LA DANSE DU LION (師弟出馬) de Jackie Chan (1980)

LA DANSE DU LION

Titre original : The Young Master – Shi Di Chu Ma – 師弟出馬
1980 – Hong Kong
Genre : Kung Fu Comedy
Réalisation : Jackie Chan
Musique : Frankie Chan
Scénario : Jackie Chan, Edward Tang et Tung Liu

Avec Jackie Chan, Wai Pak, Sek Kin, Yuen Biao, Tien Fend, Wang In Sik et Fung Hak On

Synopsis : Dragon est orphelin depuis son plus jeune âge. Étudiant en arts martiaux, il est élevé avec son grand frère par maître Tien. Chaque année a lieu une compétition au cours de laquelle les meilleurs élèves doivent affronter ceux de l’école adverse. Le grand frère de Dragon étant blessé, c’est Dragon qui va devoir prendre sa place et conduire l’équipe.

En 1980, après avoir enchaîné sur plusieurs succès ces dernières années (Drunken Master et Snake in the Eagle’s Shadow en 1978, puis La Hyène Intrépide qu’il réalise en 1979), Jackie Chan signe un contrat avec la Golden Harvest. Il livrera quelques uns de ces meilleurs métrages lors de cette décennie pour eux, et signera la plupart de ses films en tant que metteur en scène. En 1980, la Golden Harvest l’envoi en Amérique pour jouer dans Big Brawl Creek (Le Chinois), loin d’être un succès (et on comprend pourquoi), et Chan signe également sa deuxième mise en scène avec The Young Master, rebaptisé en France la Danse du Lion, titre n’ayant de rapport qu’avec la scène d’ouverture en fait. La magie des titres français… Pour ce film, et comme ce sera souvent (toujours ?) le cas, Jackie Chan bénéficie d’un budget plus qu’honnête et son tournage s’étendra sur de nombreux mois. Poursuivant le succès de ces films précédents, il livre une nouvelle fois une Kung Fu Comedy, et de haut niveau qui plus est. Interprétant encore une fois un jeune élève dans une école de kung-fu (et s’appellant comme souvent à l’époque Dragon), Chan joue plus précisément un orphelin, qui fut recueillit par maître Tien très jeune avec son grand frère. Bien entendu, la vie n’est pas toujours facile, entre l’entraînement, les demandes du Maître, et les deux enfants sont de jeunes adultes, qui pensent donc également aux femmes. Classique, et justement, Jackie Chan va jouer sur ce côté faussement classique, en découpant ouvertement son film en deux parties.

La première partie fera office de grosse introduction classique, qui ne se démarque pas énormément des dizaines et dizaines d’autres Kung Fu Comedy qui déferlent sur les écrans à cette période là. Mixant humour et combats, Chan nous montre la compétition entre les deux écoles (impressionnante il faut dire), en se permettant bien plus d’humour qu’autrefois, et en développant ses deux personnages principaux, ces deux frères. L’un est plutôt assidu et respectueux (Jackie Chan, pour une fois) tandis que l’autre profite de la moindre opportunité pour se faire un peu d’argent et faire venir au sein même de son école des femmes. Un tel secret ne peut pas rester secret longtemps bien entendu Wai Pai joue le rôle du frère, rôle important et déclencheur de tous les événements du film, mais pourtant assez effacé à l’écran, et n’apparaissant que peu. En effet, viré de l’école par son maître, le chemin qu’il empruntera par la suite ne sera que vaguement montré, Chan préférant se focaliser sur les conséquences, et sur son propre personnage, quittant également l’école pour partir à la recherche de son frère, qui devra assumer les conséquences et tenter de tout réparer. La première partie du film, plus classique, nous propose quelques combats très bien chorégraphiés et techniques, où l’on retrouvera avec joie Yuen Biao dans un petit rôle, encore une fois plein d’humour. Dans toute la première partie, l’humour est le gros point fort du métrage, tant Jackie Chan en fait souvent des tonnes et multiplie les situations comiques, notamment avec le personnage du policier, père de Yuen Biao. La « chasse à l’homme » entre les deux hommes, commençant dans la rue, puis les marécages, avant de continuer carrément dans un bain puis dans la maison du policier, est hilarante de bout en bout.

Mais dès que le grand méchant arrive enfin en plein cœur du métrage, The Young Master se transforme, abandonnant donc en quelque sorte les tics et autres effets classiques de la Kung Fu Comedy pour emprunter un style bien plus rapide et percutant. Le changement s’opère doucement dans une scène comique où Chan se fait passer pour un mendiant et terrasse deux adversaires ainsi, en utilisant tout ce qu’il a sous la main, allant jusqu’à camoufler ses jambes en se fabriquant une jupe afin de surprendre ses adversaires. Mais là où le virage opéré dans le film explose à l’écran, c’est bien entendu dans son combat final, sans aucun doute l’un des plus longs de la longue carrière de Jackie Chan. Affrontant comme souvent un adversaire beaucoup plus fort que lui en la personne de Wang In Sik, le combat est beaucoup plus rapide, beaucoup plus violent, et surtout Chan devra compter sur la force pure et dure afin de vaincre son ennemi, et non pas sur ses techniques, contrées par son adversaire. Un pur moment d’anthologie s’étirant en durée pour le plus grand plaisir, et où Jackie Chan sera bien souvent envoyé au sol dans des chutes toutes plus douloureuses les unes que les autres. A l’issue de ce monumental combat, Chan ne peut s’empêcher de terminer son film sur une petite note d’humour, mais tellement logique après un tel combat que cela passe comme une lettre à la poste. Pour sa première réalisation pour la Golden Harvest et son entrée dans les années 80, Jackie Chan frappe fort !

Les plus

Une première partie classique mais réussie
Le monumental combat final
L’humour qui fonctionne parfaitement

Les moins

Le frère rapidement éclipsé

En bref : La Danse du Lion est une très bonne réalisation de Chan. Après une première partie plus classique et pleine d’humour, le film fait place à un très long combat final misant tout sur la force.

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