MUTANTS NON IDENTIFIÉS (The Terror Within) de Thierry Notz (1989)

MUTANTS NON IDENTIFIÉS

Titre Original : The Terror Within
1989 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h28
Réalisation : Thierry Notz
Musique : Rick Conrad
Scénario : Thomas M. Cleaver

Avec George Kennedy, Andrew Stevens, Starr Andreeff, Terri Treas, John Lafayette et Tommy Hinkley

Synopsis : Après une guerre chimique, le monde a changé et il reste peu de survivants. Plusieurs d’entre eux sont refugiés dans un bunker afin d’éviter les mutants vivants dehors, surnommés les gargouilles. Mais un beau jour, ils découvrent une survivante dehors, enceinte, et la ramène à l’intérieur du bunker…

Des fois, on se dit que ça doit chauffer dans la tête de Roger Corman. Si en 1989, l’ère du numérique et donc des aberrations animalières comme Sharktopus et compagnie n’était pas encore là, le fameux producteur était déjà perdu. Car oui, il y a un fossé entre les débuts de Corman, ses productions fauchées mais néanmoins sympathiques des années 70 (Piranhas) et du début des années 80 (La Galaxie de la Terreur), et ce que deviendra sa carrière passé le cap du milieu des années 80. Mutants Non Identifiés, The Terror Within en VO, il ne faut pas chercher bien loin, c’est un peu la même chose qu’Alien, avec une pincée de post apo, car c’est toujours la mode en 89 dans les productions fauchées. Le souci, c’est qu’Alien, Roger Corman ne l’a-t-il pas déjà refait en 1981 avec La Galaxie de la Terreur justement, production bis fort sympathique ? Si, mais donc là, il le refait, mais avec moins d’argent ! Mais pas grave ça, car il conserve tout ce qui fait le succès de ce genre de productions : un monstre tout moche en latex, des poursuites dans des conduits d’aération (cela me rappelle aussi Creepozoids tiens), des longs mais vraiment longs moments de tension dans de looooongs couloirs vides (en fait, le même couloir, en boucle), un alien sortant du ventre de sa victime, une femme qui se fait violer par le monstre. Et pour remplir le cahier de charge comme il se doit, il faut une tête connue au casting, donc paf, George Kennedy qui se retrouve là, en mode dépressif pour payer ses impôts.

Ah et bien entendu, il faut une femme forte au casting, car ça manquait ça dans La Galaxie de la Terreur, mais le pauvre Roger, il ne savait pas encore qu’en 1986, la saga Alien continuerait et que Ripley deviendrait une vraie femme forte ! Pas grave, pas de Ripley ici, mais merde quoi, on aura Linda ! Oui, The Terror Within, c’est encore un Alien du pauvre. Pas la pire copie existante ceci dit, il faut bien le reconnaître que les productions Corman étaient faites avec un minimum de sérieux encore à la fin des années 80. Mais pas de quoi se relever la nuit non plus, ni même au final de quoi attirer le fan de Science Fiction. Le monde est donc détruit dans The Terror Within, la production délocalise donc en plein désert. Une montagne, trois rochers et un petit abri pour simuler l’entrée du bunker, et c’est good ! Bunker vous avez dit donc ? Une salle de sécurité avec des écrans et bien entendus, pleins de boutons qui clignotent (c’est le futur), quelques chambres (pratique pour insérer une scène de sexe), une infirmerie, et des couloirs circulaires qui n’en finissent plus. Ces couloirs, vous allez les connaître par cœur avant la fin du film. Car dés que la créature débarque, on ne verra que les couloirs, et de temps en temps les conduits d’aération. La créature, débarquant de manière follement originale (une femme enceinte, vous connaissez la suite) va donc bouffer tout le casting jusqu’à ne laisser que quelques survivants pour le vaincre.

Rien de bien original dans le traitement ni même à l’image, mais par moment, quelques rares petites touches fonctionnent. Une musique venant faire monter la tension (puis la bête apparaît et on se marre), un moment totalement WTF comme lorsque le monstre veut violer une femme et on se dit que oui, on est bien chez Corman. Un peu concon, totalement fauché, le métrage malheureusement ne tient pas vraiment la route, car il oublie que même en étant un bis pur et dur, il faut donner au spectateur ce qu’il attend. Ici, peu de sang, peu de rires, pas de plans nichons ! Oui c’est le drame. Mais on a bel et bien un monstre en latex pas du tout crédible (enfin, un mec portant un costume en latex), qui a parfois une bonne gueule mais s’avère souvent peu crédible. On a bien George Kennedy mais le pauvre a une gueule de déprimé tout le long. Mais le pire du pire, c’est qu’avec son final bien ridicule (il faut voir le monstre sauter sur place), le film a eu droit à une suite quelques années plus tard, toujours produite par Corman, mais là accrochez-vous, c’est Andrew Stevens, notre héros qui réalise, en plus de reprendre son rôle. Ça a encore plus mauvaise réputation en plus. Mais en soit, si on n’a rien d’autre sous la main, The Terror Within peut s’avérer un peu divertissant.

Les plus

Tous les éléments des prods Corman
Parfois amusant

Les moins

Une copie d’Alien
Peu de sang, pas de sexe
Un peu longuet et trop sérieux

En bref : Mutants Non Identifiés, c’est une banale prod Corman fauchée comme les blés, pas toujours passionnante, parfois amusante, et donc totalement dispensable.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ All the elements from a Corman’s production
♥ Funny at times
⊗ Just another Alien rip-off
⊗ Not much blood, no sex
⊗ A bit too slow and too serious
The Terror Within is the typical Corman’s production, low budget, not always interesting, sometimes funny, but far from being a must watch.

2 réflexions sur « MUTANTS NON IDENTIFIÉS (The Terror Within) de Thierry Notz (1989) »

  1. Quelle carrière ce Corman, sur plus de cinq décennies, il en aura réveillé des monstres dans ses films !
    Visiblement, celui-ci n’est pas le plus réussi, rappelle ses vieux salsifis en caoutchouc venus d’ailleurs qu’il filmait dans les années 50 et 60. Le pire, c’est de voir le pauvre Kennedy se perdre dans ce genre de prod. Sur les photos, on dirait que c’est lui le mutant non identifié.

    1. Après là c’est du Corman fin des années 80, même si c’est franchement moyen, y a encore un minimum le capital sympathie. Le but était déjà de faire de la tunes en dépensant le moins possible, comme depuis des années de toute façon, mais il y avait encore ce côté artisanal qui parfois fait mouche. Contrairement à tout ce qui viendra par la suite.
      Kennedy, je crois qu’il a en réalité pas mal de petits nanars dans ce genre dans sa carrière, mais dans celui-là il avait vraiment pas l’air content d’être sur ce tournage haha.

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