MALICE IN LALALAND de Lew Xypher (2009)

MALICE IN LALALAND

Titre original : Malice in Lalaland
2009 – Etats Unis
Genre : Aventures / Porno
Durée : 1h34
Réalisation : Lew Xypher
Musique : Aguardente
Scénario :  Lew Xypher

Avec Sasha Grey, Dirty Fred, Andy San Dimas, Keni Styles et Ron Jeremy

Synopsis : Malice parvient à s’échapper de l’asile dans lequel elle était retenue grâce à l’aide d’un lapin. Poursuivie par Jabbowski, le gardien travaillant pour le docteur Queenie, Malice va vivre des aventures sexy en suivant la route du lapin.

Malice in Lalaland est un projet dont la date de sortie a souvent été repoussée (prévue au départ pour le 20 Janvier 2010, la date fut ensuite repoussée au mois de Février, puis d’Avril, avant de finalement sortir en dvd en Mai), une adaptation très libre des fameux romans de Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir. Un peu comme le Alice au pays des merveilles de Tim Burton sorti en Mars. Sauf que le film de monsieur Burton se cassait la gueule très rapidement, la faute à un univers trop Disney et à un rythme franchement mou, donnant un film ennuyeux, pas toujours au point, mais qui cartonna au box office. Pire, la 3D y était ignoble, tout comme certains effets. Un comble pour un film ayant coûté 200 millions de dollars, et ayant nécessité plus d’un an de postproduction. C’est maintenant que l’on découvre ce fameux Malice in Lalaland, tourné pour beaucoup moins (environ 250 000 dollars seulement), et ayant plusieurs atouts dans sa poche pour être une adaptation beaucoup plus aboutie, mais s’éloignant encore un peu plus de l’œuvre de base, tout en évoluant dans un univers similaire. On y retrouvera des personnages (Alice, renommée Malice, le lapin, la chenille, le chat, bref, tout ce qui est animalier) dans un univers plus fou, car forcément plus réaliste dans un sens (pas de chat numérique affreux). En bref, beaucoup d’ambitions pour un film pour adultes interdit aux moins de 18 ans. Doté d’un casting de têtes bien connues dans le genre (Sasha Grey, Ron Jeremy, Keni Styles), d’une histoire ambitieuse, d’effets spéciaux numériques, d’une bande son hard rock réjouissante, Malice in Lalaland a toutes les cartes en main pour nous offrir un spectacle fun, adulte, et supérieur à la version de Burton si l’on cherche à comparer.

En effet, première constatation au lancement du film, celui-ci à bénéficié d’un réel travail artistique, d’une vraie mise en scène, et ne va pas perdre de temps en s’éternisant sur des détails. Bons points pour lui. Les dix premières minutes du métrage s’attarderont sur l’évasion de Malice, et donnera le ton. Photographie travaillée (malgré des soucis pendant le tournage et le changement du directeur de la photo à deux reprises), plans intéressants et bien trouvés, mix entre les prises de vues réelles avec les acteurs et des plans en animation, un thème musical revenant à plusieurs reprises et qui se révèle franchement efficace (la bande son est signée par deux groupes belges : Aguardente et Channel Zero). Ce début est vraiment très prometteur, et malgré le peu de dialogues, les acteurs ont une présence à l’écran. On ne doute à présent plus des différents talents de Sasha Grey, que ce soit dans le cinéma traditionnel après The Girlfriend Experience et Smash Cut (en attendant de voir sa participation à la série Entourage et espérons la sortie prochaine de mon propre film tourné en fin d’année dernière avec elle, Life) ou dans le cinéma pour adultes, ou elle fait tout, et est même maintenant réalisatrice. Dirty Fred, jouant Jabbowski, se révèle vraiment amusant à plusieurs reprises dans ses dialogues (puisque le garçon n’aura aucunes scènes de sexe, et se contentera de traquer sans relâche Malice, et se fera souvent avoir). Le lapin lui-même possède un look intéressant, rappelant quelque peu le lapin Frank de Donnie Darko. Beaucoup de points positifs dés le début du métrage, auxquels on peut ajouter l’ambiance générale du métrage, malgré quelques petits défauts par ci par là, que l’on peut facilement mettre sur le dos du petit budget (on pensera à quelques plans sonnant faux, notamment lorsque les personnages se donnent des coups) ou des soucis de production (l’équipe du repartir en tournage après la fin de celui-ci).

