MISSIONS OF LOVE (わたしに××しなさい！) de Yamamoto Toru (2018)

MISSIONS OF LOVE

Titre Original : わたしに××しなさい！ – Do ×× To Me , Watashi ni xx Shinasai
2018 – Japon
Genre : Drama
Durée : 4 épisodes de 11 minutes
Réalisation : Yamamoto Toru
Musique : Rita-iota
Scénario : Kitagawa Ayako et Yamamoto Toru

Avec Tamashiro Tina, Koseki Yuta, Satô Kanta, Yamada Anna et Kaneko Daichi

Synopsis : Himuro Yukina est une lycéenne n’ayant aucune expérience en amour. Elle cache son identité et écrit des nouvelles à succès pour téléphone portable sous le pseudo de Yupina. Mais son agent lui demande d’écrire un roman d’amour, et pour l’entrainer, lui présente une application romantique.

Il y a un an ou deux, j’étais tombé sur le film Missions of Love, et je n’avais pas détesté. Evidemment, c’était dans l’âme du pur drama mettant en avant tous les clichés du genre romantique, mais le casting sympathique (Tamashiro Tina, vue dans The Flowers of Evil) et le ton résolument léger voire bourré d’humour dans la première partie du récit faisaient passer la pilule. Mais à l’époque déjà, je le savais, Missions of Love, il y a un film, mais il y a eu aussi un drama. A l’époque dans le flou puisque les informations sont plutôt rares, j’ignorais si le film réadaptait le drama, le suivait ou autre. Et bien maintenant que j’ai pu voir le drama, motivé par la finalement hyper courte durée de la bête, je n’en sais pas plus, car Missions of Love raconte presque la même chose, en hyper condensé, avec beaucoup plus d’humour, sauf qu’au lieu de demander dans la vraie vie à un camarade de classe de lui apprendra l’amour afin qu’elle puisse écrire un roman, notre héroïne ici utilisera une application, une simulation en quelque sorte, pour apprendre sur l’amour et écrire son roman à la demande de son agent. Dans la forme, à part le format assez spécial de ce drama, on retrouve grosso modo la même chose que dans le métrage, aucune surprise d’ailleurs puisque le réalisateur est le même, tout comme les acteurs, avec Tamashiro Tina en héroïne, Koseki Yuta et Satô Kanta en prétendants amoureux, Kaneko Daichi en écrivain concurrent et Yamada Anna (Liverleaf) en jeune femme jalouse. Les décors utilisés d’ailleurs sont les mêmes que dans le métrage, avec cette salle d’attente, une salle de classe, l’auditorium du lycée. Ce qui me conforte quelque peu dans l’idée que le drama et le film, tout deux datant de 2018, furent tournés simultanément. Mais encore une fois, supposition.

Dans le fond par contre, beaucoup de choses changent, souvent pour le meilleur si comme moi, vous n’êtes pas fan de ce genre d’intrigues, sans pour autant rejeter le tout en bloc. Déjà, Missions of Love au format drama, c’est 4 épisodes de seulement 11 minutes, donc autant dire qu’en virant le générique et le résumé de l’épisode précédent, on en fait hyper rapidement le tour, et que le drama n’a aucunement le temps pour se poser. Et tant mieux finalement, son rythme hyper soutenu devient une de ses qualités, à peine un épisode lancé qu’on en voit déjà le bout. L’autre changement donc, c’est que narrativement, le drama décide en quelque sorte de jouer le jeu de la simulation sur téléphone, et donc dans un sens, joue le jeu du visual novel. Et j’en ai mangé du visual novel, même du romantique (Clannad et cette dernière partie qui nous met aux bords des larmes), pour pouvoir rire des références et en quelque sorte, de la réappropriation à la fois de ses clichés et de ses tics visuels, mais avec de véritables acteurs. Voix intérieure pour l’héroïne, choix multiples à l’écran dont souvent un choix un peu inutile qui ne change pas grand-chose, apparition de personnages en fondu enchainé dans les décors, présentation de ceux-ci via un texte à l’écran, voire affichage des dialogues dans des cases en bas de l’écran. On s’y croirait clairement, et je suspecte que l’équipe s’est clairement éclatée à faire ça. Surtout que certaines situations paraissent tellement stupides mais tellement ancrées dans le genre même que l’on ne peut s’empêcher de sourire devant notre écran.

Et Tamashiro Tina, elle, elle semble encore une fois s’éclater dans son rôle, à faire la fille gênée, à faire des grimaces, à se retrouver dans des situations totalement improbables et clichées, et à s’en moquer. Le reste du casting a beaucoup moins de temps pour briller et ne doit que représenter à l’écran un cliché du genre en particulier, et pourquoi pas. Dans le fond comme dans la forme, c’est donc un peu comme le film, mais sans avoir le temps de prendre tout ça au sérieux durant sa dernière partie, et donc durant son épisode 4, et dans un sens, avec sa durée ultra condensée et son rythme, se fait même plus sympathique à regarder. Ça se prend au final beaucoup moins au sérieux, ça fait également beaucoup moins évoluer ses personnages, en se refusant du coup de livrer une conclusion « romantique », et autant cet aspect du coup pourra décevoir les amateurs du genre, qui veulent leur romance, autant ce refus simple d’aller dans ce sens, et bien il fait du bien, il a le mérite de changer, et du coup, si son personnage principal n’évolue pas, elle reste fidèle à elle-même.