DANGANRONPA ANOTHER EPISODE : ULTRA DESPAIR GIRLS
2014
Studio : Spike Chunsoft
Éditeur : NIS America
Genre : Le TPS du désespoir
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, PS Vita, PC, OS, Linus
Synopsis : Komaru Naegi est enfermée dans un appartement à Towa City depuis déjà un an et demi. Alors que quelqu’un frappe à sa porte et qu’elle croit que quelqu’un vient la sauver, elle se fait en fait attaquer par un Monokuma. Prenant la fuite, elle rencontre Byakuya Togami, qui lui donne un Hacking Gun pour se défendre. Elle comprend que la ville est attaquée par des enfants se faisant appeler les Warriors of Hope, et qui ont décidés de tuer tous les adultes.
Ah Danganronpa, quand on n’en a plus, on en a encore. Après la sortie en Janvier de la compilation des deux premiers jeux en Janvier, voilà que débarque en Juin sur Playstation 4 le spin of Ultra Despair Girls, déjà paru depuis quelques temps sur PS Vita. Se déroulant entre les deux premiers jeux pour nous présenter de nouveaux personnages ainsi que quelques personnages clés des deux premiers jeux, Ultra Despair Girls fait un choix étrange, celui de passer de visual novel à TPS. Est-ce que l’univers fou de Danganronpa, avec ses ours tueurs, ses personnages hauts en couleurs, ses méchants totalement sadiques voulant faire sombrer le monde dans le désespoir fonctionne-t-il en quittant le visual novel pour entrer dans le jeu de tir à la troisième personne ? Réponse dans ce petit test, pupupu ! Forcément, le jeu ayant une place un peu étrange et reprenant des personnages que l’on connait, ce test aura des spoilers. Tout commence dans une cinématique en mode anime et plutôt très bien faite d’ailleurs) qui nous présente notre personnage principal, Komaru Naegi, qui vit enfermée, même plutôt séquestrée dans un appartement de Towa City depuis un an et demi. Elle ne sait donc rien du monde extérieur, vit la même routine tous les jours, et un trou près de la porte d’entrée permet à son kidnappeur de lui apporter à manger. Et lorsque le jeu débute vraiment après cette jolie introduction, voilà qu’un Monokuma, l’ours psychopathe que l’on connait si bien, débarque, arrachant carrément la porte d’entrée avec ses griffes avant de se jeter sur nous.
Et là, le jeu commence, adieu le visual novel (mais pas totalement), bonjour le TPS. Ici, il va donc falloir fuir (enfin pendant 2 minutes) et tirer partout pour se frayer un chemin parmi les cinq chapitres du jeu, pour une durée de vie d’environ 15 heures, ce qui est pas mal pour un TPS. Mais jamais ce nouvel épisode de Danganronpa renie ses origines, puisque si le jeu est si long, c’est bel et bien qu’il y aura beaucoup de dialogues. Le gameplay est au final minimaliste, et peu précis d’ailleurs. Après une rapide rencontre avec Byakuya, un des survivants du premier jeu, nous voilà équipés de notre première et seule arme, le Hacking Gun, tirant des balles pouvant tuer les Monokuma et équipé de plusieurs munitions différentes, allant du tir simple (Break) à tant d’autres. Ces munitions, que l’on aura petit à petit, nous sauverons la vie. Et après ce prologue, Komaru rencontre une autre survivante du premier jeu, Toko Fukawa, qui vient ajouter un nouveau grain de folie dans l’histoire, puisque oui, Toko souffre de personnalité multiple. Et justement, sa seconde personnalité, Genocide Jack, la tueuse en série, nous pourrons la jouer en appuyant sur triangle, afin de découper les Monokuma avec ses ciseaux personnalisés. Basiquement, ce nouveau jeu Danganronpa est simple. On avance en tuant tout ce qui bouge, on résout quelques simples énigmes, puis on assiste à de longs dialogues pour faire avancer l’histoire, avant de nouvelles phases de shoot. Et si le jeu se fait décevant par certains aspects, il se fait également fort sympathique par d’autres.
Toujours aussi fou d’ailleurs, j’avais un peu peur que le jeu aille trop loin, à l’image de Danganronpa 2, que j’avais moins apprécié que le premier jeu à cause de sa folie, sous prétexte que l’histoire pouvait tout permettre. Rendre tout possible n’est pas une raison pour tout faire comme je dis souvent. Mais ici, sans doute par le fait que Ultra Despair Girls soit un jeu de tir, la pilule passe beaucoup plus facilement, et le fait que des ours nous attaquent de tous les côtés, que nous affrontant des boss sous forme de robots géants, voir qu’un Monokuma géant traverse une ville façon Godzilla a un moment, et bien ça passe. C’est amusant. Qu’en est-il des personnages. Komaru, comme on s’en doute vu son nom, est la petite sœur du héros du premier jeu, et se fait plutôt attachante, tandis qu’on aime retrouver Toko/Genocide Jack, sa folie, et même ses fantasmes pour son « maître » Byakuya. D’autres personnages du premier ou du second jeu font leurs apparitions, et cela permet de faire facilement le lien. D’autres personnages secondaires débarquent, et si le lien que l’on fait entre eux et des personnages connu auraient pu être intéressants, les développeurs malheureusement les exécutent souvent après à peine quelques minutes à l’écran…
Mais là où le jeu fait fort, c’est clairement dans ses antagonistes, leur donnant une vraie présence, et surtout de vraies motivations. Dans les deux autres jeux, Junko était juste une fille voulant faire sombrer le monde dans le désespoir le plus total. Ici, nos méchants sont cinq enfants nommés The Warriors of Hope, contrôlant les Monokuma Kids ainsi que tous les ours, et ils possèdent une histoire plutôt intéressante, évitant ainsi d’en faire des méchants juste méchants histoire de l’être. Si bien entendu, les deux premiers que l’on affrontera seront les moins développés puisque disparaissant tôt de l’intrigue, les autres, notamment Kotoko, Nagisa et Monaca sont bien développés et possèdent donc un background venant les rendre vivants. Très bon point donc pour les antagonistes de l’aventure. Mais bon, Ultra Despair Girls est censé être un jeu de tir. Qu’en est-il à ce niveau ? Et bien malheureusement, il faut bien avouer que ça ne brille pas forcément là. La maniabilité est peu précise, le jeu assez répétitif, en plus de ne pas être forcément beau, cinématiques à part. On retrouve par contre le même compositeur qui livre ici d’excellentes nouvelles compositions (ainsi que le retour de certaines bien connues). L’histoire quand a elle met du temps à se lancer (les deux premiers chapitres ne sont pas des plus passionnants, se limitant à fuir), mais devient ensuite beaucoup plus intéressantes et nous apprend même pas mal sur le fin fond de toute cette histoire, de tous les événements depuis le premier jeu.
