PHANTOM OF THE PARADISE de Brian De Palma (1974)

PHANTOM OF THE PARADISE

Titre original : Phantom of the Paradise
1974 – Etats Unis
Genre : Comédie Musicale / Fantastique
Durée : 1h31
Réalisation : Brian De Palma
Musique : Paul Williams
Scénario : Brian De Palma

Avec William Finley, Paul Williams, Jessica Harper, George Memmoli et Gerrit Graham

Synopsis :  Winslow Leach, jeune compositeur de talent, se fait voler sa cantate intitulée « Faust » par un certain Swan, star planétaire. Décidé à demander des comptes, Leach s’introduit dans la maison de production « Death Records ». Poursuivi par les gardiens, il est jeté en prison. S’évadant, il se coince accidentellement la tête dans une presse à disques. Défiguré, celui-ci hante le nouveau temple du rock n’roll : le Paradise.

Après avoir fait en 1972 une entrée fracassante dans le thriller grâce à Sœurs de sang (Sisters), brillant hommage au maître du suspense Alfred Hitchcock, Brian De Palma, toujours au scénario et à la réalisation, se lance dans un nouveau projet l’année suivante (mais qui mettre beaucoup de temps à sortir), une comédie musicale rock et déjantée avec comme toujours, quelques clins d’œil à Hitchcock. Un patchwork de tout ce que De Palma aime et pratique depuis tant de temps maintenant, avec son lot d’écran splittés, plans séquences, mouvements de caméra virtuoses, final génialissime. Et la magie opère de façon miraculeuse ! Comme bien souvent à cette période (les années 1970 et 1980) dans l’œuvre du cinéaste. Brian De Palma confie le rôle du Phantom du titre à William Finley, qui tenait déjà le rôle principal masculin dans Sœurs de sang, et que l’on retrouvera dans d’autres œuvres du réalisateur, dont Le Dahlia noir récemment. Pour la musique et le rôle de Swan, Brian De Palma se tourne vers Paul Williams, qui avait déjà écrit des paroles pour Elvis Presley et autre. Un bon quoi. Et l’aventure peut à présent commencer.

Le  film s’ouvre par une voix off impliquant le spectateur, lui racontant l’histoire, et on comprend directement les différentes influences du film, que ce soit Le fantôme de l’opéra ou encore le mythe de Faust. Puis, premières images, un groupe, les Juicy Fruits, interprète sur scène une chanson typiquement année 60/70. Première constatation, les paroles des chansons relèvent du génie, elles critiquent, tout comme le message du film, le milieu de la chanson, de sa production, de ses ventes, de la bêtise qui en découle. Nous enchaînons directement sur une discussion entre Swan et son assistant, Philbin, pendant que Winslow interprète pendant la pause du club une de ses chansons, « Faust ». Les chansons sont toutes filmées calmement, avec classe, en général des plans fixes très travaillés où des caméras tournant autour des personnages sur 360°. Après ces passages purement musicaux, le film enchaîne sur une partie ouvertement comique, où Winslow Leach a donné ses chansons à Swan, devant produire son album, mais… plus de nouvelles. Il fera tout pour reprendre contact, mais sera chassé, et devra prendre une voiture en filature pour pouvoir rencontrer le fameux Swan. Mais il se fera virer de chez lui, et traîné en justice pour possession de drogue, et il se fera arracher ses dents dans la prison de Sing Sing. Et c’est là que l’on assiste à un tour de génie, ou, en 3 minutes à peine, chrono à la main, Winslow s’échappe, essaye de se venger, se fait défigurer et récupère son costume. Une maîtrise totale des ellipses inégalable.

Nous allons ensuite voir un des plus intéressants écrans splittés de l’histoire De Palmienne avec celui de Sœurs de sang et de Femme fatale. Pour ne pas trop révéler de l’histoire, cette critique ne s’occupera plus beaucoup de l’histoire du film en lui-même, sauf dans ces grands lignes, déjà connues de tous. Winslow passera un contrat avec Swan et va recomposer ses mélodies sur Faust. Malheureusement, Swan va en faire ce qu’il veut… Critique terrible du milieu musical, Phantom of the Paradise a gagné ces galons d’œuvre culte et de chef d’œuvre unique en son genre notamment grâce à sa bande son, mais aussi sa réalisation impeccable d’un bout à l’autre et à un scénario astucieux, prenant ci et là ce qui lui plait, et mixant le tout avec une cohérence bluffant le spectateur. Des émotions diverses traverseront le spectateur au fur et à mesure du film, comme le rire, avec notamment la parodie de Psychose avec la scène de la douche, la beauté des images emmenant presque des larmes lors des scènes concernant Phoenix, interprétée par Jessica Harper, lors de l’apparition de la chanson « Old Soul ». Même l’hystérie pourra gagner le spectateur, lors du final, où les acteurs et la caméra eux même deviennent hystériques. Scène finale d’ailleurs tournée en plan séquence par plusieurs caméras en même temps (environ 5 au moins, visibles) puis remontée.

Les plus

Les musiques
Le mix d’influences
Des moments magiques
Le final

Les moins

…..

En bref : Phantom of the Paradise, c’est ça. Un patchwork d’œuvres diverses regroupées dans un seul métrage, fonctionnant seul, du début à la fin, un pur plaisir visuel d’une heure et demie.

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