Passé l’évasion de Malice, le film suit son personnage, en peignoir et chaussons en forme de lapin, qu’elle échangera contre une tenue plus sexy, pantalon noir moulant et veste en jean, dans sa fuite, et sa rencontre avec différents personnages, comme Chester (Keni Styles), qui revêtira un énorme masque de chat, ou Kater (joué par Ron Jeremy, ancien acteur porno que l’on a pu voir dans de nombreux films Troma, ou dans la scène de la grève des acteurs porno dans Hyper Tension 2) dans un rôle dialogué assez savoureux, où il fera découvrir à Malice les effets de la drogue, représenté à l’image par des déformations. Et le sexe dans tout ça, me direz-vous, puisque mine de rien, Malice in Lalaland reste un film pour adultes. Ne vous inquiétez pas, le sexe est bel et bien présent, des scènes de sexe entrecoupent le récit environ toutes les 15 minutes. Celles-ci sont en général assez courtes, environ 5 minutes chacune, et mettent en scène des personnages très variés, rencontrés par Malice. Queenie (Andy San Dimas), que l’on verra assez peu dans le métrage, aura droit à sa scène de groupe, Chester aura droit quand à lui à deux scènes, nous aurons droit à un spectacle lesbien sur une scène, et même au tournage d’une scène à 4 (scène que l’on peut voir comme Sasha Grey l’a elle-même filmée avec un petit caméscope dans les bonus de DVD, alors que l’ensemble du métrage à été tourné en 35mm). Bien entendu Sasha ne sera pas en reste, ayant droit à deux scènes (une avec Keni Styles, l’autre avec 2 autres filles). Ces scènes sont en général toujours mises en scène de la même manière, avec de légers zooms, et des coupes pour passer plus vite d’une position à l’autre. Mais rassurez-vous, le même soin à été apporté autant à la partie histoire qu’à la partie pour adultes, et le dvd se veut malin en nous donnant la possibilité de regarder le film normalement (avec sous titres en plusieurs langues), ou bien seulement la partie histoire, ou seulement la partie pornographique. De quoi en quelque sorte viser un plus large public.

Lew Xypher, le réalisateur, mais également coscénariste et coproducteur de Malice in Lalaland, a soigné son film jusqu’au bout, pour ce qui semble n’être que son second long métrage. Pour l’amateur de films porno, son film contient de nombreuses scènes du genre, où la plupart des acteurs du métrage se donnent corps et âme, mais surtout corps (désolé, elle était facile, mais il fallait que je la sorte), bien que l’on puisse regretter l’absence de certaines choses qu’un des dialogues du film nous promettait (la dernière scène de sexe).  L’insertion de ces scène dans l’histoire se fait naturellement pour la plupart, et s’inscrivent dans la fuite de Malice, même si certaines semblent totalement gratuites et surtout s’étirent en longueur. La partie histoire quand à elle se laisse suivre avec plaisir, l’ensemble est fluide, il se passe suffisamment de choses pour ne jamais ennuyer (contrairement à un certain film de Burton où il fallait attendre 3 plombes), le soin apporté à l’ensemble de l’œuvre et la fraicheur des acteurs font mouche, même si certains jouent très mal. On pourra toutefois lui reprocher finalement la simplicité de l’histoire, et la rapidité du final, assez rapidement expédié (ce qui ne retire rien à la beauté des images). Malice in Lalaland n’est pas le film parfait, il souffre de quelques défauts que l’on peut mettre sur le dos de son faible budget, de quelques scènes simplistes de leur déroulement, ainsi que parfois d’une interprétation assez approximative de la part de certains comédiens, mais l’ambition générale d’un tel projet, ainsi que la fraicheur des comédiens principaux (Sasha Grey, Keni Styles) et la rigueur portée à l’ensemble du projet par l’équipe remportent l’adhésion, et nous font passer un très bon moment. Chapeau !

Les plus

Un film porno différent
Travaillé visuellement
De bonnes scènes
Ambitieux, même si parfois maladroit

Les moins

Certains acteurs très mauvais
Limité
Des scènes qui s’étirent

En bref : Bien supérieur à la version de Tim Burton, Malice in Lalaland mixe assez adroitement histoire, scènes porno, dialogues amusants, visuel travaillé et bande son hard rock. Une excellente surprise qui mérite le détour.

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