CHANTAL IN FAIRYLAND (Chantal im Märchenland) de Bora Dagtekin (2024)

CHANTAL IN FAIRYLAND

Titre Original : Chantal im Märchenland
2024 – Allemagne
Genre : Comédie
Durée : 2h03
Réalisation : Bora Dagtekin
Musique : Eimear Noone
Scénario : Bora Dagtekin

Avec Jella Haase, Gizem Emre, Mido Kotaini, Max von der Groeben, Maria Ehrich, Nora Tschimer, Frederick Lau, Cooper Dillon et Alexandra Maria Lara

Synopsis : Chantal sera involontairement transportée dans un monde de conte de fées, luttant contre des sorcières et des rois tyrans, mais surtout pour son amitié avec Zeynep.

Le cinéma populaire Allemand, c’est un peu comme le cinéma populaire de tous les pays, ça s’exporte peu et ça ne parlera pas à tout le monde. Pourtant, le début de la franchise Un Prof pas comme les Autres aura réussie à s’exporter jusqu’à chez nous, jusqu’à ce que l’intérêt descende (il me semble que le troisième est totalement inédit, et il faut donc se tourner vers l’import Allemand, sous-titré Anglais). Bora Dagtekin, le réalisateur et scénariste de la saga, reste en tout cas fidèle à son style et à son équipe, puisqu’après avoir signé le remake The Perfect Secret en réutilisant une grosse partie du casting, il revient en 2024 avec un spin-off se déroulant après sa saga, et reprenant donc certains personnages, comme bien évidemment Chantal qui a ici le rôle-titre, et son amie Zeynep. Max von der Groeben reviendra également dans un nouveau rôle, celui du prince Bosco, et Elyas M’Barek fera un petit caméo lors de l’ouverture du film pour faire le lien et bien situer le métrage après les événements de la trilogie originale. Pour le reste, Chantal et Zeynep sont envoyées toutes les deux, via un miroir magique, dans un monde de conte de fées, où Chantal se retrouve dans la peau de la belle au bois dormant, et que pas mal de personnages connus de ses univers là vont en prendre pour leur grade, avec l’humour habituel du réalisateur, et donc, sans aucune once de subtilité, mais ce n’est de toute façon pas du tout ce qu’on lui demandait dès le départ. On aura donc un miroir magique, une fée, une sorcière vivant dans la forêt, un dragon, des rois, des princesses, une épée plantée dans un rocher, sans oublier des princes devant escalader des tours et un dragon. La routine pour un univers de conte de fées.

Que le métrage va prendre un malin plaisir à démolir avec la subtilité d’un tractopelle, et avec l’intelligence toute relative de ses personnages principaux. Chantal reste Chantal, ne comprend rien au monde qui l’entoure, et reste plus intéressée par son envie du moment, à savoir devenir influenceuse. Transportée dans cet univers coloré et presque enchanteur, la jeune femme ne perds pas le Nord, pensant filmer ici de quoi faire sensation et la propulser sur le devant de la scène, enchaînant du coup connerie sur connerie et foutant un peu la merde autour d’elle, dans un univers qui ne parle pas un langage aussi « enchanteur » que le sien, où le prince escaladant sa tour pour briser son sortilège se retrouve être gay, incapable, et se retrouvera avec sa malédiction, et où il faudra avoir recours à la sorcellerie pour recharger son téléphone portable, quitte à faire baisser drastiquement la vie d’un pauvre personnage que l’on connait bien, Aladin. Oui, ce brave Aladin, qui n’a pas encore son tapis volant ni la possibilité de faire trois vœux, sera de l’aventure, comme tant d’autres personnages connus, pour être ridiculisé, risquer sa vie pour Chantal et j’en passe. On pourrait presque dire que le métrage prend un malin plaisir à ridiculiser et parodier un pan entier de la culture populaire si chère à Disney, et ironiquement, en faisant cela, il s’avère bien plus rafraichissant et divertissant que 95% des productions Disney depuis des années. Tous ces gags ne sont pas une réussite, certains moments sont même plutôt lourds, mais à côté, ce qui fait mouche fait réellement rire et fait plaisir, comme ce rapide caméo d’Hansel et Gretel dans la maison de la sorcière (après que Chantal ne tente de manger la maison, persuadée qu’elle était en biscuit).

Chantal in Fairyland, c’est donc ça, à la fois dans le fond parodiant tous ces éléments et personnages que l’on connait depuis notre enfance en y plaçant des personnages de notre époque et de notre culture actuelle au milieu, et dans la forme, avec couleurs pétantes, châteaux, plaines, forêt hantée, et un budget sans doute réduit qui donne un aspect souvent factice aux nombreux CGI du film, que ce soit pour certains décors filmés en grand angle ou certaines créatures, comme un dragon géant que Chantal parviendra à dompter et à monter. Pour autant, en prenant la voie de la comédie souvent potache et en s’inscrivant comme une continuité d’une saga déjà établie, ces défauts, bien que présents, ne viennent pas non plus anéantir le film. Ils sont là, on les voit, mais tant pis, on se rattache à la prochaine branche, et donc au prochain gag qui marche. Car oui, on apprécie, après trois films, suivre Chantal malgré son QI peu élevé. Bien entendu, la formule cependant ne marche pas autant qu’autrefois, déjà car finalement, ce qui fonctionnait dans Un Prof pas comme les Autres, c’était l’ensemble des personnages et leurs interactions entre eux. Ici, il y a beau avoir pas mal de nouveaux personnages et le retour d’une poignée de personnages que l’on aime, il manque ce petit quelque chose, comme un fragile équilibre. Pour autant, on passe un bon moment, et l’amateur aimera cette continuation.

Les plus

Retrouver Chantal
La parodie des contes de fées
Certains gags font mouche

Les moins

D’autres gags moins glorieux
Les CGI
Amusant, mais très vite limité

En bref : Chantal in Fairyland est exactement ce qu’il prétend être, à savoir une parodie des contes de fées dans une continuation de l’univers d’un prof pas comme les autres, en plaçant Chantal au cœur du récit. C’est amusant, on aime retrouver le personnage, même si le tout est vite limité. Un bon moment.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Chantal is back
♥ The spoof of all fairytales
♥ Some jokes are amazing
⊗ Some other jokes are just bad
⊗ The CGI
⊗ Amusing, but quickly limited
Chantal in Fairyland is what it pretends to be, a spoof of fairytales in the world of Fack Ju Göthe, with Chantal being at the center of the story. It’s fun, we like the characters, even if it’s quickly limited. A good moment.

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