Beyond : Two Souls (2013 – Aventures – Playstation 3)

BEYOND: TWO SOULS

2013
Studio : Quantic Dream
Editeur : Sony
Genre : Jeu où on ne joue pas trop
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 3

Synopsis : Jodie Holmes nous raconte sa vie, et dans le désordre. Reliée depuis son plus jeune âge avec une entité invisible nommée Aiden, elle passera sa jeunesse enfermée dans un laboratoire où Nathan, un scientifique, essaye d’en apprendre plus sur ses capacités. Elle finira recrutée par la CIA…

Je me souviens, il y a longtemps, avoir découvert le studio Quantic Dream, et le réalisateur scénariste David Cage sur la PS2, avec le jeu Fahrenheit, proposant un gameplay différent, une histoire. Un jeu qui à l’époque, malgré des défauts évidents, m’avait fait bonne impression. Le passage sur la PS3 aura quelque peu changé la donne. En premier lieu, Heavy Rain, s’inspirant des polars sombres, montrait des qualités encore plus grandes, mais tenait par moment beaucoup plus du film interactif en faisant appel à des séquences de QTE plus nombreuses. Beyond: Two Souls est le dernier bébé des studios Quantic Dream, et David Cage vise encore plus haut d’après ses dires. En se penchant sur le jeu, de loin, on a envie de le croire. Ellen Page et Willem Dafoe au casting, faisant les voix des deux personnages principaux, en plus d’offrir leurs visages, capturés pour l’occasion via l’informatique. Au delà de ça, Hans Zimmer participe à la bande son du jeu, gage de qualité supplémentaire. Et en effet, lorsque l’on commence l’aventure de ce nouveau jeu vidéo, on peut le dire que l’ambiance est travaillée, la musique sublime, et les acteurs se prêtant au jeu livrent une interprétation remarquable. On pourra aussi s’extasier rapidement devant les diverses qualités graphiques du jeu en question.

C’est souvent magnifique, les personnages en premier, très réalistes dans leurs expressions et leurs modélisations. On pourra dire la même chose des différents décors du jeu, très variés, allant des laboratoires mal éclairés à une ville sous la neige, en passant par un petit village Africain ou des moments plus « fantaisistes ». Malheureusement, il faut bien avouer que face aux qualités, notamment visuelles donc, du jeu, l’équipe de Quantic Dream a oublié quelque chose de très important en cours de route. Car oui, Beyond: Two Souls est censé être un jeu vidéo. Sauf que finalement, à y regarder de plus près, il n’a plus grand-chose d’un jeu. Soyons clair, Quantic Dream continue son exploration des films interactifs, mais là où l’on pouvait mourir dans Heavy Rain, et où nos choix pouvaient influencer l’histoire, ici, c’est plutôt l’opposé. Beyond: Two Souls se retrouve donc avec de gros défauts qui vont lui jouer des mauvais tours. Si graphiquement, malgré certains niveaux qui semblent un poil moins travaillés, l’équipe a fait du très bon boulot, le reste va pêcher par beaucoup d’aspect. En premier lieu, le gameplay en lui-même, et la difficulté du jeu. Beyond: Two Souls, n’est pas vraiment un jeu. En voulant pousser encore plus loin l’aventure du film interactif, l’équipe en a oublié l’aspect jeu vidéo. Ici, on passe beaucoup plus de temps à regarder des cinématiques et à écouter de longs dialogues en appuyant de temps en temps sur quelques boutons ou en choisissant entre plusieurs options plutôt que de jouer véritablement. Même lorsque le joueur contrôlera enfin Jodie (Ellen Page donc) pour la faire courir ou visiter des lieux qui semblent immense, le jeu nous remet dans le droit chemin. Les décors qui semblent gigantesques sont en réalité minuscules (quelques rues à peine), le jeu nous guide, on suit un chemin établit, et la plupart du temps, après quelques pas, les QTE refont leurs apparitions, et le calme revient. On pourra en appuyant sur triangle jouer Aiden, l’entité reliée à Jodie, mais même constat, puisqu’il ne pourra pas s’éloigner des masses.

