AENIGMA de Lucio Fulci (1987)

AENIGMA
Titre Original : Aenigma
1987 – Italie
Genre : Horreur
Durée : 1h25
Réalisation : Lucio Fulci
Musique : Carlo Maria Cordio
Scénario : Lucio Fulci et Giorgio Mariuzzo
Avec Jared Martin, Lara Naszinsky, Ulli Reinthaler, Sophie D’Aulan et Jennifer Naud

Synopsis : Une jeune lycéenne est le souffre douleur de son lycée. Après une agression, elle tombe dans le coma. Mais son esprit s’échappe et s’empare d’une autre élève, venant d’arriver dans l’école. Elle va pouvoir enfin se venger…

Aenigma arrive en 1987, et selon beaucoup, Fulci est déjà mort, cinématographiquement parlant. Ce n’est pas totalement faux, mais il faudra tout de même reconnaître que le bonhomme tentera plus d’une fois de remonter la pente, et Aenigma fait partit de ces films là, réalisé après les films d’héroïc fantasy et de science fiction post-apocalyptique. On arrive à ressentir pendant le métrage la patte du grand Fulci, et pourtant, ça ne marche jamais vraiment. C’est plutôt l’ennui et les rires involontaires qui gagnent le spectateur. Fulci est d’ailleurs présent sur Aenigma au scénario, à la réalisation, mais aussi au effets spéciaux, et pour le maître du gore, il aurait mieux fait de confier cette tâche à quelqu’un d’autre. Enfin nous y reviendrons plus tard. Pourtant, les premiers instants donnent confiance. Kathy se maquillage, s’habille, et va voir un beau gosse. Ils s’embrassent, mais en réalité, c’est un coup monté pour que l’école puisse se moquer d’elle une nouvelle fois. Kathy sera finalement victime d’un accident de voiture, qui la plongera dans le coma, entre la vie et la mort. Cependant, elle ne poursuit qu’un seul but : se venger. Et l’arrivée d’une nouvelle élève dans l’école va lui permettre d’effectuer sa vengeance, en prenant possession de son corps. En seulement dix minutes de métrages, toutes les influences qu’auraient pu avoir Fulci pour Aenigma sont démasquées : Carrie de Brian De Palma pour la fille martyrisée qui va se venger, Suspiria et Phenomena de Dario Argento pour la nouvelle arrivante dans l’école, et un brin des films d’exorciste pour la possession.

Le mélange aurait pourtant pu détonner, mais le scénario prendra son temps à se mettre en place, et prendra des tournures pas forcément très intéressantes, entre la love story concernant la nouvelle élève et le médecin surveillant Kathy. La vengeance arrivera pourtant rapidement, et on retrouve la patte de Fulci à la mise en scène et les éclairages. De plus, la musique de Carlo Maria Cordio, auteur de la musique de Zombie 5 – Killing birds, s’avère vraiment excellente, et parvient à créer une ambiance purement sympathique (même si l’on aurait préféré le bon vieux Fabio Frizzi). Mais les meurtres vont finalement s’avérer également décevant sur toute la ligne, que ce soit au niveau des effets spéciaux eux même que des idées. Si le premier meurtre, non sanglant, pourra faire passer l’illusion, le second le fera avec beaucoup plus de difficultés, et se plantera lamentablement. L’attaque des escargots, qui aurait pu rappeler les plus belles attaques d’animaux des films de Fulci de la belle époque, se retrouve vite ridicule, malgré des bruitages plutôt gerbant. La lenteur de l’action et le concept même fait finalement que la scène tombe à l’eau, et on n’y croit pas un seul instant. Après ce second meurtre, le rythme faiblira, et Aenigma se centrera un peu plus sur l’histoire d’amour, contenant bien peu d’intérêt. Il faudra attendre un petit moment avant de retrouver un Fulci en forme lors de certaines scènes, notamment le long passage du musée, où le metteur en scène semble avoir trouvé une motivation pour nous fournir la scène d’anthologie du métrage, et une séquence de rêve aux éclairages rougeâtres du plus bel effet. Ces séquences seront malheureusement trop courtes et l’ennui gagnera de nouveau ensuite, alternant les séquences de meurtres molles, et les séquences involontairement drôles (la scène avec le poster de Tom Cruise) jusqu’à un final plutôt vite expédié et mal venu. Quelques scènes ne parviennent donc pas à sauver Aenigma d’un ennui quasi-total.

Les plus Les moins
Quelques bonnes scènes
Un bon score musical
Long
Rythme inégal
Des scènes ridicules

Quelques scènes réussies au milieu d’un métrage longuet et ennuyant, mal joué, parfois risible.

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