Titre Original : Home Sweet Home Rebirth
2025 – Thaïlande
Genre : Adaptation bien libre
Durée : 1h33
Réalisation : Steffen Hacker et Alexander Kiesl
Musique : Tao Liu
Avec William Moseley, Urassaya Sperbund, Akeira Hadden, Alexander Lee, Michele Morrone, Tia Tavee, Ting Sue, Domik Zoeker et Bloom Varin
Synopsis : Le policier Jake est propulsé dans un royaume alternatif appelé « The Hindrance » lors d’une fusillade meurtrière dans un centre commercial. Avec l’aide d’un mystérieux moine novice, Jake se lance dans une course contre la montre pour sauver sa femme, Prang, et empêcher un sorcier maléfique, Mek, d’ouvrir les portes de l’enfer.
Home Sweet Home Rebirth a été tourné il semble dans l’indifférence la plus totale, avant de sortir, dans l’indifférence la plus totale. Pourtant, il y avait bien un coup à jouer. Home Sweet Home à la base, c’est un jeu vidéo Thaïlandais dont j’avais parlé à l’époque de sa sortie. Pas parfait, mais quel stress ce jeu m’avait procuré, malgré son final bien frustrant et sa courte durée de vie. Transposer tout ça en film, c’était une bonne idée, surtout que le folklore Thaïlandais, on le connait peu. Evidemment, durant le processus d’adaptation, il faut changer des choses. Notamment le protagoniste, dans le jeu, monsieur tout le monde, qui ne peut pas se défendre du tout et donc, passera tout le jeu à courir pour fuir, et se cacher dans des armoires, sous des bureaux et j’en passe. Mais la base était assez solide, tout comme l’ambiance. Et lorsque le premier trailer a débarqué et que je suis tombé par hasard dessus, apprenant par la même occasion l’existence du film, ce fut l’incompréhension, car de survival horror d’ambiance où l’on fuit, de mémoire (le jeu date de 2017, je l’ai donc fait en 2017), trois esprits en tout, dont un principal, on passe à un métrage musclé avec ville à feu et à sang, monstres géants dans tous les coins et prise d’otage dans un centre commercial avec un flic Américain. Oui, j’avais peur. Car autant, prendre des libertés, et adapter, c’est normal, mais là c’est carrément une autre ambiance. Mais bon, après tout, tant que le film est bon, pourquoi pas. Bon, sauf qu’au final, c’était pas très bon. J’aurais dû m’en douter, le trailer ne laissait pas présager un grand film, mais plutôt une adaptation dans la mouvance que ce que commet habituellement Paul W.S. Anderson. Alors donc, on passe de monsieur tout le monde à un flic Américain, marié avec une Thaïlandaise tout de même, et leur fille, Loo, qui viennent en vacances en Thaïlande pour voir la grand-mère. Lors d’un détour au centre commercial, un méchant pas beau tire sur tout le monde, et se fait flinguer par Jake, le héros, ce qui déclenche une pseudo apocalypse.
Car la prophétie, tout ça, Jake est le gardien, celui qui peut ouvrir ou fermer les portes de l’enfer, et le méchant pas beau, il était en fait contrôlé par un autre méchant pas beau, que l’on voit dès la scène d’ouverture et qui nous a fait soupirer, tant il se sent obligé de prendre une voix grave caché derrière son masque et sa capuche, ce qui lui donne un look de méchant cliché issu de Mortal Kombat. Et tout ça, Chan, un moine, en réalité d’ailleurs le fils du grand méchant Wichien, il l’a vu, et donc il se rend sur place pour aider Jake a accomplir son destin, alors que des démons se trouvent partout. Alors, avant de défoncer tout ce qui ne va pas, il faut également le signaler, histoire de modérer tout ça, que Home Sweet Home Rebirth n’est pas une purge. Pas bon, mais loin d’être le pire. Déjà car à certains moments, notamment dans les passages en intérieur, après la catastrophe initiale, il essaye de jouer pas mal sur l’ambiance. Nous verrons d’ailleurs un ennemi iconique du jeu lors de ces passages, la fille au cutter. Passages qui sont d’ailleurs beaucoup trop court, notamment car, au final, à quelques effets près, ils sont réussis. Ensuite, le film a une indéniable qualité, c’est qu’il est méga rythmé. Limite, c’est une péripétie, ou un nouveau monstre, un nouveau challenge, toutes les dix minutes. Ah oui dur de s’ennuyer en effet comme ça, les personnages sont donc constamment en mouvements, en train de fuir, de tabasser, d’affronter des démons divers et variés. C’est clairement généreux, et même dans le fond, ambitieux pour un film qui n’a pas dû avoir un budget mirobolant, surtout si l’on prend en compte que malgré deux réalisateurs non Thaïlandais, et un héros Américain, nous sommes en fait face à une production intégralement Thaïlandaise. C’est à souligner ça. Ensuite, par instants, on notera quelques bonnes idées, comme ce petit twist sympa vers une heure de film qui relance un peu l’intérêt.
