LOVESICK DEAD (死びとの恋わずらい) de Shibuya Kazuyuki (2001)

LOVESICK DEAD (LOVE GHOST)

Titre original : Shibito No Koiwazurai – 死びとの恋わずらい
2001 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Shibuya Kazuyuki
Musique : Endô Kôji
Scénario :  Tomomatsu Naoyuki d’après Ito Junji

Avec Matsuda Ryuhei, Goto Risa, Miwa Hitomi, Miwa Asumi, Akiyoshi Kumiko, Itô Miki et Yôsuke Saitô

Synopsis : Midori retourne avec sa mere dans la ville où elle est née et retourne en cours. Dans cette ville, il y a une légende appelée « tsujiura » où on arrête quelqu’un au coin de la rue pour lui demander notre chance et notre avenir en amour. Midori se fait de nouveaux amis, et retrouve dans sa classe un ami de longue date, avec qui elle jouait quand elle avait 7 ans. Pendant ce temps, des étudiants se suicident peu de temps après avoir fait le tsujiuran où leur avenir leur a été dit par un étrange homme en noir.

Basé sur un manga de Ito Junji, encore une fois, Lovesick dead place son histoire, comme souvent dans ses adaptations, dans un petit village rural peuplé d’adolescents et possédant sa propre culture et ses mythes. Considérant que le film est un (très) petit budget tourné pour la vidéo, aucun doute que Lovesick dead est une réussite incontestable, tant par son ambiance visuelle que son histoire. Visuellement, c’est très réussit, et on pense par moment à deux autres adaptations de Ito : Uzumaki et Long dream. Cela est assez flagrant dans la toute première séquence, ou Midori nous raconte son rêve, qu’elle fait depuis une dizaine d’année. Lents travellings à la caméra, couleurs vertes et rouges, cadrages précis, musique envoûtante, on est dans le vif du sujet, dans l’ambiance. Passé cette introduction, l’histoire va commencer à se mettre en place. Car si l’ambiance, comme dans toute adaptation de Ito Junji, est importante, l’aspect dramatique sera lui aussi d’une importance capitale dans le déroulement des évènements, puisque dans un premier temps, le film va s’attarder sur ses personnages, leurs conditions, leurs passés, et leurs émotions. Midori vit seule avec sa mère depuis dix ans. Toutes les nuits, elle fait le même rêve où elle demande son avenir, selon la légende du tsujiuran, et un homme habillé en noir avance vers elle, mais elle n’a jamais l’occasion de voir son visage. En retournant à l’école, elle s’aperçoit que l’endroit exact de son rêve est juste au coin du lycée, ce qui ne va pas forcément la rassurer. Mais fort heureusement pour elle, elle va se faire de nouveaux amis au lycée, dont Tejima, qui va en tomber amoureux, alors qu’une autre fille (deux en réalité) craque pour lui. Mais elle va surtout retrouver dans la classe son ami d’enfance, Ryusuke.

Avec Ryusuke, Midori va alors pouvoir parler, repenser à son enfance, se sentir bien dans sa peau, et surtout, trouver quelqu’un à qui parler de ses rêves. Vous l’avez comprit, le développement psychologique des personnages est très important dans le métrage, et très étrange. Pendant toute la première demi-heure, l’aspect fantastique est quelque peu mit de côté au profit des émotions ressentis par les différents étudiants. Deux camarades de classe, Suzue et Tamayo, craquent pour Tejima, et elles sont bien conscientes que celui-ci a une attirance pour Midori. La jalousie va alors leur jouer des tours, et elles vont devenir méchantes envers Midori. C’est là que la légende du tsujiuran va refaire son apparition. Tout d’abord en bruits de couloirs. Les différentes lycéennes vont en parler, et mettre en garde néanmoins les deux filles jalouses, puisque cette légende est une malédiction. En demandant son avenir, un homme grand et habillé en noir fait son apparition et leur répond, et nous sommes à notre tour maudits. Il y a d’ailleurs eu des antécédents dans cette même ville dix ans plus tôt, avec une personne se suicidant après avoir demandé son avenir. Il n’est pas très dur pour le spectateur de relier les différentes pièces du puzzle au niveau des personnages et de ce qui aurait pu se passer dix ans plus tôt, tant tout semble concorder. Mais si le spectateur s’avère avoir vu juste, ce n’est pas du tout un défaut, loin de là.

Les filles du lycée vont tout de même faire appel à cette légende, et c’est là que l’aspect fantastique de l’œuvre va refaire surface, car l’homme en noir va bel et bien apparaître devant elles, et leur dire leur avenir, par forcément joyeux, ce qui poussera les jeunes femmes au suicide, nous donnant ainsi quelques effusions de sang. Midori va bien évidemment vouloir percer le mystère de tout cela, et va apprendre la triste vérité à la bibliothèque, en fouillant dans les archives. Certaines choses devraient rester oubliées, comme lui disait quelques minutes plus tôt son ami d’enfance Ryusuke, car la vérité à un prix. L’histoire atteindra alors son point de non-retour, et le film plongera dans un monde de cauchemar, où la vérité (décevante malheureusement) fera son apparition, dans une succession de twists nous laissant à peine le temps de respirer. L’histoire, qui semblait simple et prévisible, retourne sa veste pour nous surprendre, allant vers un final surprenant et imprévisible, nous dévoilant un nouveau personnage, joué par Miwa Hitomi (Crazy lips, Gore from outer space). Le final décevra quelque peu, mais l’histoire générale, les personnages, l’ambiance et le visuel soigné du métrage sauvera la mise. Intéressant, une nouvelle fois, pour une adaptation de Ito.

Les plus

Un film très soigné à tous les niveaux

Des acteurs chevronnés

Des scènes à l’ambiance particulière

Les moins

Un final à rallonge

En bref : Un petit budget qui s’en sort bien, l’interprétation, l’histoire, et la mise en scène sont soignés, on regrettera juste le trop plein de twists dans son final.

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