HITOKOWA 2: DEADLY HAUNTINGS (ヒトコワ2：本当に怖いのは人げ) de Kodama Kazuto (2013)

HITOKOWA 2: DEADLY HAUNTINGS

Titre Original : Hitokowa 2 Honto ni Kowaino wa Ningen – ヒトコワ2：本当に怖いのは人げ
2013 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h03
Réalisation : Kodama Kazuto
Musique : Kobayashi Naoyuki
Scénario : Kodama Kazuto et Ihara Kenta

Avec An Akiko, Atsuta Kumi, Fukunaga Marika, Fukuzuki Riyo, Hitoshi Tanaka, Katayama Sadahiko, Kishi Asuka, Kojima Mayumi, Kura, Natsuko Izumesaki et Natsuo

Synopsis : Cinq nouvelles histoires horrifiques prenant place dans le quotidien Japonais. Une collègue de travail étrange est obnubilée par la vidéo de son chien sur son ordinateur, un jeune garçon s’amuse à faire peur à ses amis avec un faux serpent, un jeune salaryman dont la femme est enceinte va malgré tout voir une callgirl, une lycéenne reçoit des messages quant à l’emplacement de son vélo, et une jeune femme garde de côté la carte mémoire de la caméra d’un ami un peu trop collant…

Le premier Hitokowa, déjà réalisé par Kodama Kazuto, spécialiste de l’horreur et des légendes puisqu’il est derrière certaines des plus longues sagas de dvd dans le domaine, était une très agréable surprise. Là où la plupart des films à sketchs, ou compilations de courts métrages, ont souvent recourt à la facilité et donc à la carte du surnaturel, Hitokowa lui décide de ne pas faire ça. Un peu comme la saga Torihada, il place l’horreur dans le quotidien Japonais. J’étais du coup très curieux de jeter un coup d’œil sur les deux suites, toutes deux parues en 2013, nommées Deadly Hauntings et The Killing Hour. Surtout qu’à l’heure du streaming, et oui pour une fois je dirais quelque chose de positif, il est possible de voir sur Amazon Prime (au Japon) les métrages, et donc en HD, en qualité irréprochable, alors qu’ils n’étaient jusqu’alors sortis qu’en DVD. Une aubaine. C’est donc avec joie que je me suis lancé dans ce second opus, Hitokowa 2 Honto ni Kowaino wa Ningen de son titre original. Et si dans l’ensemble, le métrage était sympathique, force est de reconnaître qu’il commence mal, avec des segments beaucoup trop banals, voire peu intéressants, et situés facilement parmi les pires de la trilogie. La première histoire, Pet Monitor par exemple, nous montre une jeune employée de bureau timide qui encaisse en prenant la charge de travail de sa collègue, passant le plus clair de son temps les yeux rivés sur son ordinateur à observer son chien. On se doute évidemment rapidement que quelque chose va mal tourner, et l’idée de jouer sur le monde du travail Japonais impitoyable n’est pas mauvaise, mais ce premier segment peine à réellement passionner, surtout que sa chute, malgré tout un brin prévisible, n’est pas excellente. Ce segment ne sera pas rattrapé par le second, pas raté encore une fois, mais clairement décevant.

Un jeune garçon s’amuse à terroriser ses potes avec un serpent en plastique, utilisant cette blague sur un peu tout le monde, et là aussi, on s’en doute bien, la blague va tourner au drame. Un segment très court, pas mauvais, mais jamais réellement intéressant, ni original, tant l’on voit tout venir à des kilomètres. C’est en réalité à partir du troisième segment, avec ce salaryman dont la femme est enceinte mais qui va malgré tout faire des infidélités à madame car les callgirls, elles sont sexy, que le film prend son envol. Déjà car le segment parvient à surprendre en n’allant pas toujours dans la direction attendue, et car le réalisateur semble clairement se réveiller pour nous ressortir des ambiances plus travaillées, plus tendues, qui s’étirent, et donc semblent plus réfléchies que dans ce qui précédait, où le twist final, prévisible, n’était toujours là que pour amener la fin du segment, et donc manquait de consistance. Avec ce troisième segment, c’est totalement différent, on se prend au jeu. Et ce sera la même chose avec le quatrième segment, jouant habilement entre la peur de l’inconnu dans un environnement pourtant si familier (le voisinage) et l’humour, jusqu’à une chute finale hilarante. Était-ce voulu ? Je l’ignore, mais ça a fonctionné en tout cas. Pas exceptionnel, mais en réalité, extrêmement plaisant et amusant. Mais heureusement pour Hitokowa 2, il a gardé le meilleur pour la fin, avec son dernier segment, Common Interests. Un segment dénué de tout humour, et se plaçant dans le cercle bien connu des petites soirées entre amis, et plus particulièrement entre deux couples.

Le segment place rapidement son contexte, avant que l’horreur n’intervienne dans le récit, montant, doucement, révélant petit à petit toutes ces cartes avec des derniers instants très réussis, qui seront donc les derniers de cette seconde anthologie, et terminant donc sur une excellente note, alors que ce n’était clairement pas gagné avec les deux premiers segments. C’est l’ironie de la chose, puisque si les deux premiers segments sont anecdotiques et parmi les plus faibles de la saga, les suivants sont parmi les meilleurs. Un grand écart. Pour le reste, les spectateurs ayant déjà vu le premier opus seront en terrain connu, puisque l’on retrouve le même style de mise en scène, la même photographie neutre qui au final colle plutôt bien à son sujet, même si dans le fond, ça lui donne également un petit côté téléfilm, mais qui pour des courts métrages de 15 minutes maximum ne dérange aucunement. L’ambiance sonore se fait par contre bien plus en retrait, dommage. Mais au bout du compte, si l’on apprécie ce genre d’omnibus, Hitokowa 2 est encore une fois une bonne pioche, il faut lui donner sa chance.