SCANNERS 3 : PUISSANCE MAXIMUM (Scanners 3: The Takeover) de Christian Duguay (1992)

SCANNERS 3 : PUISSANCE MAXIMUM

Titre original : Scanners 3: The Takeover
1992 – Canada
Genre : Fantastique
Durée : 1h39
Réalisation : Christian Duguay
Musique : Marty Simon
Scénario : B.J. Nelson et David Preston

Avec Liliana Komorowska, Valérie Valois, Steve Parrish, Colin Fox et Daniel Pilon

Synopsis : Helena et son frère Alex partagent un terrible secret: tous deux sont des scanners. Torturés par leurs étonnants pouvoirs, ils souffrent de très violents maux de tête, et tandis qu’Alex part chercher la sérénité dans un monastère en Thaïlande, Helena essaye un nouveau médicament expérimental. Les douleurs disparaissent, mais le médicament modifie très sensiblement son comportement, tout en augmentant considérablement ses pouvoirs. Sous des pulsions incontrôlables, elle tue son père adoptif, libère un groupe de scanners enfermé dans un hôpital, et conçoit un plan qui doit permettre de réduire le monde en esclavage. Personne ne semble capable de l’arrêter, mais son frère Alex revient de Thaïlande…

Scanners était un film culte, et s’il est loin, très loin d’être un chef d’œuvre, il a des qualités et son succès au box office motiva les producteurs à faire une suite. C’est ainsi que Scanners 2 vit le jour en 1991, toujours tourné au Canada, par Christian Duguay, et le film, malgré quelques facilités et défauts, était d’un assez bon niveau et surprenait en tentant de faire autre chose que le premier opus. À peine un an après débarquait Scanners 3, la dernière suite du film de Cronenberg, toujours réalisé par Duguay. Encore une fois, l’équipe a tentée d’aller dans une nouvelle direction. Scanners premier du nom parlait d’une guerre entre télépathe et du médicament les ayant fait devenir ainsi. Scanners 2 parlait d’une quête de pouvoir d’un flic manipulateur se servant des scanners pour parvenir à ses fins. Scanners 3 prend une nouvelle direction en parlant d’un nouveau médicament censé faire disparaître les migraines des scanners, qui malheureusement va avoir quelques effets indésirables. On ne change pas une équipe faisant du bon boulot, Duguay revient donc à la mise en scène, tout comme B.J. Nelson au scénario et Marty Simon à la musique. On peut donc s’attendre à un film du même niveau que les deux précédents : sympathique. Si Scanners 3 va être peuplé de quelques bonnes idées, mais aussi qu’il sera généreux en gore, et attention, même en sexe, il s’avérera être l’épisode le plus mauvais de la saga. La séquence d’introduction nous met directement dans le bain de ce nouvel univers. Lors d’une soirée, Alex s’amuse avec ses pouvoirs sur un ami, mais l’expérience tourne mal et Alex, accidentellement, sera le meurtrier de son ami. Il décide de fuir le pays, laissant son père, gérant d’une société pharmaceutique et sa sœur Helena, scanners elle aussi, derrière lui. Point de départ intéressant et très différent des précédents opus, mais pas forcément abordé de la bonne manière, surtout que la mise en scène de Duguay ne colle pas forcément avec l’aspect dramatique que le scénario tente de véhiculer.

Passé cette courte introduction, le scénario occulte quelque peu Alex pour se focaliser sur sa sœur Helena, scanners donc aussi, et souffrant d’affreuses migraines. Son père vient d’inventer une toute nouvelle drogue censée faire arrêter les douleurs, mais celui-ci est encore au stade expérimental. Mais face à la douleur de ces crises, Helena va être tentée et finalement essayer le médicament. Celui ci va fonctionner à merveille, les douleurs vont disparaître immédiatement. Un autre effet arrivera, des pulsions violentes et assassines, et Helena, rapidement, aura la folie des grandeurs et voudra contrôler le monde qui l’entoure. Les meurtres vont s’enchainer à grande vitesse pendant que de son côté, on retrouve Alex dans un temple Thaïlandais. Le moins que l’on puisse dire, c’est que si l’on ne s’ennuie jamais véritablement (le réalisateur ne nous laisse pas le temps, tout doit aller vite), le spectacle proposé est loin d’être un niveau exceptionnel, à pleins de niveaux. Le scénario, s’il traite encore d’un médicament pour Scanners, possède beaucoup de facilités et de lacunes, et amènera par moment des passages tellement gratuits que cela en devient flagrant et agaçant. Mais ce n’est pas tout, puisque Christian Duguay fera preuve d’une mise en scène sans réelle inventivité. Il ne saura jamais mettre telle ou telle chose en valeur, si bien que certains passages paraitront ridicules. La partie se déroulant en Thaïlande est ainsi trop peu développée pour que l’on puisse s’attacher au personnage d’Alex, surtout que l’acteur fait le strict minimum, comme la plupart des acteurs secondaires. Seule l’actrice jouant Helena semble s’en donner à cœur joie et rend son personnage à la fois attachant dans ses faiblesses et détestable dans sa quête de pouvoir. Heureusement car une grande partie du film repose sur ses épaules.

Alex va bien entendu revenir de Thaïlande pour permettre une rencontre et un duel entre les deux personnages, duel attendu dans tout Scanners. Là où le final du premier film était surprenant, celui du second efficace, on ne pourra encore une fois pas dire la même chose de celui de ce Scanners 3. Dés le retour d’Alex, celui ci va être attaqué par divers scanners, et les situations vont s’enchaîner, sans pour autant convaincre. Les têtes vont exploser, les effets spéciaux seront de bonne facture, et le réalisateur va même se lâcher en plaçant quelques plans de femmes nues qui feront toujours plaisir à l’œil masculin, mais qui s’avèrent totalement gratuits et inutiles. On trouvera ainsi une infirmière scanners usant de ces charmes sur Alex pour le faire tomber dans un piège. Le vieux fantasme masculin de l’infirmière a encore frappé. Au final, Alex tue, Alex tente de s’échapper, et on ne s’y intéresse pas vraiment, la sauce ne prend pas, et au final, Alex ressemble un peu à David, le héros du précédent opus. Il fuit à un moment du récit, se fait poursuivre, s’échappe, puis finalement décide d’arrêter le méchant de l’histoire en s’infiltrant dans un bâtiment. C’est la même chose ici, le spectateur s’ennuie donc un peu, et le final, que l’on attendait pour voir du grand spectacle pas prise de tête, est d’une simplicité assez étonnante. Pire, il sera torché en même pas deux minutes, n’en mettra pas forcément plein la vue, loin de là, mais parvient tout de même à éviter trop de niaiserie. Toujours ça de prit. Scanners 3 évite le désastre total, mais aussi vite vu, aussi vite oublié. Une suite inutile mais intéressante, mais pas forcément réussite.

Les plus

Quelques bonnes idées
Le personnage d’Hélèna

Les moins

Un scénario peu intéressant
Une mise en scène passe partout
Final décevant

En bref : La suite de trop, Scanners 3 contient des facilités énormes, la mise en scène est peu inspirée, le final décevant, et n’a finalement pas grand-chose de vraiment original. A oublier.

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