Titre Original : The Dead Pit
1989 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h35
Réalisation : Brett Leonard
Musique : Dan Wyman
Scénario : Brett Leonard et Gimel Everett
Avec Jeremy Slate, Cheryl Lawson, Stephen Gregory Foster, Danny Gochnauer, Geha Getz, Joan Bechtel, Michael Jacobs, Mara Everett et Randall Fontana
Synopsis : Directeur d’un institut de redressement mental, le psychiatre Gérald Swan soupçonne son collègue, le docteur Colin Ramzi, de se livrer à des expériences diaboliques et des rites morbides sur ses patients lobotomisés. Cherchant une preuve, il suit discrètement ce dernier jusqu’au sous-sol de l’institut et découvre le carnage. Il assassine son collègue et, afin d’éviter le scandale, l’emmure avec les cobayes dans « la chambre des morts ». Vingt ans plus tard, la belle amnésique Jane Doe arrive à l’institut et c’est à ce moment qu’un tremblement de terre fait sauter toutes les portes et libère les créatures prisonnières…
Des fois, je n’ai plus de mots, et se moquer des choix des distributeurs Français devient usant. The Dead Pitt détient sans doute la palme du titre Français, également en Anglais, le plus putassier possible. Et ce seul titre fut la raison que malgré la présence de la VHS dans des vidéoclubs, je n’ai jamais cédé à la tentation. Non, car ce n’était juste pas possible, je sentais venir le produit fauché fait pour surfer sur une célèbre saga du cinéma d’horreur des années 80. Sauf que bon, titre à part, The Dead Pit n’a donc rien à voir avec une célèbre saga lancée par Stuart Gordon et Brian Yuzna. Plus de 30 ans après sa sortie, j’aurais enfin posé mes yeux donc sur le premier métrage signé Brett Leonard, et vu la suite de sa carrière, alternant expérimentations trop en avance sur leur temps (Le Cobaye et ses mondes virtuels en 1992), concepts gâchés (Souvenirs de l’Au-Delà avec Jeff Goldblum) et nanar en roue libre (Programmé pour Tuer en 1995), voire navets purs et durs (Highlander 5), on se demande bien pourquoi j’ai réellement voulu voir ses premiers méfaits derrière une caméra. Avais-je tort ? Avais-je raison ? Pourquoi la vie ? Ce qui est certain et il ne faut même pas plus d’une poignée de secondes pour s’en rendre compte, c’est que l’on nage en plein dans le B movie des années 80. Avec sa photographie typique des années 80, sa musique au synthé typique également de ses années-là, son héroïne qui va passer la moitié du film en petite culotte (ce qui n’est pas pour me déplaire), son gore à l’ancienne pas prise de tête, nous sommes clairement de retour des années en arrière, pour le meilleur (c’était cool les années 80) et pour le pire (c’était parfois bien naïf et un peu con les années 80). The Dead Pitt, ça compile tout ça.
D’un côté, c’est clairement cool de retourner dans ses années-là, surtout que le réalisateur, qui signe en parti le scénario, a grave l’air d’y croire. Et il faut dire, son hôpital, il est cool, et il aurait tort de s’en priver pour le filmer sous tous les angles. Grand angle, plans rapprochés, plans de travers, travellings, de jour, de nuit, fixes ou pas, bref, l’hôpital est un super lieu, et Brett Leonard le filme comme il faut, avec cette photographie typique de ces années-là, teinte bleutée par moment en option. Il a beau ne pas se passer tant de choses que ça durant la première heure, et bien, ça passe lorsque l’on aime l’ambiance. Jane Doe (Cheryl Lawson), qui est donc, comme son nom l’indique, amnésique, est enfermée en hôpital psychiatrique, avec d’autres personnages pas très nets sauf qu’à l’exception d’un sidekick bien utile, d’une victime et d’une bonne sœur, le reste, ce n’est que de la figuration pure et dure. Le brave docteur Gerald veut la soigner, mais à peine la dame arrive, paf, tremblements de terre, ce qui fait resurgir de très lourds secrets, pour l’hôpital, pour Gerald, mais aussi pour notre Jane Doe. Bon, ce dernier point, le scénario veut nous le révéler tardivement en mode attention gros twists, mais vu la naïveté de l’ensemble et l’écriture peu subtile, le twist est grillé quasiment dés le début du métrage. Jane donc, elle a des visions, elle voit un docteur mort vivant, et petit à petit, les patients ainsi que le personnel disparaissent, entrainés par le docteur mort vivant, Colin Ramzi de son petit nom pour les intimes, dans son antre, dans un autre bâtiment abandonné. Là-bas, il peut faire ses expériences, leur retirer le cerveau, et les jeter dans une fosse. Pendant la première heure, le métrage, bien que manquant par moment un peu de peps, se laisse bien suivre. La petite culotte de Cheryl Lawson doit aider à faire passer la pilule.
Et là d’un coup, sans prévenir, Brett Leonard pète les plombs… ou alors il a retrouvé une liasse de billets qu’il croyait perdue, et du coup, hop, invasion de morts vivants, arrachages de cerveaux, docteur fou (aux yeux rouges un plan sur deux), et l’arrivée de l’arme ultime pour tuer les zombies… Non, pas une balle dans la tête, mais de l’eau bénite enfin ! Sans prévenir, le film sérieux mais avec une ambiance sympathique se transforme en gros bis qui pourrait presque faire penser à du gros Z Italien, et du coup, forcément un peu touchant, mais totalement Z, invraisemblable, con, et d’une niaiserie assumée qui nous font bien penser que oui, c’était ça aussi les années 80. Un docteur mort vivant aux yeux rouges fait revenir des zombies que l’on ne peut tuer qu’avec de l’eau bénite, il faut le faire après tout. Et il assume le Brett, il y va jusqu’au bout, à coup de château d’eau qu’il faut bénir et faire exploser, pour la faire chuter sur une magnifique maquette… je veux dire sur l’hôpital. C’est bancal, le plus souvent raté, mais attachant. Et c’est tout le paradoxe du film, avec ses deux parties opposées. Une première objectivement plus réussie, jouant sur l’ambiance, mais un peu trop lente. Et une seconde lorgnant vers le gros nanar bis, objectivement pas très bonne, mais plus rythmée et généreuse.
Les plus
Ce cachet des années 80 (photographie, musique)
Cheryl Lawson souvent en petite culotte
Une ambiance sympathique
Un final qui se lâche totalement
Les moins
Un scénario bancal
Des twists que l’on voit venir une heure en avance
La première partie un poil trop lente
Le craquage de slip final qui tend vers le gros Z
En bref : The Dead Pit, c’est rigolo en fait. Mixant tout ce qui fonctionnait et ne fonctionnait pas durant les années 80, avec une ambiance nocturne réussie, un docteur fou, des zombies, de l’eau bénite, un contenu Z…
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Ah, the 80s (cinematography, soundtrack) ♥ Cheryl Lawson often in panties ♥ A nice atmosphere ♥ The finale, totally crazy |
⊗ The script in 2 parts, so fragile ⊗ The twists, you can guess everything from the start ⊗ The first part is a bit too slow ⊗ During the last part, it’s like a so bad it’s good Italian flick |
The Dead Pit can be fun in fact. It has everything that work, and didn’t work in the 80s in it, with a nice night atmosphere, a crazy doctor, zombies, holy water, some B movie content, some crazy ideas… |