THE FOGGY MOUNTAIN (Đỉnh Mù Sương) de Phan Anh et Ken Dinh (2020)

THE FOGGY MOUNTAIN

Titre Original : Đỉnh Mù Sương
2020 – Vietnam
Genre : Action
Durée : 1h26
Réalisation : Phan Anh et Ken Dinh
Musique : Trần Hữu Tuấn Bách
Scénario : Phan Anh, Phan Ngọc et Ken Dinh

Avec Peter Pham, Thạch Kim Long, Công Ninh, Pham Huy Thuc, Truc May et Simon Kook

Synopsis : Phi, un combattant libre, décide de traquer le coupable après la mort inattendue de sa femme. Au village de Mu Suong, il affronte non seulement Ba Rau, le rival de sa femme, mais découvre également une série de secrets terrifiants. Ba Rau est aussi la peur de longue date des habitants.

Si le Vietnam adore exploiter depuis quelques années le stéréotype du mec dont la fille est kidnappée et qui va donc péter des dents pour la récupérer (parfois, ça marche avec la belle fille comme dans Bad Blood, ou le personnage peut être une femme comme dans Furie), parfois, ils « innovent ». Par innover, je veux dire qu’ici, personne ne va kidnapper la fille du héros, qui n’a pas de fille d’ailleurs. Mais du coup, on a le second plus grand stéréotype du genre. On va tuer la femme du héros, et il va vouloir se venger. D’ailleurs, rajoutons dans le lot un second gros cliché du genre, déjà présent dans Furie, à savoir, le kidnapping d’enfants. Rien d’original donc dans le scénario pourtant écrit à trois. Mais avant de vous sauver en courant, je vais aussi vous dire qu’en le prenant pour ce qu’il est, surtout que The Foggy Mountain est un tout petit film à petit budget, et bien il fait plutôt bien le job. On n’atteint pas le niveau de Furie ou Bad Blood, qui avaient pour eux de vrais budgets pour concrétiser leurs ambitions, mais en le prenant comme un petit actionneur de même pas 1h30, et dont le seul but est de divertir le spectateur en lui donnant de l’action de qualité, et bien, il fait plutôt bien le boulot. Les qualités, nous ne viendront donc pas les chercher au niveau du scénario, basique, et qui ne semble d’ailleurs pas vraiment évoluer passer sa mise en bouche. Phi est un combattant, mais pas de bol, le jour où il décide de se retirer, un grand méchant mafieux qui gère tout ça et aime se faire de l’argent n’est pas trop d’accord. Du coup, il assomme Phi, et va se venger en butant sa femme. Monumentale erreur forcément, notre héros va vouloir lui faire sa fête, et va le traquer jusque dans les montagnes, où se situe un petit village où tout le monde a peur de Ba Rau, qui kidnappe les gens pour continuer de se faire un peu d’argent. Et puis… et puis en fait c’est tout.

Passé son introduction de 10 ou 15 minutes, et la présentation ensuite du village et du chef du village, plus rien, juste des personnages qui vont tenter de fuir, notre héros qui va s’allier à eux pour les protéger en espérant retrouver Ba Rau en cours de route, beaucoup de baston, et puis c’est tout. Niveau scénario oui, rien de fameux. Pareil au niveau des personnages, avec le méchant qui aime ricaner et a besoin de ses hommes de main, le héros qui n’a aucune expression car il est meurtri et n’a que l’envie de casser des gueules qui lui passe par la tête. D’autres personnages se joignent à l’aventure, comme quelques enfants à sauver, le chef du village, les kidnappeurs, et même une élève de notre héros qui va l’aider et lève aussi la jambe, mais rien d’exceptionnel là-aussi, n’attendez pas à voir de l’émotion débarquer, ou des twists de folie, rien de tout ça, The Foggy Mountain est direct et sans fioritures. Trop simpliste même. Mais ça lui permet aussi d’aller à l’essentiel et d’être très court. Heureusement, il s’en sort bien dans ce qu’il veut véritablement entreprendre, à savoir l’action. On aurait presque l’impression que le but était de mettre en avant Peter Pham, de faire le pari de voir si ça allait marcher. Car en plus de jouer le rôle principal, et donc, d’avoir son premier gros rôle dans un film d’action, il est également le réalisateur des scènes d’action. Et il s’en sort avec les honneurs. Déjà car les chorégraphies sont plus que compétentes, avec des échanges de coups vifs (et moins avec certains acteurs, certes), fluides et que donc, ça fait clairement le boulot.

Ensuite car pour filmer ces dites scènes d’action, il ne se laisse pas aller à une caméra folle, et découpe le tout plutôt proprement. On aurait aimé quelques mouvements de caméra plus longs pendant les échanges, mais rien de honteux non plus, avec des placements de caméra bien trouvés pour donner de l’ampleur à tel ou tel coup, et un montage dynamique sans rendre l’action illisible. La fréquence des combats rend la vision de The Foggy Mountain hautement divertissante, surtout que le film bénéficie aussi donc de beaux décors naturels, les montagnes Vietnamiennes, avec leur brume, comme l’indique le titre. D’ailleurs, malgré un tournage quasi intégralement en extérieur, l’équipe s’en sort plutôt bien avec une photographie propre et un joli découpage. Bref, le Vietnam nous montre encore une fois qu’ils peuvent être compétents dans l’action, mais il nous montre aussi qu’il ne marquera toujours pas les esprits, la faute à un scénario vide et prétexte, et des personnages peu voire pas développés. La technique est là, les artistes aussi, il va maintenant falloir nous prouver qu’ils peuvent livrer plus que ce genre de métrages, sympathiques comme souvent, mais oubliables et presque interchangeables même.