie Chan, John Cena, Pilou Asbaek, Zhenwei Wang, Rachael Holoway, Amadeus Serafini, Rima Zeldan, Max Huang et Minghao Hou

Synopsis : Un entrepreneur spécialisé dans la sécurité a pour mission d’extraire des ouvriers d’une raffinerie qui a été attaquée. Il fait équipe avec un ancien officier de l’armée américaine lorsqu’il apprend que l’objectif des attaquants est de voler l’essence de cette raffinerie.

C’est après avoir découvert le fort sympathique The Foreigner, signé Martin Campbell, que j’ai décidé de faire un choix. Un choix radical, mais un choix qui me fera très certainement gagner du temps, celui de faire l’impasse sur les nouveaux films de Jackie Chan. Ses choix semblent m’avoir donné raison, puisque depuis 2017, en jetant un œil à sa carrière, ça ne vole pas bien haut, avec des films souvent détestés et moqués. Kung Fu Yoga et sa pochette qui faisait déjà peur, Bleeding Steel et ses avis catastrophiques, Vanguard qui n’était apparemment pas mieux. Même Ride On cette année, je jette l’éponge. J’avais fait une rechute, car l’association entre Jackie Chan et Arnold Schwarzenegger avait au moins le don d’interroger, mais non, The Mystery of the Dragon Seal en 2019 était catastrophique. Alors pourquoi avoir encore cédé pour Hidden Strike ? Pour voir l’incident industriel que l’on pouvait voir venir à des kilomètres sans doute, puisque Hidden Strike, c’est un film dont le tournage a débuté il y a tout de même 5 ans, en Août 2018. Car de toutes les associations hasardeuses de l’acteur, le voir aux côtés de John Cena, qui a prouvé depuis qu’il pouvait être drôle (The Suicide Squad de James Gunn), c’était sans doute la plus rassurante. Une co-production entre les Etats Unis et la Chine, à destination probablement du public Chinois avant tout, réalisé par Scott Waugh a qui l’on doit le pas si catastrophique Need for Speed (et le futur Expendables 4), deux acteurs appréciés, qu’est ce qui pouvait justifier que le film reste pendant 5 ans dans des cartons ? Avec la Chine, on se demandera toujours, et on ne saura sans doute jamais la réelle raison. Ce qui est certain, c’est qu’en sortant par la petite porte (Netflix…), ça sentait encore moins bon. Même si Warriors of Future, lui aussi ayant passé des années dans un carton, ce n’était pas si catastrophique. Pas top, mais pas honteux. Donc pourquoi pas… Mais non, Hidden Strike, ce n’était pas bien bon.

On peut l’expliquer par tout un tas de paramètres. Par le fait que sa première demi-heure tente de nous faire du Mad Max Fury Road, made in China, donc avec CGI dégueulasses, aucune ampleur et mise en scène au rabais. Par le fait que son scénario semble être un scénario qui aurait pu facilement être écrit dans les années 80. Que les personnages n’aient pour la plupart aucun développement, à part, comme toujours dans une production mettant en avant Jackie Chan, la famille (il faut s’occuper de sa famille, la chérir, et le cas contraire s’en trouver une autre, tout ça tout ça). Que ces CGI sont dégueulasses. Que le film ne sait pas franchement quoi faire de son duo comique, alors qu’après coup, c’est sans doute la seule chose plus ou moins potable du métrage. Enfin, plus ou moins, on y reviendra. Hidden Strike donc, c’est facile, c’est un groupe de militaires Chinois menés par Jackie Chan qui doivent escorter un groupe d’ouvriers et de scientifiques dans une zone sécurisée, en passant par le désert, et en quittant donc une gigantesque (et numérique) usine pétrolière. Sauf que des méchants mercenaires vont profiter, lors de la traversée du désert, d’une tempête non naturelle électromagnétique (vous voyez Mad Max là !) pour enlever la chef du projet pour pouvoir voler tout ce pétrole. Et John Cena ? Il aide le groupe, croyant agir pour une bonne cause, avant de se barrer quand il comprend qu’on l’a utilisé. Sauf que Jackie le retrouve car il est sa seule piste, et ensemble, les voilà à l’aventure pour sauver la veuve, l’orphelin, le village d’à côté, les otages, le pétrole, et punir tous ces méchants. Dans sa première demi-heure, Hidden Strike est légèrement catastrophique. Mad Jackie Fury Cena ne fonctionne pas, ces CGI nous sautent aux yeux voire nous agressent, tout ce qu’il nous propose on l’a déjà vu ailleurs en bien meilleur, et le duo n’est pas encore formé, et donc, peu de choses sauvent le film, si ce n’est une ou deux blagues lancées par John Cena.

Une fois le duo enfin formé, c’est un poil plus regardable, mais pas franchement meilleur pour autant. Car le film fait alors des choix étranges. Lorsque les personnages sont ensemble, nous sommes face à un buddy movie des plus classiques en réalité, avec gags entre les deux, autant verbaux que visuels, et certains gags fonctionnent, à défaut d’être hilarants. On a un peu une impression de déjà-vu, une impression que Chan essaye à chaque fois (comme pour Skiptrace) de se retrouver un duo comique qui fonctionne, pour revenir aux succès des Rush Hour, déjà une saga pas fameuse en réalité. Pas désagréable, mais pas mémorable. Puis lorsque le film les sépare de nouveau, c’est un constat étrange devant nos yeux qui s’impose, puisque du côté de Jackie Chan, l’acteur qui refuse de lâcher semble tout simplement nous ressortir la formule habituelle, avec combats (parfois sympathiques il faut avouer, du moins les chorégraphies, car la mise en scène est foireuse) et acrobaties comiques, comme ce bien trop long et peu impressionnant (et peu drôle) combat où l’acteur est accroché à des câbles fonctionnant comme des ressorts. John Cena lui se retrouve avec l’humour de dialogue, tentant de nous faire rire avec les clichés des Américains qui aiment leur voiture, cachent des armes sous le siège, et tentera subtilement de draguer la charmante Zhenwei Wang. Ce point-là, je lui pardonne, elle est réellement charmante la jeune femme. Quand au grand final qui se voudrait impressionnant ? Du numérique, une course poursuite improbable dans le désert, et un bêtisier de fin, gimmick habituel des productions de Jackie Chan, qui montre une ambiance sur le plateau au final bien plus drôle que le film en lui-même.