JULIA de Matthew A. Brown (2014)

JULIA

Titre Original : Julia
2014 – Etats Unis
Genre : Rape & Revenge
Durée : 1h35
Réalisation : Matthew A. Brown
Musique : Frank Hall
Scénario : Matthew A. Brown

Avec Ashley C. Williams, Tahyna MacManus, Jack Noseworthy, Joel de la Fuente, Cary Woodworth et Darren Lipari

Synopsis : Après un viol, Julia Shames sombre dans une forme de thérapie un peu différente afin d’aller mieux, à savoir la vengeance, malgré les conseils de son thérapeute.

Le Rape & Revenge, on en a un peu fait le tour, entre son heure de gloire dans les années 70 avec La Dernière Maison sur la Gauche et autres I Spit on Your Grave, et son retour dans les années 2010, notamment avec les remakes de ces dites œuvres, ouvrant alors la porte à d’autres films du genre. Débarquant en 2014, qu’est-ce que Julia va bien pouvoir apporter à un genre en soit très limité ? Mais bon, les bonnes surprises sont parfois là, comme avec le récent Bound to Vengeance, et le traitement est parfois original, à défaut d’être bon, comme pour Savaged. Julia, malgré de bonnes intentions, une belle photographie nocturne et une bande son excellente, peine à nous offrir un produit correct, préférant jouer la carte de la sécurité avec son histoire simpliste, jouer sur l’ambiance et sur l’attente avec son personnage quasi mutique, mais ne parvient pas à convaincre. Julia, jouée par Ashley C. Williams (The Human Centipede) est victime d’un viol, perpétré par quatre jeunes hommes en soit tout ce qu’il y a de plus banals. Essayant de remettre de l’ordre dans sa vie, elle ne va pas porter plainte, va voir un thérapeute, se referme sur elle-même, et va finir par croiser la route de Sadie, une autre femme qui passe son temps à en mettre plein la gueule aux hommes. Dans un premier temps, Julia (le film, pas l’héroïne) intéresse. La photographie nocturne à coup de néons rouges et verts donne un cachet particulier au film, limite étouffant, le mutisme de l’héroïne rappelle quelques autres métrages aux silences lourds de sens, et le métrage fait le bon choix de ne pas rendre la violence complaisante.

Le fameux viol de Julia, point de départ de tout film de ce genre, est ainsi vite expédié, et même lorsque l’on y reviendra pour un flashback, la caméra n’insiste jamais sur la souffrance de la jeune femme ou sur la nudité des corps. Excellent point pour Julia, qui avait là toutes les cartes en main pour me séduire. Surtout que la bande son fait un excellent travail, entre un score musical discret et lent faisant monter la sauce et quelques chansons habillant parfaitement les scènes. Sauf qu’en expédiant tout ce qui concerne le traumatisme de Julia en 20 minutes, il reste presque 1h20 au compteur du film pour se focaliser sur sa vengeance. Et comme il n’y a que quatre « méchants » hommes, 1h20, ça fait long. Et là, le film s’écroule, la faute à son scénario, l’aspect technique vu le budget limité de l’œuvre étant parfaitement maîtrisé par son réalisateur, également scénariste et producteur. Mais son scénario s’éparpille, et pas forcément dans le bon sens. Je n’ai rien contre les vengeances des femmes au cinéma (en fait, j’aime même plutôt ça, voir des femmes martyriser des hommes !), mais encore faut-il que l’ensemble ai un sens.

Dans I Spit on Your Grave 3, le trauma de l’héroïne est profondément encré en elle et peut justifier ses actes. Ici, pas du tout. Julia veut se venger, mais quelques innocents prendront également des coups. Et ne parlons même pas du dernier acte, plutôt raté voir ridicule, débarquant sans prévenir. Pourtant, l’idée derrière ce dernier acte (que je ne spoilerais pas) n’est pas mauvaise, mais tristement mal amenée. Quant à la vengeance, cela est réduit pour Julia à couper des b**es pour aller mieux, et à boire un verre de Vodka tous les jours dans le même bar. Un brin limité comme développement de personnage il faut avouer, et c’est bien le souci du métrage, qui nous laisse donc à la porte de son univers. Il est très difficile de s’attacher à Julia, de s’impliquer émotionnellement dans sa vengeance, alors qu’il y avait tellement à faire avec ce personnage détruit et devenu quasi mutique, avec ce New York nocturne étouffant éclairé au néon rouge et vert. Visuellement, c’est très appliqué, l’ambiance sonore fonctionne, mais il manque quelque chose au scénario. Un meilleur développement sans doute, un meilleur rythme, une manière différente d’amener le personnage de victime à bourreau. Pas le pire dans son genre, mais pas le meilleur.

Les plus

Un visuel intéressant et maîtrisé
Très bonne ambiance sonore
Des idées

Les moins

Mais des idées mal amenées
Des personnages mal développés
Une vengeance au final un bien raté
Le dernier acte

En bref : Julia avait du potentiel, mais reste au final une copie propre mais maladroite. Une très bonne technique pour un scénario bancal.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Surprisingly good visuals
♥ Good sound work
♥ Some ideas
⊗ …But some ideas are weird
⊗ The characters are empty
⊗ The vengeance is not satisfying
⊗ The final act
Julia had potential, but in the end, it’s just a too clean and soft copy of the genre. Good visuals yes, but for a bad script.

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