PIRANHA 3D de Alexandre Aja (2010)

PIRANHA 3D

Titre original : Piranha 3D
2010 – Etats Unis
Genre : Animaux tueurs
Durée : 1h28
Réalisation : Alexandre Aja
Musique: Michael Wandmacher
Scénario : Peter Goldfinger et Josh Stolberg

Avec Elizabeth Shue, Jerry O’Connell, Steven R. McQueen, Jessica Szohr, Kelly Brook, Christopher Lloyd, Richard Dreyfus, Ving Rhames et Eli Roth

Synopsis :  Le Lac Victoria s’apprête à accueillir comme chaque année des milliers d’étudiants pour le Sping Break.  C’est à ce moment qu’un tremblement de terre secoue la région et ouvre une faille vers une grotte souterraine d’où s’échappent des milliers de piranhas préhistoriques.

Je n’ai jamais été un grand fan de Alexandre Aja. Son premier film, Haute Tension, aurait été bien mieux sans les 5 premières minutes et les 15 dernières. Son remake de La Colline a des yeux m’a fait l’effet d’un pétard mouillé, tandis que Mirrors, son remake du film Coréen Into the Mirror ne possédait qu’une poignée de scènes vraiment prenantes. C’est dire comme ce remake de Piranhas, en 3D qui plus est, ne m’intéressait pas. Remake encore une fois donc, cette fois ci du film de Joe Dante datant de 1978, film réalisé dans le but de surfer sur le succès planétaire des Dents de la mer sorti en 1974. A l’annonce du projet, tout le monde était enthousiaste devant ce remake par le duo français Aja et Levasseur. Et à la sortie du métrage, la plupart des personnes avaient un avis mitigé. Du film original, Alexandre Aja ne garde pas grand chose, si ce n’est les piranhas. Etrangement, son histoire, tenant sur moins qu’un timbre postal, se rapproche beaucoup plus de celle des dents de la mer. L’été, un festival, la mer, des piranhas, le shérif de la ville qui va tenter de sauver les jeunes et par la même occasion sa famille. Voilà les grandes lignes de l’histoire, qui n’évoluera pas vraiment. Ajoutons à cela du gore qui tâche et pas mal de demoiselles le plus souvent dénudées. Alexandre Aja ne se prend pour une fois pas vraiment au sérieux, et ce ton sera salvateur pour le métrage. Car dans le fond, oui, Piranha 3D est aussi vide que La Colline a des yeux. Pendant une grande partie du métrage, on attend d’ailleurs les piranhas de pied ferme, mais ils prennent le temps pour arriver. Avec quoi le réalisateur comble-t-il ce trou abyssal dans son scénario ? Avec du sexe. Beaucoup de sexe. Et pas mal d’humour aussi. Le film ne se prend jamais au sérieux, et ce n’est pas un mal. Il suffit de voir cette scène d’ouverture mettant en scène Richard Dreyfus, survivant des Dents de la mer justement, se faisant bouffer par des milliers de piranhas. Une scène qui met déjà en avant toutes les qualités et tous les défauts du métrage.

La réalisation d’Aja est de très honnête facture, mais niveau technique et direction d’acteurs, il n’a jamais vraiment été mauvais de toute façon. Le ton est décontracté, et c’est aussi ça qui va sauver le métrage. Des hommages, il y en aura des tas. Car outre l’apparition de Richard Dreyfus, on aura également droit à une apparition de Christopher Lloyd (le Doc dans Retour vers le Futur) et à un petit rôle pour Ving Rhames, qui n’aura jamais vraiment fait carrière mais continue d’apparaître dans pas mal de films bis (en témoigne en 2008 le faux remake du Jour des Morts Vivants). On pourra aussi noter une petite apparition jouissive de Eli Roth, bien mauvais réalisateur (Hostel 1 et 2, Cabin Fever), étonnamment bien meilleur acteur (Inglourious Basterds). L’histoire, extrêmement simple, se découpe en deux parties. D’un côté, nous avons Jake, le fils du shérif, qui part avec son amie sur la bateau d’un réalisateur de vidéos porno interprété avec brio et démesure par un Jerry O’Connell en grande forme (la série Sliders, c’était lui). O’Connell carbure, se lâche, surjoue, et aura droit à la scène la plus comique du métrage, rien que ça. Un réel soin a été apporté à son personnage, qui est d’ailleurs le seul finalement digne d’intêret dans le métrage. Les autres ne sont que bons à être mangés. Cette partie de l’intrigue mise avant tout sur les formes dénudées de ses actrices, avec notamment un ballet aquatique du plus bel effet, bien que peut être un poil trop long. De l’autre côté, nous avons la mère de Jake, shérif de la ville, qui prend conscience de l’existence des piranhas et va tout faire pour sauver le maximum de personnes de la  tuerie qui s’annonce. Une partie aux personnages transparents, comme la plupart du métrage. Les ados ne pensent tous qu’à s’amuser et au sexe, les filles ne sont pas prudes, ne cherchez pas un autre développement, ce sera tout, pour la première heure. Car oui, à deux ou trois attaques près, les piranhas se font au départ plutôt discrets. On se sentirait presque arnaqué si Aja n’avait pas maîtrisé le rythme de son métrage, ne l’avait pas parsemé d’un humour noir en tentant de revenir aux séries B (Z ?) des années 80.

Mais là où Piranha 3D se rattrape totalement, c’est dans sa dernière demi-heure, moment de bravoure  où le sang gicle à tous les niveaux, à un point rarement vu dans le cinéma Américain depuis des années. Aja s’est fait plaisir en lâchant son armée de piranhas sur les jeunes touristes, et ça y va pendant près d’une demi-heure non stop. Les corps sont mangés, broyés, découpés, déchiquetés, parfois pire, tout est permis et le délire va souvent très loin. Pour le plus grand plaisir de l’amateur de genre. Les effets spéciaux, signés par Greg Nicotero de KNB sont parfaits et le mix sur les corps entre effets de plateaux et effets numériques fonctionne à merveille. On ne peut pas en dire autant malheureusement des piranhas en eux même. A ce niveau le numérique est approximatif, voir tout simplement raté, et on s’en rend compte dés la scène d’ouverture. Problème de texture, ou d’animation, ou peut être bien les deux, les piranhas sont ratés, ce qui n’empêche pas le spectateur de prendre son pied lors de cette dernière demi-heure. Aja signe simplement ici son meilleur film américain, car il ne se prend pas au sérieux. Scénaristiquement, c’est léger, voir très (trop) léger, il est vrai, tant en terme de développement de l’intrigue (il n’y en a pas vraiment), de personnages (seuls un ou deux sortent du lot) et de ses rebondissements, puisque le seul vrai rebondissement arrive à cinq secondes de la fin, mais Piranha 3D reste un très honnête divertissement, vite vu, vite oublié, mais qui fait passer un bon moment vraiment pas prise de tête, avec son lot de nudité (la première heure) et d’atrocités (la dernière demi-heure).

Les plus

De l’humour
Du gore qui tâche
Pas mal de sexe

Les moins

Mais rien d’autre
Un scénario minimaliste
Les piranhas pas super bien fait

En bref : Un spectacle fun parfois limité par son scénario et certains effets numériques, mais qui ne se prend pas la tête et nous donne ce qu’on veut et ce que l’affiche voulait nous vendre : Sea Sex and Blood.

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