DON de Farhan Akhtar (2006)

DON

Titre Original : Don
2006 – Inde
Genre : Policier
Durée : 2h51
Réalisation : Farhan Akhtar
Musique : Shankar-Ehsaan-Loy
Scénario : Javed Akhtar et Farhan Akhtar

Avec Shah Rukh Khan, Priyanka Chopra, Isha Koppikar, Boman Irani, Arjun Rampal, Om Puri, Kareena Kapoor, Pavan Malhotra et Rajesh Khattar

Synopsis : Don est le chef d’un gang international réputé insaisissable basé à Kuala Lumpur. Dans sa traque, la police malaisienne est aidée par des collègues indiens et tout particulièrement par l’officier de police D’Silva. Après plusieurs tentatives, il réussit enfin à affronter Don, qu’il blesse grièvement et fait transporter dans un hôpital à l’insu de sa hiérarchie. Il se rappelle avoir rencontré lors d’une autre affaire un chanteur des rues qui ressemblait beaucoup à Don, Vijay. Il retrouve Vijay qui élève Dipu, un enfant qu’il a recueilli. Il propose à Vijay de prendre la place de Don, en échange, il placera le jeune garçon dans la meilleure école de Kuala Lumpur. Vijay accepte, et D’Silva organise son « retour » à la place de Don. Vijay prétendra avoir perdu la mémoire pour se faire accepter de l’entourage de Don sans éveiller les soupçons.

Don au départ, c’est un film culte, énorme succès en Inde durant les années 70. Comme d’autres pays (l’Indonésie aime beaucoup ça par exemple), l’Inde aime parfois revisiter ses succès passés, et Don va donc avoir droit à une nouvelle version en 2006. Une modernisation dans l’ère du temps, puisque depuis, Matrix est passé par là. On s’habille donc en cuir, on fait une pochette aux teintes vertes, on se bastonne à mains nues, et pour le reste, on pense inévitablement à Volte/Face de John Woo, son succès était plutôt récent. La tâche de réaliser un remake est confiée à Farhan Akhtar, qui s’occupe également du scénario avec son père Javed, et ça tombe bien, son père était l’un des scénaristes du film original de 1978. On tourne en Inde, en Malaisie et en France pour donner du cachet au film, on dynamise le film avec de nombreux combats et fusillades, et, années 2000 oblige, on bombarde le tout de twists en tout genre, tout en conservant ce qui fait le sel du cinéma Indien, avec non pas une, ni deux, ni trois, mais bien huit chansons au fur et à mesure des quasi trois heures du métrage. Don, version 2006, est souvent considéré comme une bonne pioche dans le cinéma Indien, et souvent, on cite son twist final comme étant imprévisible, et sa générosité. Il est donc temps de voir ça, sans le comparer au métrage original que je n’ai point vu. Seulement Don version 2006, sans être désagréable, grâce à son rythme notamment, peine tout de même à convaincre sur de nombreux tableaux. Car il tente d’en faire trop, sans parvenir pour le coup à justifier sa durée. Oui, les standards d’un pays en terme de durée, ou de contenu parfois, ne sont pas toujours une qualité. Don, c’est donc le bad guy du film, joué par Shahrukh Khan. Qui jouera aussi Vijay, un homme de la rue qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Don.

Don, il contrôle un grand marché, pas seulement en Inde. Don, c’est un peu un Dieu. Il le dit lui-même, attraper le Don, c’est impossible. Même le film nous le fait comprendre, à coup de chansons vantant les mérites du Don, et de bruitages à coups de Dooon chuchotés. Don est partout. Pendant une heure, le métrage nous le présente, et nous présente la traque de l’inspecteur DeSilva, qui en fait une affaire personnelle. Une première heure plutôt surprenante, car là où le cinéma Indien nous habitue souvent à suivre des héros droits dans leurs bottes, surréalistes et indestructibles, là nous avons un méchant, qui butte des hommes de mains car Don, il sait tout, il sait qui est un traitre, qui veut quitter son organisation. Une première heure qui commence donc en douceur pour poser ses personnages, ses enjeux, et qui y va donc plutôt tranquillement aussi niveau action, avec une rapide scène en guise d’ouverture, puis une course poursuite en voiture qui se veut ultra dynamique via le montage, avec écrans splittés et j’en passe, mais qui parait surtout brouillonne. Mais tout ceci n’est qu’un leurre pour enfin lancer l’histoire et nous présenter Vijay, et donc, nous remettre de la présentation de personnages et des chansons. Le film traine beaucoup trop donc pour présenter ce qui n’est que l’introduction d’un film qui s’étire alors qu’il n’a finalement pas grand-chose à raconter. En réalité, nous sommes vraiment face à un Volte/Face, sans échange de visage, mais avec échange entre Don et Vijah qui n’arrive qu’au bout d’une heure de métrage. En fait, chaque partie du métrage dure une heure et part dans une direction opposée. Dans la première, Don est le méchant et nous le suivons. Dans la seconde, Vijah tente de se faire passer pour Don, y parvient, et faire office de taupe infiltrée dont seul DeSilva connait l’identité. Et dans la troisième, DeSilva n’est plus et Vijah est arrêté, il s’évade et va tenter par tous les moyens de prouver son innocence. Un Volte/Face donc, beaucoup plus long, mais avec ironiquement moins d’action.

