1990 – Etats Unis
Genre : Science fiction
Durée : 1h31 (version cinéma), 1h49 (version Renegade)
Réalisation : Russell Mulcahy
Musique : Stewart Copeland
Scénario : Peter Bellwood, Brian Clemens et William Panzer
Avec Christophe Lambert, Virginia Madsen, Michael Ironside, Sean Connery et John C. McGinley
Synopsis : 2024. Après la disparition de la couche d’ozone, les terriens sont menacés de destruction. Quelques années plus tôt, l’immortel Highlander Connor MacLeod, a conçu un bouclier afin de protéger la planète. Mais il découvre que la couche d’ozone est en train de se reconstituer, et que d’autres immortels sont à sa recherche…
Sorti originellement début 1991 en France, Highlander 2 n’aura pas le succès du premier opus, et les raisons sont simples, le film est un ratage total. L’histoire accumule les imbécillités, les scènes s’enchaînent dans l’incohérence la plus totale, les personnages sont soit creux, soit ridicule, et une fameuse réponse arrive et ne plait pas. Les immortels seraient des extraterrestres bannis de leur planète et voués à s’entre tuer sur terre jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Quelques scènes marquaient tout de même et Michael Ironside en méchant, ça ne se refuse jamais. Mais le film restait mauvais, et la franchise était alors vouée à la mort, même si par la suite, de nouveaux épisodes encore plus mauvais firent leur apparition. Aujourd’hui, les raisons de cet échec artistique sont connues, et nous avons la possibilité de découvrir une nouvelle version de Highlander 2, celle du réalisateur qui a perdu le contrôle de son film en cour de route. Tourné en Argentine au mauvais moment, le budget du film fut rapidement dépassé à cause de la crise économique qui débarqua pile à ce moment là, le matériel de tournage fut parfois confisqué par la douane, l’équipe sur place n’était pas spécialement qualifié pour les prouesses techniques que Mulcahy souhaitait, les producteurs voulaient impérativement faire revenir Sean Connery et l’équipe devait s’adapter aux réécritures de scénario parfois peu habiles. Pire, lorsque le budget fut dépassé, le projet tomba dans les mains de divers assureurs qui demandèrent certaines modifications, arrêtèrent le tournage alors que celui ci n’était pas terminé, et pire, le montage tomba entre leurs mains, donnant ainsi la bouillie incohérente et parfois incompréhensible que l’on connaît, et aux effets spéciaux douteux. Mais tout cela, c’était avant. Non pas que dans sa nouvelle version, Highlander 2 soit devenu un chef d’oeuvre (loin de là), mais le spectateur y trouve déjà bien plus d’intérêt, et dans l’ensemble, cela tient mieux la route.
Le fan du premier opus se retrouve déjà quelque peu en terrain connu dés l’introduction, puisque ce nouveau montage nous propose des flash-back coupant le film, comme dans le premier opus. Ceux ci ont pour but de répondre à certaines questions, comme d’où viennent les immortels, pour ainsi permettre à Highlander 2 de continuer son histoire, puisque rappelez vous, la fin du premier opus était très loin d’être ouverte, MacLeod étant le dernier des immortels, et avait donc gagné le prix, celui de devenir mortel. Les flash-back sont cette fois ci très bien insérés, même si on est loin du premier opus. Première grosse différence cette fois ci, les immortels ne viennent plus de la planète Zeist, tout cela est supprimé du film (en VO, le nouveau doublage français parle toujours de cette fameuse planète). Les immortels viennent d’un lointain passé, de chez un peuple aux technologies avancées. A cette époque, les personnes se rebellant contre le général Katana (Michael Ironside) sont bannies dans le futur pour devenir immortel, et s’affronter jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Si cela reste toujours quelque peu incohérent vis à vis du premier film (comment se fait-il que Ramirez et MacLeod ne se connaissent pas au début du premier film alors ?), mais cela tient déjà beaucoup plus la route. Notre histoire se déroule cette fois ci dans le futur, en 2024. Connor MacLeod est maintenant mortel depuis une trentaine d’années et est un petit vieux. 25 ans plus tôt, il a construit un bouclier protégeant la terre de la disparition de la couche d’ozone. Bouclier qui est encore présent aujourd’hui. Mais le général Katana, qui a banni MacLeod il y a bien longtemps, veux se débarrasser de lui, et envoi deux immortels sur Terre, avant de s’y rendre également, ce qui rendra à MacLeod son immortalité alors que celui ci avait enfin accepté de mourir. Dans son histoire, Highlander 2 Renegade version s’avère bien plus convainquant et sérieux que la version cinéma, même si certains points s’avèrent toujours sous développés ou tombant dont ne sait ou.
Ainsi, les immortels du passé (mais très avancé) avec des ailes et une coupe punk sont toujours ridicules, le retour de Ramirez ne sert pas à grand chose, tout comme, une nouvelle fois, sa mort, tout à fait risible (comme son arrivée en fait), le personnage de la terroriste écologique Louise Marcus (Virginia Madsen, pourtant excellente dans Candyman) est très sous développé, d’autant plus que son histoire d’amour avec MacLeod, faite pour retrouver l’ambiance romantique du premier opus, tombe comme un cheveu dans la soupe, d’un coup. Mais Mulcahy s’en sort très bien au niveau de la mise en scène, bien que certains combats soient bien trop expéditifs (comme le combat final), mais dans son ensemble, nous pouvons maintenant découvrir une œuvre cohérente et plus maîtrisée. L’ordre de certaines séquences change, d’autres ne sont plus dans le montage, tandis que d’autres séquences font leur apparition, dont certaines tournées 4 ans après la sortie du film, les fameuses scènes que les assureurs n’ont pas laissés le temps à l’équipe de tourner. Mulcahy veut nous donner une vision beaucoup plus sombre que le premier opus, cela se ressent avec le bouclier (bleu, alors qu’il était rouge très moche dans la version cinéma), les décors crade et humide et autres détails. Mais il n’oublie pas de mettre quelques séquences résolument fun dans son récit, avec l’aide de son nouveau grand méchant, qui s’en donne à cœur joie, comme dans la séquence du train, qu’il fera accélérer à plus de 700 à l’heure jusqu’à ce que les passagers viennent s’écraser littéralement contre les vitres. Totalement surréaliste, mais fun. Pourtant, cette nouvelle version, plus sérieuse, se suit véritablement avec plus d’intérêt, malgré des choix discutables, tant de mise en scène que de scénario, mais tout n’est pas rattrapable. Si les fans pourront encore bouder l’aspect science fiction du métrage, celui ci n’est pas pour autant ridicule, le souci de l’écologie et de la couche d’ozone étant un sujet d’actualité, bien qu’à l’époque, cela était un thème facile au cinéma. A présent, Highlander 2, dans sa version Renegade, n’est plus le film honteux que l’on a connu pendant de nombreuses années, et reste un divertissement honnête, plus long de presque 20 minutes, bien que très en dessous du premier opus.
Les plus
Bien mieux et sérieux que la version cinéma
Plus cohérent
Michael Ironside en méchant
Les moins
Sean Connery de trop (il vient pour son chèque)
Final ouvertement raté
Ça reste incohérent comparé au premier film
En bref : Une nouvelle version qui surprend, de par la cohérence qu’elle parvient à instaurer à présent. Le projet était ambitieux, peut être bien trop, et si certaines choses sont de trop (Sean Connery) ou mal exploitées (le personnage de Virginia Madsen, le final expéditif), le spectacle est d’honnête facture.