RÉGRESSION de Alejandro Amenábar (2015)

RÉGRESSION

Titre original : Regression
2015 – Espagne / Canada
Genre : Thriller
Durée : 1h46
Réalisation : Alejandro Amenábar
Musique : Roque Baños
Scénario : Alejandro Amenábar

Avec Ethan Hawke, Emma Watson, David Thewlis, Lothaire Bluteau, Dale Dickey, David Dencik et Aaron Ashmore

Synopsis: Dans les années 1990, de plus en plus de rumeurs parlent de rites sataniques. Un homme, John Gray, est arrêté au Minnesota, en 1990, pour avoir abusé sexuellement de sa fille Angela. Mais il n’en a aucun souvenir, serait-il au cœur d’un complot ? L’inspecteur Bruce Kenner est chargé de l’enquête aidé du Dr Kenneth Raines.

Un nouveau film avec un casting international, co-production entre le Canada et l’Espagne, réalisé par Alejandro Amenábar, voilà qui me faisait envie. L’homme n’est clairement pas le plus productif du monde, mais aura réalisé des films suffisamment forts pour marquer les esprits, comme Tesis (1996), Ouvre les Yeux (1997) ou Les Autres (2001). Le retrouver à la tête de Régression, qui nous promet une enquête sombre sur un possible culte satanique, mais également d’une jeune femme qui fut abusée par son propre père, ça n’annonce que du bon. Surtout quand on se penche sur le casting et que l’on retrouve Ethan Hawke qui a l’air de prendre plaisir à jouer dans des films de genre depuis quelques années (Daybreakers, Sinister, American Nightmare), mais également Emma Watson qui a l’air de vouloir diversifier ses rôles depuis la fin d’Harry Potter (avec des œuvres variées, comme The Bling Ring, This is the End où elle se parodie, ou encore Noé de Aronofsky). Regression part avec de bonnes bases et à attire la curiosité dés le départ. Et ça commence sacrément bien d’ailleurs. Une petite ville, le début des années 90, et voilà l’inspecteur Bruce Kenner (Ethan Hawke) enquêtant sur les actes sexuels qu’un père de famille aurait eu sur sa fille Angela (Emma Watson). La mise en scène est sobre, les couleurs grises, on sent le ton froid du métrage, l’intrigue qui ne demande qu’à décoller.

Et elle va décoller, puisque la première heure de Régression sera plutôt convaincante, nous posant pas mal de questions, entretenant son mystère bien comme il faut. Grâce à la régression, cette technique d’hypnose permettant aux personnages de se rappeler d’événements passés grâce à la suggestion l’affaire se corse, puisque si Angela a bien subie les abus de son père, il n’est pas le seul coupable, et l’ensemble indique une affaire beaucoup plus grosse, avec une secte et d’autres activités beaucoup plus discutables (oui, le sacrifice de bébés par exemple) ? Amenábar intéresse, et on se demande bien où il va nous mener. Certainement pas dans la même direction que Les Autres, puisque l’aspect fantastique (la secte, le diable) est présent d’emblée de jeu. On se prend au jeu, nous suivons l’enquête, les détails débarquent les uns après les autres, doucement afin que le film ne grille pas ses cartes, et on se met à s’imaginer un final glauque au possible. Amenábar soigne vraiment son métrage, et certaines scènes sortent clairement du lot, comme les rêves que feront l’inspecteur, où son exploration de la grange alors qu’il écoute les commentaires d’Angela dans son casque, et s’imagine l’action se dérouler dans les lieux.

Ça aurait pu continuer dans cette direction, sauf que passé la première heure, le film se grille lui-même. Déjà en jouant la carte de la facilité, en nous donnant le cliché de la porte de la grange qui s’ouvre toute seule, suivi d’un des pires jumpscares de ces dernières années (oui, déjà que je ne suis pas fan du procédé, vous pouvez imaginer l’ampleur des dégâts…), puis en nous offrant un retournement de situation absolument mal venu en plus d’être quelque peu prévisible, et remettant tout ce que l’on vient de voir en doute. Sauf que Régression ne le fait pas de la même manière que Les Autres par exemple (oui encore), il le fait avec beaucoup moins de subtilité, et dans un final vite expédié et qui semble intéresser beaucoup moins le réalisateur qui tout ce qui précédait. Après, est-ce que l’on a vraiment perdu au change, quand on voit par exemple le résultat lorsqu’Amenábar se lance dans l’horreur pure (la fameuse scène du jumpscare) ? Pas sûr en fin de compte, mais en l’état, Régression est une grosse déception, surtout qu’il nous accroche au début, pour mieux nous abandonner par la suite, et ce de manière brute ! Dommage, je voulais y croire.

Les plus
Le début de l’enquête intéresse
Quelques scènes qui marquent
Les moins
Les révélations finales
Une seconde heure moins bonne
Un jumpscare tout pourri

En bref : Ça commençait bien, c’est bien filmé, ça intéresse, puis passé la moitié du film, on décroche, et on voit venir le final que l’on ne voulait pourtant pas voir.

2 réflexions sur « RÉGRESSION de Alejandro Amenábar (2015) »

  1. Ah ? On vient de le louer et on a trouvé ça vraiment bien. Le film est malin, bien filmé, bien interprété… Très bon thriller pour nous.

    1. Arf, comme quoi… Après je ne suis pas étonné, le film a énormément divisé, je l’avais vu avec mes potes cinéphiles, et parmi nous, certains avaient adoré, d’autres détestés encore pire que moi.

      Une amie l’avait découvert l’année dernière et avait apprécié aussi… Perso, jamais eu le courage de retenter, je n’avais pas aimé, peu motivé à lui donner une seconde chance à celui là haha. Nous ne sommes donc pas dans le même clan pour une fois !

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