Mais quelques scènes d’ambiance, quelques mini bonnes idées, et la gentillesse de ne pas ennuyer le spectateur, ça ne suffit pas toujours. Car Home Sweet Home Rebirth se plante bien sur quasi tout le reste, de son scénario qui semble être le mariage improbable entre le jeu (ça reprend des créatures, quelques mini idées ci et là) et du Paul W.S. Anderson, ses gros soucis de personnages et ces CGI souvent dégueulasses et peu naturels, notamment pour les créatures géantes, et les démons volants, ça n’aide pas. Sans oublier la mise en scène, qui est efficace hein, mais qui semble souvent oublier que tout ça, c’était censé être un film horrifique tendance grosse frousse, et pas du Michael Bay. Oui, on aura de nombreuses poursuites filmées avec des drones qui tournent dans tous les sens. Mais oui, le plus gros souci du film, c’est son écriture catastrophique, à tel point que le meilleur personnage, c’est Loo, la gamine. Elle a bien plus de jugeote que quasi tout le monde, et pourtant, ben, comme c’est la gamine, on la laisse en arrière-plan. Pour le reste, on a un héros qui manque clairement de présence, un moine peu crédible qui aurait été bien plus drôle si Christophe Lambert l’avait joué (oui, je n’arrêterais pas les comparaisons avec Mortal Kombat !), et surtout un grand méchant, tellement grand et méchant, qu’en dehors du flashback pour nous expliquer sa méchanceté, n’a en tout et pour tout, que 1 minute et 30 seconde à l’écran. Dont une minute sous son masque avec sa voix bien grave qui le font passer pour un ninja du pauvre, et 30 secondes pour sa mise à mort. Wow, quelle menace n’est-ce pas ? Quant à la femme de notre héros, elle est un peu cruche elle aussi, surtout dans la dernière partie du récit, où elle prend toutes les mauvaises décisions alors que bon, perso, elle a toutes les cartes en mains. Je vous le dis, la gamine, c’est la plus futée du lot, mais on ne l’écoute pas. Alors oui, le métrage a quelques bonnes scènes et n’ennuie pas, ce qui est bien gentil de sa part, et sa direction artistique est parfois bonne, mais quand le reste ça coince, ben ça coince, point barre.
Les plus
Ultra rythmé
Quelques scènes d’ambiance réussies
Retrouver la fille au cutter
Les moins
Quand le survival devient un actionneur
Un méchant en carton
Des CGI hyper moyens
Des personnages catastrophiques
En bref : Home Sweet Home Rebirth change un jeu tout en tension et en stress en métrage bourrin ultra rythmé. Alors oui, c’est rythmé, on reconnait des créatures et quelques éléments, mais qu’est ce que c’est moyen, en plus d’être mal écrit.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Always something happening, you can’t get bored ♥ A few scenes with a good atmosphere ♥ The lady with the cutter |
⊗ When survival horror becomes an action flick ⊗ The bad guy ⊗ Not good CGI ⊗ The characters are so bad |
Home Sweet Home Rebirth changes a game full of fear, atmosphere and stress into an action movie with explosions and monsters everywhere. Yes, the pacing is good, some monsters and elements are from the game, but it’s not that good, and badly written. |