FOLLOW ME TO HELL (Ikut Aku ke Neraka) de Arhar Kinoi Lubis (2019)

FOLLOW ME TO HELL

Titre Original : Ikut Aku ke Neraka
2019 – Indonésie
Genre : Horreur
Durée : 1h27
Réalisation : Arhar Kinoi Lubis
Musique : Ricky Lionardi
Scénario : Fajar Umbara

Avec Clara Bernadeth, Rendy Kjaernett, Cut Mini Theo, Sara Wjayanto, Rini Mentari, T. Rifnu Wikana, Nining Yuningsih et Nayla D. Purnama

Synopsis : Lita a tout pour avoir une vie heureuse. Enceinte, sur le point de donner naissance, mariée à Rama, vivant dans une grande maison à l’abri du besoin. Seulement après une opération lui retirant une marque de naissance dans le dos, son quotidien commence à être bouleversé avec l’apparition d’une jeune femme fantomatique qui semble en avoir après elle et se manifeste dans les miroirs.

C’est à reculons que je me suis lancé dans ce Ikut Aku ke Neraka, que l’on simplifiera en utilisant son titre anglais, Follow me to Hell. Car le cinéma horrifique Indonésien est capable du meilleur comme du pire. Un peu comme partout, sauf que chez eux, c’est un peu différent, avec une approche souvent frontale de leurs concepts, qui parfois fonctionne (May the Devil Take You et sa suite), et parfois, sombre dans le ridicule. Follow me to Hell ne m’inspirait donc pas spécialement confiance avec sa pochette bien démonstratrice, mais il faut savoir parfois sauter dans l’inconnu et donner ses chances à des réalisateurs, à des films. Et bien j’ai bien fait, car sans être un film qui va bouleverser le genre ou l’industrie Indonésienne, le métrage fut une très agréable surprise qui a su éviter les principaux pièges que je m’attendais à voir pourtant là. L’intrigue, elle est simple, et d’ailleurs déjà vue. Le couple qui va subir les assauts d’une créature venue d’ailleurs, que l’on pourrait donc qualifier d’esprit, qui va les tourmenter alors que le couple vient de donner naissance à un charmant bébé. Apparitions furtives, tourments de plus en plus violents, venue d’un professionnel pour comprendre la menace et venir la combattre, plongée dans le passé de l’héroïne afin de comprendre le pourquoi du comment. La formule est utilisée depuis plus de 20 ans, elle est connue, mais lorsque c’est bien fait, on peut toujours y prendre du plaisir dés que l’on n’attend pas un grand film. Et bien Follow me to Hell, c’est exactement cela.

Un film au propos connu mais à la mécanique bien huilée, aux scènes que l’on a parfois l’impression d’avoir déjà vu ailleurs, mais qui évite le piège de vouloir en faire trop, et évite la plupart du temps le piège du jumpscare facile et putassier, un mystère que l’on peut deviner à l’avance mais qui n’est pas non plus trop gros, et surtout, une créature parfois montrée frontalement, mais jamais (ou presque) ridicule, le tout avec un rythme soutenu, et surtout, le tout pleinement ancré dans la culture Indonésienne, ce qui a le don de nous donner un peu de dépaysement, puisque leurs mythes et légendes restent encore trop méconnus, si on les compare au mythes et légendes des cultures Japonaises et Chinoises. Ce que l’on remarque en tout cas immédiatement avec Follow me to Hell, c’est le sérieux de l’emballage de manière générale, et son rythme soutenu, qui ne laisse que peu de temps au développement. Les péripéties s’enchaînent très rapidement, sans temps mort, on passe d’une situation à une autre, comme si le métrage visait l’efficacité au détriment de la peur. Car le métrage ne fait pas peur, pas une seule fois, mais il ne fait pas rire pour autant, car le réalisateur soigne sa mise en scène, et met en valeur les quelques idées du scénario avec lequel il doit travailler. Les apparitions spectrales, dans un premier temps, se feront toujours via des miroirs. Jolie idée bien que pas nouvelle, mais qui permet énormément de choses visuellement. Le réalisateur a de la matière pour se faire plaisir, et il en profite, multipliant les points de vue, les effets miroirs, jouant parfois sur le décalage entre la réalité et cette autre réalité souvent un brin déformée. En ressort une poignée de scènes bien vues, comme par exemple cette scène débarquant assez tôt dans la salle de bain où Lita, héroïne du métrage, verra son reflet ne plus lui renvoyer ses actions, mais n’en faire qu’à sa tête.

Mais bien entendu, tout ça va rapidement aller plus loin dans l’horreur, puisque nous sommes en Indonésie, et en Indonésie, souvent, les esprits sont bien plus violents que chez leurs voisins Japonais. Du coup, notre esprit, quand on l’énerve, il n’hésite pas à se débarrasser des éléments gênants, à grand renfort d’effets sanglants qui font bien mal, sans pour autant en faire des tonnes, ni en abuser constamment, ce qui est un plus indéniable, le dosage. Tous ces éléments, qui font plaisir, on se dit clairement que c’est dommage que du coup, à côté, le film soit efficace, agréable à suivre, mais ne parvienne jamais à véritablement poser une ambiance angoissante, malgré son sujet, malgré certaines scènes qui auraient pu, ou dû aller plus loin. Surtout que pas mal de points sont à souligner et éloignent le métrage d’autres du genre, en abordant souvent un ton sombre et fataliste qui fait finalement plaisir, tant le cinéma horrifique nous a habitué ces dernières années aux happy endings (à l’exception de quelques titres indépendants bien entendu). Mais malheureusement, rien qui ne fait du film un incontournable, ou une perle, mais juste un petit film horrifique emballé avec sérieux et qui se regarde avec plaisir, sans laisser donc un grand souvenir. Mais vu mon peu d’attentes, oui, cela restait une belle surprise.

Les plus

Une mise en scène sobre
Des effets sanglants
Un métrage très rythmé
Un ton plutôt sombre et pessimiste

Les moins

Pas de grosse surprise
Un manque d’ambiance, de tension

En bref : Follow me to Hell est finalement une plutôt bonne surprise, qui évite d’en faire trop et n’abuse pas des jumpscares, pour livrer un film d’horreur efficace et bien mené, à défaut de marquer les esprits.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Pretty well filmed
♥ Some bloody effects
♥ Well paced
♥ A pretty dark and pessimistic film
⊗ No big surprises in the script
⊗ It lacks a bit of tension and atmosphere at times
Follow me to Hell is in fact a nice surprise, it never does too much, uses jumpscares just when it’s needed, and it delivers an effective horror film, even if it won’t be a classic.

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