Mais oui, le gameplay donc… En vue à la troisième personne, nous jouons Komaru et Genocide Jack, et il faudra tirer sur tous les Monokuma sur notre route. Répétitif, le jeu l’est, malgré l’ajout de quelques énigmes, de Monokuma bien différents et de munitions différentes. Parlons donc des munitions. Au nombre de huis, nous aurons les tirs classiques (Break), pouvant tuer les Monokuma de base en un seul coup si l’on tire dans leur œil rouge. Nous avons ensuite Move, qui permet d’activer des générateurs ou autres éléments électriques pour avancer dans le jeu. Dance permet d’immobiliser un ennemi et de le faire danser, en faisant donc une cible facile. Si l’on vise certains ennemis en particulier, leur danse attirera même tous les ennemis à proximité. Débile mais amusant donc. Detect permet, comme son nom l’indique très bien, de détecter des choses invisibles à l’œil nu, comme des empruntes de pas, ou bien des éléments à collecter dans tous les niveaux. Knockback permet de repousser des ennemis et de faire perdre à certains Monokuma leurs boucliers, Paralyze permet de… je pense que vous comprenez facilement. Ce coup très utile lance une vague d’électricité sur les ennemis, et peut devenir dévastateur si les ennemis sont dans l’eau. Burn brûle tous les ennemis, tandis que Link permet de contrôler un ennemi temporairement. Des munitions simples, parfois un peu folles, et toujours utiles puisque les différents boss nous forceront en général à utiliser les dernières munitions acquises.
Les Monokuma eux vont également se multiplier. Nous n’aurons pas que ceux de base, nous en aurons des bien plus gros qui nous foncent dessus en se mettant en boule, des Monokuma avec des boucliers, des bêtes à quatre pattes, des Monokuma équipés de lance flamme et j’en passe. De quoi varier les plaisirs et surtout de varier un peu notre technique d’approche suivant ce qui nous arrive en face. Dans le même ordre d’idées, pour varier les plaisirs, le jeu nous offre des moments où il faudra un peu plus réfléchir, des énigmes. En général, une pièce à franchir d’une certaine manière, ou bien une porte à ouvrir en utilisant son cerveau pour trouver le bon code. Rien de bien compliqué en général, un peu de bon sens et une bonne étude de l’environnement devrait rendre le tout possible pour n’importe quel joueur. Dommage par contre que les énigmes, notamment les pièces à franchir de telle ou telle manière, soit au final si présentes, parfois on en aura 2 ou 3 d’affilés, ou espacées de seulement quelques couloirs, donnant encore au jeu un aspect répétitif. Avec ses 14 à 15 heures de jeux, dont plus de la moitié pour les cinématiques et dialogues, Ultra Despair Girls souffre de pas mal de défauts, notamment de répétitivité et de gameplay, très imprécis. Malgré tout, si l’on apprécie l’univers, et même si ça met du temps à démarrer, l’aventure vaut le coup.
La folie totalement surréaliste de l’oeuvre passe parfois bien grâce à son côté TPS justement, en faisant un jeu plus vivant qu’un simple visual novel, bien que contenant une masse de dialogues. Si pas mal de personnages secondaires ne sont jamais exploités, le jeu parvient à donner un vrai background aux méchants de l’aventure et à rendre certains moments assez malsains et prenants. Bien entendu on aurait pu en attendre bien plus du jeu, mais en gardant en tête qu’il ne s’agît de base que d’un simple spin of, l’aventure se fait au final bien sympathique. Après, on n’y retournera sûrement pas de sitôt une fois le chapitre 5 terminé, contrairement au premier Danganronpa, que je relancerais sûrement avec plaisir un de ces jours pour me refaire l’histoire dans son intégralité. Et sortant fin Juin, le jeu est une bonne alternative en attendant la sortie du troisième vrai volet en Septembre. Pas indispensable donc, mais pour les fans de l’univers, fort sympathique. Le fan oui pourra passer outre ses défauts pour en retenir ses méchants, certaines scènes WTF (la danse des Monokuma dans le chapitre 2), et en apprendre un peu plus sur cette bataille entre le désespoir et l’espoir.
Les plus
Retrouver certains personnages
Les Warriors of Hope, bien développés
Un jeu sympathique
Quelques moments bien amusants
Les moins
Vite répétitif
Gameplay imprécis et finalement pas si présent que ça
En bref : Petit spin of sans grande envergure dans le fond, Ultra Despair Girls nous offre malgré tout de bons personnages, et il reste sympathique à parcourir. S’il paraît long, c’est pourtant car les dialogues sont très nombreux.