THE UNBORN SOUL (Vong Nhi) de Hoang Tuan Cuong (2023)

THE UNBORN SOUL

Titre Original : Vong Nhi
2023 – Vietnam
Genre : Pub anti avortement
Durée : 1h58
Réalisation : Hoang Tuan Cuong
Musique : –
Scénario : Ngô Pham Hanh Thuy

Avec Lê Phurong, Quoc Huy, Nhat Kim Anh et Ngô Pham Hanh Thuy

Synopsis : Tung et Thao sont un couple heureux, avec une vie parfaite, des finances stables, ils sont mariés depuis 4 ans mais n’ont toujours pas d’enfants. Thao finalement tombe enceinte un jour. Mais des choses étranges se produisent alors dans la maison, envers Thao en particulier.

Lorsque l’on explore le cinéma Vietnamien, les choix sont parfois limités, et du coup, on prend ce que l’on trouve. The Unborn Soul, c’est un film plutôt récent (Février 2023), dans un genre que j’apprécie (le fantastique), donc je me suis dit, bêtement, que ce serait le prochain sur ma liste. Et bien quelle monumentale erreur. Pourtant, à première vue, rien de catastrophique. La direction artistique est propre, la photographie également et délivre même quelques beaux éclairages, certains plans sont léchés, les acteurs ne sont pas particulièrement mauvais. En bref, rien qui ne tire automatiquement la sirène d’alarme. Même en lisant les quelques lignes d’intrigue, l’histoire n’a pas l’air plus mauvaise qu’ailleurs, et des films avec de méchants esprits et des femmes enceintes, on en a déjà eu par le passé, comme par exemple avec The Eye 2 des frères Pang. Et pourtant, durant 1h58, ce fut rude, très rude, et la tentation d’arrêter en cours de route fut tellement… tentante. Au final, partant du principe qu’il ne faut jamais abandonner, la vision se sera faite en deux temps. Bon et donc, qu’est-ce qui ne va pas dans ce film qui partait pourtant avec de bonnes bases ? Dans cette histoire d’un couple heureux tout ce qu’il y a de plus banal (mais en plus riches que nous autres), où la femme, Thao, tombe enceinte et que cela déclenche tout un tas d’événements étranges (voix, pleurs, apparitions spectrales, hallucinations, cauchemars, blablabla), et bien ce qui abaisse tout ça au néant, c’est tout simplement que nous ne sommes pas en face d’une histoire gentiment horrifique, mais d’une pub déguisée. Une pub anti-avortement, bien lourde, bien insistante, qui nous le rappelle très souvent, que ce soit par les actions des personnages, des twists, ou d’innocents petits dialogues un peu partout.

Oui, parfois, des personnages secondaires discutent, l’homme sort un « maman, l’avortement, si l’on n’a pas d’argent pour élever l’enfant ni rien, ce n’est pas une mauvaise chose », avant que la mère ne le frappe en lui rappelant que c’est un être vivant. Et en réalité, toute l’intrigue tourne autour de ça. Car Thao, notre future mère, elle est en proie à des esprits, tout ça car elle a avorté, des années auparavant. Oui, ce fut, elle l’avouera à son mari, après un viol collectif, mais pas grave, le film nous dit bien que l’enfant lui, il voulait naître. On s’en fou après tout du bien-être des parents, de leurs situations sociales, de leurs traumas. Très rapidement du coup, on se retrouve devant un film qui n’essaye plus de raconter une vraie histoire, d’être crédible, de surprendre ou d’interpeler, mais devant une bête publicité bien trop longue anti avortement, qui ne fait que reprendre les gimmicks vus ailleurs pour colmater les trous du scénario. On a donc du jumpscares, une poupée car les poupées ça fait peur, des rires et pleurs d’enfants car ça fait peur (oui je n’aime pas les enfants ça me fait peur, chut), des cauchemars tellement récurrents que le spectateur baille en sachant d’avance qu’il s’agît de cauchemars… Et au final, non, rien d’intéressant devant nos yeux, malgré la plastique loin d’être ignoble du métrage. En réalité, c’est un désintérêt quasi-total, comme si la vie quittait notre corps à tout jamais, et l’on regarde défiler des images, en soupirant, en ne lisant parfois plus les sous titres, en regardant combien de temps il reste.

Le pire encore une fois, c’est que bien que n’étant jamais intéressant à suivre, jamais subtil, le film n’est, techniquement parlant, jamais une catastrophe, et pire, plus il avance, plus le réalisateur, lui, semble y croire, livrant sur le final quelques très belles images… pour un propos lui qui devient de plus en plus risible, avec apparition de l’esprit du bébé avorté, ce qui me fait dire donc, qu’en réalité, les fantômes vieillissent eux aussi… Du coup, ça veut dire qu’après quasi 30 ans à nous terrifier (dans tous les sens du terme vu les derniers métrages), Sadako devrait bientôt être grand-mère ? Centenaire ?). On notera par ailleurs que le métrage a été écrit par une femme (on s’y attendait) qui joue également dans le métrage. Tout est lié. Et arrivé au bout de l’aventure, si l’on arrive à tenir bien évidemment, on ne pensera qu’à une chose au final : que dire sur ce film ? Comment construire un avis détaillé ? Doit-on spoiler un film affreusement mauvais ? Doit-on même finalement donner de la visibilité au film en parlant de lui ? Tant de questions, tant de réponses qui ne sont pas gravées dans le marbre. Adieu.

Les plus

Techniquement, c’est compétent

Les moins

Le message lourdingue qu’on nous rappelle tout le temps
Ça dure deux heures
Le film échoue toujours à faire peur
Juste une bien trop longue pub

En bref : The Unborn Soul, c’est techniquement propre et compétent, mais c’est au service d’un message anti avortement qui prend le pas sur ce qu’il devait être, à savoir un film d’horreur.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Technically, it’s not bad ⊗ The message of the film, straight in your face
⊗ It lasts 2 hours
⊗ The film doesn’t even succeed in being scary
⊗ Just a long commercial
The Unborn Soul, if it’s clean technically, is just a film trying to tell you abortion is wrong, forgetting along the way that it should be a horror film.

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