HELL’S GATE (Le Porte Dell’Inferno) de Umberto Lenzi (1989)

HELL’S GATE

Titre original : Le porte dell’inferno
1989 – Italie
Genre : Démons vengeurs
Durée : 1h33
Réalisation : Umberto Lenzi
Musique : Pietro Montanari
Scénario : Olga Pehar

Avec Barbara Cupisti, Pietro Genuardi, Lorenzo Majnoni et Giacomo Rossi-Stuart

Synopsis : Un homme se retrouve dans une grotte pendant deux mois, afin de battre le record mondial. Mais les caméras le surveillant tombent en panne une heure seulement avant qu’il ne sorte. Après un message à l’aide par téléphone, une équipe de scientifiques décide de partir à sa recherche. Ils sont six, et vont découvrir que la grotte mène à la crypte d’une église où sept moines furent tués en 1291 et condamnés pendant 700 ans, heure de leur retour sur Terre, où ils devront tuer 7 personnes pour être libéré de la malédiction…

Voilà un film de Umberto Lenzi plutôt difficile à trouver de nos jours, et ce n’est pas plus mal. Pourtant, le pitch faisait envie. Un « The Descent » avant l’heure, des moines tueurs, du gore. Mais en fait, non, rien de tout ça. Les décors ont beau être sympa, rien ne suit dans ce film relativement vide de sens finalement. Le début était pourtant encourageant, et cela fait plaisir de retrouver l’actrice Barbara Cupisti, qui jouait dans les films de Michele Soavi : « Bloody bird » et « Sanctuaire ». Sans être extraordinaire, le début présageait des bonnes choses. Les scientifiques discutent à l’entrée de la grotte, confiant de leur expérience, et du nouveau record mondial : 2 mois dans une grotte, coupé de tout. L’homme, enfermé sous terre pendant cette longue période, commence alors à halluciner, et Lenzi nous donne quelques images plutôt magnifiques, même si inspirées d’autres films du genre en Italie. Une croix en feu, une tête en décomposition faisant penser à « Phenomena » et une peinture religieuse représentant Dieu, des larmes de sang coulant de ses yeux, renvoyant en quelque sorte à « Frayeurs » de Fulci. Passé cette introduction qui malgré son manque de nouveauté, fais envie, les scientifiques n’ont plus aucune nouvelle de leur homme, et ils décident, aidés par une photographe et son copain, d’explorer eux même la grotte pour retrouver leur ami. La descente dans la grotte commence, et si certains décors s’avèrent très beaux, les acteurs tournent rapidement en rond dans leurs décors, et l’ennui guette. Mais cela reste supportable, contrairement à certaines productions futures se passant dans le même environnement (« Grim », pour ne citer que lui).

Le spectateur tentera tout de même de s’accrocher un brin, production italienne oblige, il s’attend à voir du gore qui tâche. Et là, nouvelle déception. Les meurtres sont pour la plupart ratés, et ne sont que du pompage d’œuvres majeures. Les effets en eux même varient, passant du bon au très très mauvais. Le ridicule n’est pas loin, mais le film ne s’avère pas suffisamment drôle pour divertir. Notons tout de même un effet plutôt réussis, où un homme se prend une pointe dans l’œil. Ce qui pourrait bien entendu encore une fois renvoyer aux films de Fulci, l’âme en moins. Mais le pire dans cette histoire, ce sera sans soucis le scénario, les dialogues. Tout ce qui demande une certaine rigueur d’écriture. Ainsi, passé la première demi-heure, les personnages n’auront plus rien à dire, et surtout, plus rien à faire. Ils ne vont que tourner en rond, et redire les mêmes choses jusqu’à saturation. Du remplissage en quelque sorte, et c’est bien dommage. On se fait donc chier pendant le reste du métrage. Même lorsque Lenzi se décide à accélérer le rythme, on n’y croit plus à force. Il ira jusqu’à reprendre la séquence des araignées de « L’au-delà », à sa façon. Même façon de filmer les araignées, même lenteur d’action, victime incapable de bouger également. Seulement là où les araignées de Fulci faisant par moment fausses, mais que le spectacle gore était présent, c’est tout l’inverse ici. Les araignées font vrai, mais on ne verra absolument rien.

On n’attendra alors plus rien de ce « Hell’s gate », dont le final va rapidement basculer dans le ridicule torché à la va vite. L’héroïne brûlera les araignées. Hop, c’est finit, tout va bien. Les survivants retrouvent l’espoir, la joie de vivre, juste après avoir tués 7 malheureuses araignées avançant plus lentement que des escargots. Le ridicule ne tue pas, mais Lenzi, sans doute peu convaincu du résultat final, torchera les dix dernières minutes de son film, en voulant enfin montrer les 7 revenants, et là, déception, tant la voie choisie est celle de la facilité. On n’en attendait plus rien, et cela finit toujours par décevoir, jusqu’à ce plan final n’ajoutant rien à l’histoire, et se terminant là où le spectateur aurait enfin voulu voir ce qu’il se passait. Bref, reste la composition de Pietro Montanari, qui a déjà travaillé sur  « Ghosthouse », du même Lenzi, et sur quelques films de D’Amato. C’est bien maigre, alors que le film permettait tellement de gore, de scènes magnifiques, de claustrophobie, voir de gothique avec les décors de l’église en ruine, finalement si peu exploitée.

Les plus
Une bonne introduction
Les moins
Très long
Pas passionnant
Mal filmé
Peu gore

En bref : Lenzi en fin de carrière, tout comme pour le cinéma de genre italien. Des promesses, et rien au bout. Chiant, répétitif, et finalement, si peu gore et intéressant.

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