Heureusement tout de même, certaines séquences sortent du lot, comme par exemple l’évasion en train, parfois un peu brouillonne et avec certains QTE énervants, mais plutôt trépidante. Des passages comme ça, le jeu en a plusieurs, mais c’est finalement peu. Outre ce choix de gameplay assez énervant sur la durée du jeu, d’autres défauts viennent s’inviter dans le jeu. Si le gameplay ne laisse que peu de liberté aux joueurs, le scénario va lui aussi nous jouer des tours, puisque les différents choix que l’on pourra faire durant le jeu ne changeront aucunement l’histoire, mais ne nous feront que débloquer des trophées (super non?…). Quatre fins sont disponibles, et pour les avoir… il suffira de refaire le dernier niveau du jeu, puisque c’est dans les derniers instants qu’un de nos choix va enfin faire changer le cour des choses. Dommage que ce choix soit la dernière fois où l’on touche la manette avant de longues cinématiques… À côté de cela, on aurait pu penser que les développeurs nous feraient par moment jouer dans un univers difficile, où nos choix, s’ils n’influent pas l’histoire, pourraient nous apporter la mort… DU TOUT ! Ayant terminé le jeu, en essayant différentes possibilités dans des différents niveaux, même les plus mauvaises possibilités, je peux l’affirmer, Beyond: Two Souls est un jeu, que dis-je, un film interactif dans lequel le joueur (spectateur) ne peut pas mourir. Vous pourrez rater des QTE, prendre des coups, des balles, vous faire mordre par des chiens, rien à faire, Jodie sera toujours debout.

Le jeu ne représente aucun challenge, le jeu ne se joue presque pas, à l’exception de ces fameux QTE, ou de quelques déplacements d’un point A à un point B. Nous sommes bel et bien spectateur d’un jeu, un beau jeu qui se veut artistique et nous raconter une histoire complexe. Là encore, certains choix sont discutables. Si Ellen Page tout comme Willem Dafoe livrent des prestations excellentes, donnant un fond et de l’émotion à leur personnage, l’histoire en elle-même versera parfois dans le fantastique facile (comme dans les jeux précédents de David Cage, il est vrai). Ainsi, l’intrigue en elle-même, malgré de beaux moments, se fait en dessous de la psychologie et des caractéristiques des personnages. Que penser donc dans sa finalité de Beyond: Two Souls? Tout dépend de ce que vous recherchez dans un jeu vidéo. Car oui, techniquement, le jeu est très beau, l’emballage est travaillé et magnifique, les personnages sont intéressants, un peu d’émotion (facile) se retrouve par-ci par-là, mais ça ne va pas plus loin, nous sommes spectateurs et non pas joueurs (contrairement à ce que la boite indique « Vos décisions, son histoire »). Impossible de mourir dans le jeu ou de faire des mauvais choix, et de ce fait, développé ou pas, l’histoire se finit extrêmement rapidement. Que l’on soit un vrai joueur qui aime avoir la manette en main (et qui va rejeter le jeu) où que l’on soit novice et aime regarder l’écran en appuyant sur quelques touches (ce jeu est pour vous), Beyond: Two Souls est bien trop simple, et surtout bien trop court pour valloir un achat à son prix de lancement (70 euros quand même!). Dorénavant disponible pour environ 20 euros, vous pouvez vous laisser tenter, si ce genre d’expérience vous tente.

Les plus

Très beau

Ellen Page et Willem Dafoe

Pas parfait, mais développé (histoire, personnages)

Quelques bons moments

Les moins

On ne joue pas vraiment

Aucune difficulté (on ne meurt jamais)

Des choix qui ne changent pas grand-chose

Beaucoup trop court

En bref : Beyond: Two Souls va diviser les joueurs. On y est spectateur, on ne meurt jamais, on appuie sur des touches de temps en temps, et puis c’est tout, l’histoire se boucle en moins de 10 heures.

3 réflexions sur « Beyond : Two Souls (2013 – Aventures – Playstation 3) »

  1. C’est clairement un jeu qui ne m’attire pas. Certes, c’est très jolie mais si c’est pour être plus spectateur qu’acteur, autant regarder un film.
    Après, si je le choppe pour une dizaine d’euros, peut-être que je me laisserais tenter de le faire.
    A voir un jour lointain !

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