LA FAMILLE ASADA (浅田家!) de Nakano Ryôta (2020)

LA FAMILLE ASADA

Titre Original : 浅田家! – Asada-ke!
2020 – Japon
Genre : Comédie Dramatique
Durée : 2h07
Réalisation : Nakano Ryôta
Musique : Watanabe Takashi
Scénario : Nakano Ryôta et Kanno Tomoe

Avec Ninomiya Kazunari, Fubuki Jun, Tsumabuki Satoshi, Hirata Mitsuru, Kuroki Haru, Suda Masaki, Watanabe Makiko, Kitamura Yukiya et Nonami Maho

Synopsis : Dans la famille Asada, chacun a un rêve secret : le père aurait aimé être pompier, le grand-frère pilote de formule 1 et la mère se serait bien imaginée en épouse de yakuza ! Masashi, lui, a réalisé le sien : devenir photographe. Grâce à son travail, il va permettre à chacun de réaliser que le bonheur est à portée de main.

Tourné en 2020 pour une sortie au Japon en Octobre de la même année, La Famille Asada nous sera finalement arrivé en France en Janvier 2023. Mieux vaut tard que jamais. Pauvre cinéma Japonais souvent délaissé. La Famille Asada, c’est l’adaptation de la vie de Asada Masashi, personnage réel donc, photographe, et le film va en particulier s’axer sur deux éléments importants de sa vie, dont l’un mettant en scène un élément qui aura marqué le Japon, et le monde même de manière générale, celui du fameux mois de Mars 2011. Vous voulez rire ? C’était le mois où je prévoyais de partir au Japon avec une amie pour la première fois… La Famille Asada pourrait donc partir dans le drame pur et dur, le film larmoyant. Mais non, loin de là, nous sommes là clairement devant un feel good movie. Découpé en deux parties, la première nous montrera les premiers pas de notre photographe, Masashi, jusqu’à la sortie de son premier album, mettant en vedette… sa propre famille. Car Masashi, il a l’œil, mais pour pouvoir bosser correctement, il lui faut du contexte, il lui faut l’étincelle. Et sa première étincelle, il l’aura véritablement lorsqu’il commencera à mettre en scène sa propre famille, en prenant des clichés mettant en avant les rêves des uns et des autres. Le père rêvait d’être pompier, la mère trouvait les yakuzas et autres chefs de clans cool, et voilà que les photos s’enchaînent, avec humour, ou plutôt avec légèreté, et le récit nous embarque avec cette famille durant deux heures. Ou du moins, pendant la première heure, qui évolue dans un ton très léger, mais sans grossir le trait, restant crédible, nous mettant vraiment aux côtés de cette famille Japonaise typique, avec ses valeurs, ses traditions, et les petits riens qui rappellent que oui, nous sommes bien au Japon.

On trouve cette famille qui reste unie quoi qu’il arrive, avec les enfants qui restent vivre chez leurs parents, on trouve ces personnages effrayés ou du moins surpris en voyant Masashi et ses deux bras tatoués comme s’il venait d’un clan yakuza. Et il y a cette relation, simple, amusante, presque touchante, platonique, mais réaliste et crédible entre Masashi et son amie d’enfance, chez qui il s’installera en délocalisant à Tokyo, en espérant que la chance tourne et qu’il puisse enfin se lancer dans la photographie de manière plus sérieuse. Ce qui arrivera donc avec la publication d’un livre de photos, quelques prix, et fatalement… le drame, alors que Masashi avait trouvé sa voie, pouvait enfin gagner sa vie en prenant des photos de familles originales, voilà que Mars 2011 apparaît, et change le pays et ses habitants, en traumatise certains, en endeuille d’autres… On aurait pu craindre que le film aille alors dans le drame larmoyant facile ou manque encore une fois de recul pour mettre ses événements en avant (Himizu de Sono Sion incluait l’événement de manière plutôt artificielle, Fukushima 50 était sympathique mais trop académique). Mais étonnement, La Famille Asada évite tout ça, car s’il ne recule pas devant le drame, avec l’exploration de quelques villes détruites, des aides aux plus démunis, avec ses familles déchirées et autres pertes humaines, il n’en oublie pas sa ligne de conduite, et n’en oublie pas qu’il est un film optimiste avant tout autre chose. Et grand bien lui en a pris. Voir Masashi alors mettre sa vie en pause pour faire du bénévolat et aider les habitants victimes de l’événement à se relever, et à se souvenir de ce qui compte pour eux, en retrouvant et nettoyant les photos laissées derrière le tsunami, tout cela a quelque chose d’inspirant.

