EXORCIST: FUTSUMASHI (エクソシスト 祓魔師) de Terauchi Kôtarô (2011)

EXORCIST: FUTSUMASHI

Titre original :  エクソシスト 祓魔師
2011 – Japon
Genre : Fantastique
Réalisation : Terauchi Kôtarô
Musique : –
Scénario :  Toshifumi Hiroki

Avec Suzuki Seina, Ôta Reona, Morita Mie et Nakano Arisa

Synopsis : Chaque soir, la mère de Risa l’attache avec des cordes à son lit, de peur qu’elle ne se mutile. Sa petite sœur, qui est maltraitée par ses camarades de classe, vit aussi mal la situation que la mère. Le docteur prenant Risa en charge n’a pas de solutions miracles, alors que la jeune femme semble aller de plus en plus mal de jour en jour. Le père Siegfried va tenter d’arranger la situation.

Terauchi Kôtarô est un réalisateur dont j’avais apprécié le travail sur Kuchisake Onna 2 (Carved 2), en mixant drame et fantastique pour un film aux personnages travaillés. Pourquoi pas le voir s’aventurer dans un film d’exorciste avec un budget ridicule de V-Cinéma ? Au final, peut être ais-je trop attendu du dit métrage, puisque la déception fut belle et bien là. Exorcist : Futsumashi n’est pas pour autant un film honteux, loin de là. Dès ses premières minutes, sans pour autant verser immédiatement dans le fantastique (pourtant, le métrage ne dure qu’1h19), le réalisateur réussit à poser son ambiance et à capter notre attention. Les bases sont là. Nous faisons la connaissance des personnages principaux les uns après les autres, à commencer par la petite sœur, maltraitée par ses camarades de classe. Elle rentre chez elle pour affronter quelque chose de bien pire. En quelques plans et en ne montrant que les longs silences, le réalisateur fait ressortir le malaise qui règne dans cette famille uniquement féminine. La jeune sœur est brimée et ne pardonne plus rien à sa grande sœur, la mère est au bout du rouleau, et la grande sœur, donc, se mutile, jour après jour. Sa mère en est venue à l’attacher la nuit en espérant que celle-ci ne se mette pas à crier, pour pouvoir passer une nuit tranquille. La famille est au bord du gouffre.

Les longs silences, mettant mal à l’aise, le tout aidé par une bande son d’ambiance discrète mais bienvenue, l’ensemble fonctionne, et ce n’est pas étonnant, le réalisateur aimant travailler sur une bonne base, sur de solides personnages. On pourra ajouter le docteur traitant Risa, la grande sœur, un prêtre qui comprend tout de suite que quelque chose cloche, et un ami de la famille, éprit justement par Risa, et le film peut commencer. Malheureusement, dés qu’il s’agît de rentrer dans le vif du sujet, et donc, dans la partie fantastique du récit, le réalisateur perd quelque peu ses moyens, restant dans le classique, le vu et revu, et surtout, ne mettant pas toujours les différentes scènes de possessions en scènes de manière très crédible. Après tout, rares sont les bons films d’exorcisme, mais le métrage en question possède au moins des bases solides derrières pour être un bon divertissement. Car en matière de film de genre, rien de bien neuf. Possession, personne n’y croit, le docteur est là pour donner (tenter de donner) des explications, un prêtre arrive, Risa prend une voix démoniaque déformée. Rien ne nous est épargné. Le prêtre tentera bien quelques exorcismes sur la jeune femme, mais rien à faire. La lassitude devant un spectacle que l’on ne connaît que trop bien commence à s’installer.

Mais dès que le réalisateur s’éloigne quelque peu de la possédée pour se recentrer sur ses personnages, le film gagne à nouveau en intérêt. Malheureusement, à quelques exceptions près, le métrage va reprendre la voie de la facilité et du film classique dans ses vingt dernières minutes, en faisant enfin rentrer en scène Max Von… ah non, mauvais film, mais le rôle est le même ! En faisant entrer en scène donc un super prêtre qui arrive tardivement mais qui va enfin pouvoir mettre un terme à cette histoire, avec des méthodes bien à lui qui seront plus efficaces. Au final, le résultat est en demi-teinte, parfois aussi intéressant que classique, parfois un peu long la faute à ses scènes déjà vues, mais efficace à d’autres moments. Toujours est-il que l’on sent bien derrière tout ça le savoir faire du metteur en scène. La mise en image est propre, l’ambiance est franchement réussie, et c’est déjà pas mal.

Les plus

Le début très prenant

De bons personnages

Bonne ambiance

Les moins

Très classique dés qu’il verse dans le fantastique

Quelques passages mal gérés

En bref : Un honnête métrage bien que décevant. Il y a des qualités techniques indéniables et de bons personnages, mais le côté fantastique est trop classique pour séduire.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading