TAMAMI – THE BABY’S CURSE (赤んぼ少女) de Yamaguchi Yûdai (2008)

TAMAMI – THE BABY’S CURSE

Titre original : Akanbô Shôjo – 赤んぼ少女
2008 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h44
Réalisation : Yamaguchi Yûdai
Musique : –
Scénario : Okano Yûki d’après Umezu Kazuo

Avec Mizusawa Nako, Noguchi Goro, Saitô Takumi, Horibe Keisuke, Itao Itsuji et Asami

Synopsis: Nanjo vît avec sa femme dans une maison perdue dans la forêt. Les habitants aux alentours n’osent pas s’y approcher. Pourtant, Yoko, accompagnée par un membre de l’orphelinat où elle est depuis 15 ans, Yoshimura, s’y aventure, puisqu’elle vient d’être reconnue comme étant la fille disparue de Nanjo durant la guerre. Mais rapidement, Yoko va s’apercevoir que quelque chose cloche dans la demeure, entre les sons étranges, les silhouettes dans l’ombre et la mère qui s’occupe d’un ours en peluche qu’elle appelle Tamami.

Commençant sa carrière comme scénariste pour Kitamura, avec Versus et Alive, Yamaguchi Yûdai n’attendra pas bien longtemps avant de se lancer dans la réalisation. A peine un an après Versus donc, il signe un Battlefield Baseball très apprécié en général (sauf par moi, bien entendu). Un film vendu facilement, même chez nous. La suite de la carrière de Yamaguchi sera beaucoup plus discrète, à l’exception bien entendu du grandiose Meatball Machine, et maintenant, le monsieur tourne pour la société Sushi Typhoon, avec cette année Yakuza Weapon (où il retrouve Sakaguchi Tak) et Deadball (encore avec Sakaguchi, et un pitch similaire à Battlefield Baseball). Datant de 2008, son Tamami – The Baby’s Curse est passé, injustement, un peu inaperçu. Adapté d’un manga de Umezu Kazuo (qui avait déjà eu droit à une adaptation de quelques unes de ces histoires par une anthologie : Kazuo Umezz’s Horror Theater), le film peut être vu au départ comme un classique film d’horreur. Jugez plutôt : la nuit noire (logique), la pluie, quelques éclairs, un chauffeur de taxi qui ne veut pas aller plus loin, un homme et une jeune femme de 15 ans devant traverser la forêt à pied, et un peu plus loin, un gigantesque manoir paumé au style gothique. Ajoutons quelques instants après cela le fait que les habitants du coin ont peur de s’aventurer dans le coin, une femme de maison étrange, une mère tout aussi étrange qui chérie un ours en peluche comme sa propre fille et un père passant beaucoup de temps dans la cave. Voilà de quoi livrer un solide film d’horreur classique comme on en fait plus, à une époque où pratiquement tout le monde vise la surenchère visuelle (au Japon, les Nishimura et compagnie, en Amérique, les torture porn). Et autant dire que dans Tamami, on en a pour notre argent. Dès l’arrivée dans le somptueux manoir, le réalisateur pose son ambiance, extrêmement réussie, et utilise tous les ressorts classiques pour nous faire sursauter et nous éblouir. Le classique tonnerre, les jeux d’ombres, les déambulations dans d’immenses couloirs gothiques, les sons étranges, bruits de pas furtifs et autres.

Et ça fonctionne, grâce à une mise en scène carrée et misant tout sur la suggestion. Le tout aidé par de sublimes décors assez immenses, et une photographie assez léchée. On pourra aussi noter une composition musicale de très bonne facture, qui convient parfaitement à ce qui se déroule, sans jamais accentuer les effets inutilement.Lorsque le film se déroule de jour, le réalisateur et son scénariste en profite pour nous présenter et développer ses personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires. Peu importe de qui il s’agît, le film prend pour thème la famille. Yoko arrive en voulant trouver une famille, son père est heureux de la retrouver après toutes ses années, tandis que la mère ne la reconnaît pas et ne pense qu’à… Tamami. Le directeur de l’orphelinat disparaîtra et ce sera son frère qui viendra à sa recherche. Le film captive, alternant moments plus intimités et moments de frayeurs. On pourra même noter, à moins que ce soit moi, quelques hommages à la période d’or de Dario Argento (les traces sur le mur qui sont cachées – Les Frissons de l’Angoisse, la fille enfermée dans une pièce qui prend une chaise pour passer par la petite ouverture au dessus del a porte – Suspiria ou Phenomena). Seulement rapidement, le film changera de voie dans sa deuxième partie pour se transformer en petit jeu de massacre, mettant sur le devant de la scène des effets spéciaux créés comme d’habitude par Nishimura Yoshihiro. Effets spéciaux qui seront pour la plupart assez discrets, peut être pour camoufler un certain manque de budget. On fera donc assez rapidement connaissance avec Tamami, le fameux bébé du titre. Le rythme du métrage s’emballe, tout comme la folie de ce « bébé », nous livrant quelques meurtres très bien foutus et quelques courses poursuites beaucoup moins convaincantes malheureusement. Tamami est en effet un bébé assez actif, rapide et très vorace, et n’hésite pas à sauter un peu partout pour rattraper ses proies. Le film entre alors dans le grotesque, pas forcément désagréable, mais qui change radicalement comparé à sa première partie, d’où ma petite déception personnelle. Ajoutons sur la fin quelques plans numériques pas très convaincants. Tamami reste pourtant un film diablement efficace, qui intéresse, et où on ne s’ennui jamais, ce qui est la qualité première que l’on demande à un film non ? Bien réalisé, intéressant, bénéficiant d’un sérieux certain dans sa mise en boite et de superbes décors, Tamami The Baby’s Curse est une très bonne surprise de la part d’un réalisateur capable de films gores intéressants (Meatball Machine) mais aussi de farces que tout le monde semble apprécier ou presque (Battlefield Baseball).

Les plus
Une superbe réalisation
Les superbes décors
Une très bonne première demi-heure
Des effets gores rares mais efficaces
Les moins
Des effets parfois limités
Les attaques du bébés pas toujours convaincantes

En bref : Possédant bien des qualités, Tamami passionne et envoute dans sa première partie, et déçoit un peu par la suite, sans en faire un mauvais film pour autant.

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