Titre original : Drunken Master 2 – Jui Kuen 2 – 醉拳2
1994 – Hong Kong
Genre : Kung Fu Comedy
Durée : 1h42
Réalisation : Liu Chia Liang et Jackie Chan
Musique : William Hu
Scénario : Edward Tang, Yuen Gai Chi et Tong Man Ming
Avec Jackie Chan, Anita Mui, Ti Lung, Lau Kar Leung, Felix Wong, Liu Chia-Liang, Ken Lo et Andy Lau
Synopsis : Par accident lors d’un échange d’objets dans un train, le jeune Wong Fei Hung se retrouvera mêlé à une affaire de trafic d’objets d’art…
En 1994, avant de tenter une nouvelle percée en Amérique, Jackie Chan décide d’incarner une nouvelle fois le personnage de Wong Fei Hung, qui l’aura rendu célèbre en 1978 dans le premier Drunken Master, rebaptisé en France Le Maître Chinois, réalisé par Yuen Woo Ping. Et il ne fait pas les choses à moitié, puisqu’à la mise en scène, on retrouve Liu Chia Liang, qui n’avait rien réalisé depuis déjà 4 ans. Un réalisateur culte, mais surtout un chorégraphe et acteur ayant tourné un bon gros paquet de films. A la mise en scène, des titres comme Spiritual Boxer en en 1975, Les Exécuteurs de Shaolin en 1977, ou bien entendu le méga culte La 36ème chambre du Shaolin en 1978, ainsi que ses suites en 1980 et 1985, rien que ça. Autant dire que l’association du réalisateur culte et de l’acteur qui continue encore de monter ne pouvait qu’être explosive. Et comme ce fut le cas par le passé avec Wong Jing et Kirk Wong, Jackie Chan fini par virer Liu Chia Liang de son propre film pour le terminer lui même.
Si bien que l’on retrouve le style des deux hommes dans le métrage, qui s’avère tout simplement être LE dernier grand chef d’œuvre de Jackie Chan. Pourtant, faire une suite au premier Drunken Master 16 ans après n’était pas une chose aisée, surtout que la traditionnelle Kung-Fu Comedy était délaissée depuis quelques années par les deux auteurs. Jackie lui l’avait abandonné en 1982 après son Dragon Lord pour trouver son propre style. Liu Chia Liang lui l’avait quitté en 1986 après sa réalisation Les Arts Martiaux du Shaolin. Mais au début des années 90, le genre est relancé par Tsui Hark avec des films comme Swordsman ou Il Était Une Fois en Chine. C’est donc le bon moment pour Jackie Chan de revenir à ses premiers succès, et pas de surprises, comme souvent, le film sera un succès immense. A la vision, aucune surprise, tant nous avons devant les yeux la Kung Fu Comedy ultime, bien que contrairement à beaucoup d’autres métrages du genre, le métrage ne contient aucune scène nous montrant un quelconque entrainement.
Drunken Master 2 est à la fois un retour aux sources, mais aussi le dernier grand film de Kung Fu Comedy, mais également comme un au revoir de Jackie Chan à Hong Kong avant de viser un public Américain avec ses films suivants, et finalement, d’y rencontrer le succès espéré et d’y tourner. D’ailleurs, que ce soit l’histoire du métrage, simple mais efficace, la mise en scène, les chorégraphies ou tout simplement les acteurs, tout le métrage semble être fait pour nous laisser un souvenir inoubliable, et ainsi marquer une rupture dans la carrière des deux artistes. Car même pour Liu Chia Liang, ce sera la fin après, réalisant un Drunken Master 3 de triste mémoire dans son coin avec un contrôle total, avant de délaisser le monde du cinéma pendant 8 longues années. Dans Drunken Master 2, Jackie reprend donc le rôle de Wong Fei Hung, le jeune fils turbulent, sauf que l’acteur n’a plus le même âge. Pourtant, âgé de 40 ans, Jackie Chan se montre là bien plus habile et bien plus rapide que dans le premier opus.
Dès la scène d’ouverture, les deux hommes accomplissent là le rêve de nombreux fans. Jackie Chan jouant Wong Fei Hung encore une fois se bat tout simplement contre Liu Chia Liang sous un train puis dans une maison. Un rêve se déroule devant nos yeux, un rêve totalement parfait. Les chorégraphies sont efficaces, les coups rapides, les acteurs parfaits. Car outre Jackie chan et Lui Chia Liang, on retrouve dans le rôle des parents Ti Lung, bien connu pour ses rôles chez la Shaw Brothers, et Anita Mui, qui retrouve donc Jackie Chan après l’excellent Big Brother en 1989. La première partie du métrage est la plus classique (celle réalisée par Lui Chia Liang), alternant scènes d’arts martiaux superbes (le combat dans la rue) et scènes comiques mettant en avant Anita Mui, pourtant plus jeune que Jackie dans le rôle de sa mère, hystérique et essayant de protéger les bêtises de son fils par tous les moyens possibles et imaginables.
Les combats eux, pour faire simple, sont tout simplement tous d’anthologie. Le combat d’ouverture entre les deux stars, ou le combat dans la maison de thé sont deux moments incroyables dans le métrages, où les deux acteurs sont côte à côte pour un résultat violent et intense. Pour le final, Liu Chia Liang a quitté le navire, et Jackie Chan s’occupe seul de la mise en scène et des chorégraphies, et il nous livre tout simplement le plus beau combat de toute sa carrière. Ça semblait difficile, et il y arrive pourtant, en nous livrant une prestation exceptionnelle, avec des coups totalement fous et inventifs. Pour lui faire face, Ken Lo. Mixant l’humour et le Kung Fu en utilisant les techniques de l’homme saoul, il se fait plaisir et fait plaisir à son public. Les câbles seront utilisés par moment pour augmenter l’effet des chutes. Les effets sont invisibles à l’œil nu et le spectacle total. On quitte Drunken Master 2 totalement épuisé, avec un grand sourire, celui du spectateur qui voulait voir une Kung-Fu Comedy et s’est tout simplement retrouvé devant la meilleur titre du genre, avec ses scènes d’action incroyables, son scénario simple mais efficace, ces grands acteurs, sa mise en scène survoltée et ses décors d’époque absolument sublimes. Un must dont la sortie dans une édition française de qualité avec une version originale en DVD commence franchement à tarder, à une heure où quasi l’intégralité de la filmographie de Jackie Chan dispose d’une édition DVD plus que correcte (même les moins bons) et que certains titres s’apprêtent à débarquer en Blu Ray en Avril (Le Marin des Mers de Chine 1 et 2). A noter que dans la version originale du film, le métrage ne s’arrête pas directement après le combat final mais nous présente une rapide petite scène où l’on retrouve encore une fois Bill Tung devant la caméra.
Les plus
Un must de la Kung Fu Comedy
Parmi les meilleurs combats de Jackie Chan
Un film épique
La collaboration entre Jackie Chan et Liu Chia Liang
Les moins
….
En bref : Le meilleur de la Kung Fu Comedy, un film inoubliable aux chorégraphies monstrueuses, et le dernier film de Jackie Chan avant qu’il ne s’adapte aux standards Américains avec son film suivant.