Cette envie d’aider son prochain, de redonner le sourire via des photos, et donc par extension via des souvenirs. Oui c’est inspirant. Le film n’en fait jamais trop, les moments purement comiques fonctionnent et s’insèrent très bien dans le récit, et l’on croit facilement à la relation entre les différents personnages, que ce soit l’amitié plus ou moins amoureuse de longue date entre Masashi et Wakana, où l’amitié naissant un peu par hasard entre Masashi et Yosuke Ono, tout deux venus aider à leur niveau la population. Et puis bien entendu, il y a le reste de la famille Asada, avec les parents, toujours positifs et souriants, et le grand frère, Tsumabuki Satoshi que l’on voit un peu partout depuis des années, dans It Comes, Museum, Villain, For Love’s Sake, et même à Taïwan dans le soporifique The Assassin. Enfin, pour ce que je me souviens du film, mais son nom y est ! Les acteurs se donnent à fond, sont crédibles, et parviennent à rendre toute cette galerie de personnages pourtant si simple oh combien attachante. Non, vraiment, La Famille Asada n’invente rien, on ne criera jamais au chef d’œuvre de mise en scène, au scénario qui changera votre perception de la vie, mais on y passe un excellent moment, léger, et au bout de ses deux heures, on se sent bien tout simplement. On pourra certes se dire que parfois, tout le monde se met en quatre pour Masashi et que ça en devient absurde, mais ça aussi, on l’accepte, à moins de faire une fixation dessus. Et on a limite envie de se mettre à la photo après coup !

Les plus

Un film feel good
Une galerie de personnages attachante
Ça n’en fait jamais trop dans le drame
Amusant sans jamais paraitre forcé
Un excellent casting

Les moins

Il est vrai que le parcours de Masashi est limite trop facile

En bref : Si La Famille Asada ne révolutionne rien et a quelques facilités, on ne peut pas lui retirer son côté léger et attachant qui rend les péripéties de notre photographe savoureuse, et on sort de la séance avec un sourire.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A feel good movie
♥ Many likeable characters
♥ It never does too much as a drama
♥ Fun without being too humoristic
♥ An excellent cast
⊗ It’s true, Masashi’s journey seems at times a bit easy
The Asadas is not revolutionary and is at times a bit easy, but it’s a light film, likeable, the journey of our photographer is fun and interesting, and you end up with a big smile on your face.

4 réflexions sur « LA FAMILLE ASADA (浅田家!) de Nakano Ryôta (2020) »

  1. « The Assassin » n’est PAS soporifique, juste méditatif et contemplatif 😉😁
    Ça faisait longtemps que cet article sur « la Famille Asada » était dans ma liste à lire. C’est chose faite enfin, et ce fut un bonheur de me remémorer ses bons moments, toutes les séances photos, le canular que le réalisateur nous propose dès l’ouverture (une veillée funèbre si mes souvenirs sont bons ?), et puis la partie plus émouvante, et pas larmoyante (ni soporifique re😉) consacrée aux conséquences du tsunami.
    Gros succès je crois au Japon, et joli succès critique en France. Un film qui le mérite !

    1. THE ASSASSIN reste une de mes séances les plus rudes. Le film m’avait semblé durer le double voire le triple de sa durée. La seule autre séance qui fut douloureuse pour moi, ce fut LAST DAYS de Gus Van Sant, où je me suis carrément endormi plusieurs fois dans la salle de cinéma, réveillé par chaque séquence musicale à cause du mixage sonore qui me sortait de mon sommeil… Et pourtant, pour certaines personnes de mon entourage, je suis considéré comme un mec qui adore les films « chiants » haha. Comme quoi hein. Mais bon, là n’était donc pas le sujet 😉
      C’est bien ça pour l’ouverture du film, qui te fait croire que tu vas plonger dans un film bien larmoyant alors que pas du tout. Le film a eu son petit succès un peu partout dans le monde, ce qui fait plaisir malgré tout à une époque où le cinéma Japonais n’intéresse plus grand-monde, et encore moins le grand public, sauf lorsqu’il s’agît d’adaptations de manga connus (ceci dit, l’adaptation sortie il y a un ou deux jours de CITY HUNTER sur Netflix était plutôt sympathique).
      Sur ce, il faut que je t’envois un petit mail car il s’en est passé des choses !

        1. Oui, il y a eu beaucoup d’aventures, par contre… Niveau photo, quasi que dalle pour une fois. On verra bien si je me rattraperais prochainement.

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