CALL ME ALMA de Mac Alejandre (2023)

CALL ME ALMA

Titre Original : Call me Alma
2023 – Philippines
Genre : Drame
Durée : 1h33
Réalisation : Mac Alejandre
Musique : Von de Guzman
Scénario : Ricky Lee

Avec Azi Acosta, Jaclyn Jose, Mon Confiado, Josef Elizalde, Gold Azeron, Richard Solano, Soliman Cruz, Aiko Garcia et Chester Grecia

Synopsis : Alma est une serveuse de bar haut de gamme. Elle a décidé que la prostitution était son métier, le moyen de réaliser ses rêves et d’être heureuse. Mais elle préfère deux hommes, un riche avocat et un cadre de banque.

Retournons dans le monde merveilleux des productions Vivamax, où les femmes se dénudent plus vite que leurs ombres. Si jusque-là, quasiment aucune de leurs productions ne m’avait clairement convaincu, oscillant entre l’insignifiant, l’ennuyeux, le nanar et le tout juste potable, il faut néanmoins creuser. Il y a bien des perles au Japon parmi la multitude de pinku sorti depuis la création du genre, donc vu le rythme de sorties des productions Vivamax, pas de raisons que ce ne soit pas le cas également pour les Philippines. Alors, ce n’est pas avec Call me Alma, sorti en Septembre 2023, que l’on tient un grand film, mais il y a clairement une ambition de faire un pas de plus dans la bonne direction. Traduction, de livrer certes une production érotique où le casting dans son intégralité va se dénuder à intervalle régulier, mais avec néanmoins la volonté de raconter une histoire derrière, plus ou moins bien construite, et qui ne soit pas qu’un prétexte. Ou une accumulation de clichés. Ou en réalité juste un mix mal fichu d’influences accouchant d’un film ennuyeux. Oui, je pense à toi, Doblado. Ce n’est pas le fait de mettre deux ou trois twists dans une histoire ayant l’effet d’un somnifère qui fera du métrage une œuvre d’art. L’on pourrait également citer Bela Luna à ce niveau, tellement il est prévisible, peu crédible, et donc ennuyeux, qu’importe si les actrices sont jolies. Call me Alma donc, qui a en plus été, pour le coup, présenté dans quelques festivals, partait avec plus d’ambitions que les autres métrages. Et ce malgré des personnalités bien connues du genre derrière la caméra. Le réalisateur par exemple, oui, on lui doit Bela Luna. Ricky Lee, on lui doit le scénario d’un paquet de films du genre. Se sont-ils réveillés soudainement avec l’envie de bouleverser le genre ? Nous n’irons pas jusque-là, mais avec Call me Alma, ils proposent clairement quelque chose de déjà bien plus réfléchis, même si ça n’ira pas toujours au bout de ses idées.

Mais dès son ouverture, le métrage se montre déjà plus ambitieux, et montre un travail beaucoup plus réfléchi, à la fois sur l’image, mais aussi sur le son, et même sur la narration, puisque le film nous est conté par, et bien, Alma, l’héroïne, parlant souvent face caméra pour décrire sa vie de prostituée, ses clients habituels, ses rêves, son but dans la vie. Rien de neuf dans les procédés utilisés bien entendu, mais une réelle volonté d’avancer dans la bonne direction. Le film nous raconte donc les péripéties d’Alma, prostituée de luxe, avec trois clients réguliers qui nous sont présentés d’entrée de jeu. Et d’office donc, le film, à son niveau, impressionne. Un réel travail sur l’image, filmant la ville de bien belle manière, souvent de nuit. Un réel travail sur le son, avec une bande son travaillée et prenante, et quelques petites idées ci et là. Même dans son intrigue, en soit simple, le film incorpore dans la vie d’Alma quelques éléments qui donnent un peu de profondeur à la fois au personnage, à l’intrigue, mais aussi à l’univers dans lequel la jeune femme évolue. Une certaine ombre pleine de désespoir plane sur le film, situé juste avant le passage à l’an 2000, moment qui en a fait paniquer plus d’un, et a vu par endroit certaines vagues de violence. Abandonnée à sa naissance, le récit met rapidement dans les pattes d’Alma sa possible mère, qu’elle rejette bien entendu, mais le récit va plus loin en ajoutant la maladie dans le récit également, avec Alzheimer. Dans une production Vivamax, je m’attendais par exemple, quitte à partir sur le sujet de la maladie, à voir débarquer une maladie sexuellement transmissible. La voie de la facilité. Mais non, pas ici.

Avec ces sujets graves et la peur de l’an 2000 autour des personnages, il plane un côté noir sur le métrage, plein de désespoir, de crainte pour l’avenir. Et du coup, c’est assez surprenant à dire, mais même si la nudité est présente, évidemment, Call me Alma lève le pied sur le sexe. Moins présent, moins perturbateur pour les enjeux. Alors le film ne peut jamais totalement calmer sa libido, évidemment, même lorsqu’il délocalise l’intrigue de Manilla jusqu’à une petite ville côtière pour la quête d’Alma et de sa mère. Le film change d’environnement, se focalise sur son intrigue, mais après une dizaine de minutes, il retrouve ses mauvaises habitudes made in Vivamax. Dommage, surtout quand cela survient après une discussion étonnement touchante entre Alma et sa mère. Et c’est ça qui est dommage. La quête des personnages est souvent parasitée par un cahier de charge qui vient le desservir et l’empêche le plus souvent d’aller un peu trop au bout de ses idées, qui elles, sont bonnes. Call Me Alma, au moins, évite le plus souvent les défauts de ces productions opportunistes, de mauvais goût et se trainant sur la durée puisque n’ayant absolument rien à raconter. Il parvient parfois à être touchant, et les deux actrices principales sont crédibles. En soit, ça en fait déjà une petite victoire. À voir si cela ne reste qu’un cas isolé, ou une réelle volonté pour la suite du catalogue de viser plus haut.

Les plus

Techniquement le film est soigné
Un beau travail sur le son
Azi Acosta est charmante
La relation entre Alma et sa mère

Les moins

Beaucoup d’idées, mais ça ne va pas au bout
Jamais totalement abouti
Le cahier de charge qui revient parfois au galop

En bref : Call me Alma, pour une production Vivamax, se fait moins gratuit et opportuniste que d’habitude, il ose même incorporer des sujets graves dans son récit, et l’équipe a l’air d’y croire. Dommage que ça ne va pas toujours au fond des choses.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Technically, a good job, they really tried hard
♥ A nice work on the sound
♥ Azi Acosta is lovely
♥ The relation between Alma and her mother
⊗ Many ideas, but the film doesn’t always go all the way
⊗ It’s better, but something is missing
⊗ Sometimes, the agenda of the Vivamax’s production comes back
Call me Alma, for a Vivamax production, is not as gratuitous as usual, and it even tried to deal with heavy subjects. Too bad it doesn’t go all the way into it. But it’s a good step forward.

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