Même si lors de certaines scènes, comme cette fusillade dans un club, on pensera à John Woo tant ça va mitrailler dans tous les sens. Mais Don, le film donc, c’est trop long. Déjà car avec ces 8 chansons, dont certaines intervenant dans la dernière partie sans réelle justification, ralentissent le rythme. Sans, le métrage gagnerait bien une demi-heure et en ressortirait donc grandi. Et ce même si la chanson du club, avant la fusillade, est cool. Et du coup, comme pour justifier une nouvelle fois sa durée conséquente, le film se lâche en retournements de situations. On critique souvent le cinéma Coréen de se laisser aller aux twists en pagaille, et bien Don les surpasse tous. A tel point qu’à force de vouloir jouer sur la surprise et de nous offrir des twists en pagaille durant la dernière partie, il perd de son côté surprenant, et que même son twist final, je l’ai vu venir. Trop de trahisons, trop de retournements de situations. Pour autant, cette dernière heure, elle est la plus réussie, et celle qui se lâche clairement le plus en action totalement débridée, avec fusillades à la John Woo donc, mais aussi avec une évasion d’un avion en plein vol (Les Ailes de l’Enfer ?), baston en chute libre et grosse baston finale digne d’un jeu vidéo, même si certains acteurs en font tellement des tonnes que ça fait sourire. C’est là en tout cas que Don révèle son véritable potentiel, et que l’on se dit qu’avec 4 chansons de moins, une demi-heure voire une heure en moins, et un propos resserré pour privilégier l’efficacité plutôt que la multiplication des situations, on tenait là un divertissement plus que sympathique. Là, en l’état, Don n’est pas désagréable, mais en voulant en faire trop, il se brûle le plus souvent les ailes et devient un spectacle mi-figue mi-raisin. Parfois survolté, parfois très fun, parfois ridicule, parfois beaucoup trop long, mais qui plaira très certainement aux amateurs du genre. Pour ma part, je n’irais pas me brûler les ailes jusqu’à tenter sa suite, Don 2, sortie en 2011.

Les plus

Don, un méchant charismatique
Quelques scènes d’action survoltées
Certaines chansons entrainantes
Il se passe toujours quelque chose

Les moins

Un film beaucoup trop long
Trop de chansons cassant le rythme
Un abus de twists qui en devient prévisible

En bref : Don n’est pas désagréable, ni ennuyeux, car il se passe toujours quelque chose. Mais Don subit en fait ce trop-plein. Trop de chansons, trop de personnages introduis longuement en cours de route, trop de trahisons, trop de twists. Du coup, ça finit par se retourner contre lui.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A charismatic bad guy
♥ A few crazy action scenes
♥ Some songs are great
♥ Something is always happening
⊗ Far too long
⊗ Too many songs
⊗ Too many twists, it becomes predictable
Don is not bad, not boring, there is always something happening on screen. Mais Don has too many things. Too many songs, too many characters with too long introduction, too many betrayals, too many twists. In the end, it doesn’t help the film.

4 réflexions sur « DON de Farhan Akhtar (2006) »

    1. Disons qu’il y a long et long. C’est souvent trop long, mais pas toujours pour les mêmes raisons. LEO c’est trop long car ça veut trop nous expliquer tout, et ça met trop de temps avant de démarrer. Là c’est long car le film ne peut pas s’empêcher de nous mettre tout le temps des chansons, ça tue le rythme.

  1. Je ne connaissais pas ce DON avec la superstar Shah Rukh Khan. Pas forcément emballé suite à la lecture de ta critique, je ne l’inscris pas sur ma liste à voir.

    1. Sans être un grand connaisseur, ni un grand fan d’ailleurs mais ça se voit à chaque chronique de film Indien, ce DON est plutôt connu, et a très bonne réputation. Réputation qui comme d’hab avec moi ne joue pas en sa faveur, car à force d’entendre qu’il y a plein d’action, que c’est hyper surprenant, ben j’ai tout vu venir et l’action tarde un peu à arriver quand même. Ça se laisse voir, mais dispensable. Le DVD existe en France ceci dit.

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