ENTER THE EAGLES (浑身是胆) de Corey Yuen (1998)

ENTER THE EAGLES

Titre original : And Now You Are Dead – 浑身是胆
1998 – Hong Kong
Genre: Action
Durée: 1h35
Réalisation : Corey Yuen
Musique: Peter Kam et Clarence Hui Yuen
Scénario :  Jeff Lau

Avec Michael Wong, Shannon Lee, Anita Yuen, Jordan Chan et Benny Urquidez

Synopsis : Martin est un voleur professionnel. Il emmène ses trois assistants avec lui, ainsi que son ex, Mandy, pour voler un diamant pour le compte de Karloff. Mais deux autres voleurs vont aussi être sur le coup…

Enter The Eagles, de Corey Yuen. Tous les connaisseurs de cinéma HK en ont au moins entendu parler. Le film ne possède pas une grande réputation, plutôt connu pour être un gros nanar, ou même un très mauvais film. Pourtant, en regardant de plus près, le film est tout de même réalisé par Corey Yuen, excellent chorégraphe, parfois capable de faire de bons films (Righting Wrongs), mais plus souvent des films anecdotiques (Yes Madam !). Encore mieux, en se penchant sur le casting, on trouve Shannon Lee, la fille de Bruce Lee, dans l’un des rôles principaux, et pour continuer, le grand, le seul et l’unique Michael Wong, bien connu pour ses cabotinages et son mélange de cantonais – anglais des plus « subtils ». Encore mieux, dans le rôle du grand méchant, quel plaisir de retrouver Benny Urquidez (Wheels on Meals, Dragons Forever), toujours en forme, mais aux qualités d’acteur limitées. Et dès sa scène d’ouverture, le métrage annonce la couleur, on va y adhérer, ou pas. Car Enter The Eagles est un film qui voit gros, mais n’a pas les moyens de ses ambitions. En résulte un film d’action généreux, qui ne semble pas s’arrêter souvent, mais souvent bricolé, faute de moyens, au système D. Et le plus drôle dans tout ça, c’est qu’en plus de son bricolage parfois bien voyant, le film semble vouloir aller de plus en plus loin dans l’action démesurée et débile, scène après scène.

Si la scène d’ouverture est une plutôt bonne mise en bouche, avec une course poursuite, une voiture en flamme dont sort Michael Wong, au ralenti, avec lunettes de soleil et cigare SVP (parlant anglais la majeure partie du film, bien entendu), et un combat dans une grande, ce n’est encore rien comparé à ce qui nous attend. Car une fois les personnages en place (des voleurs), le scénario (le peu qu’il y a) nous emmène dans l’histoire d’un vol de diamant. Michael Wong et son équipe le veulent, Benny Urquidez veut l’acheter, deux autres petits voleurs sont également après, ce qui fera foirer tous les plans, et amènera le film dans une course poursuite effrénée et quasi non stop durant la dernière heure pour récupérer le diamant. Trahison, fusillades, courses poursuites, scènes tournées à l’arrache, explosions en tout genre, cascades improbables, numériques hideux, tout est là pour nous faire passer un moment inoubliable, sans oublier les dialogues déjà cultes, lancés par des acteurs soient pas assez concernés (Benny) soit un peu trop concernés (le grand Michael). Qu’à cela ne tienne, le métrage semble avoir totalement laissé au placard la logique et le bon sens, et c’est tant mieux. Car le film se veut bad-ass, on porte tous des lunettes noires, on n’hésite pas un instant à faire du saut à l’élastique dans la rue depuis un hélicoptère, deux flingues à la main, pour tuer un casting de figurants assez hallucinant tant les corps tombent à la vitesse de l’éclair.

Car oui, à force de vouloir toujours nous livrer plus, le film devient aussi parfois incroyablement stupide, comme en témoigne ces scènes d’hélicoptère totalement filmées avec les pieds, où la scène de l’échelle, pas crédible un seul instant, mais bien rigolote comme tout. Mais c’est ça également, l’esprit de Enter The Eagles. Allez toujours plus loin pour que le spectateur lui passe un bon moment, quitte à en rire. Et il faut bien avouer que le final fait encore un gros pas en avant pour nous livrer la marchandise, avec ses acteurs qui cabotinent, et surtout, son ballon dirigeable en plein vol… fait en numérique hideux, avec sa publicité à peine camouflée. Si on ajoute à tout ça un combat final de très bonne qualité et bien long comme il faut, quelques moments bêtes et méchants, et surtout, un dialogue unique qui est resté dans la mémoire de tous les spectateurs de la part d’un Michael Wong serrant les dents, et nous avons là le pur divertissement d’action. Alors oui, cinématographiquement, ce n’est pas bon. Les amis du bon goût et de la logique n’apprécieront pas un seul instant, mais à côté de ça, le divertissement, le plaisir coupable, l’action, la bêtise, ça, c’est bel et bien là ! Et comme dirait Michael Wong, « I’ll be back from the Dead and I’ll kick your ass » !

Les plus

Ultra divertissant
Un spectacle hallucinant qui ne s’arrête pas
De l’action
Michael Wong

Les moins

Mais en fait oui, c’est quand même un peu nul !

En bref : Enter The Eagles, c’est LE plaisir coupable made in HK, avec un Michael Wong déchainé, de l’action qui oublie toute logique, Benny Urquidez qui joue mal mais se fight, la fille de Bruce Lee, du numérique qui pique les yeux et des dialogues cultes !

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