PREDATORS de Nimrod Antal (2009)

PREDATORS

Titre original : Predators
2009 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h47
Réalisation : Nimrod Antal
Musique : John Debney
Scénario : Alex Litvak, Robert Rodriguez et Michael Finch

Avec Adrien Brody, Alice Braga, Topher Grace, Danny Trejo, Laurence Fishburne et Walton Goggins

Synopsis : Royce, un mercenaire, se retrouve obligé de mener un groupe de combattants d’élite sur une planète étrangère. Ils vont vite comprendre qu’ils ont été rassemblés pour servir de gibier. A une exception près, tous sont des tueurs implacables – des mercenaires, des yakuzas, des condamnés, des membres d’escadrons de la mort ; des « prédateurs » humains qui sont à présent systématiquement traqués et éliminés par une nouvelle génération de Predators extraterrestres.

On l’a attendu très longtemps ce nouveau Predator, censé redonner ces lettres de noblesses à une saga éteinte depuis Predator 2 en 1990. Pour petit rappel, le premier est un film culte de 1987, qui nous présentait le Predator pour la première fois, un grand monstre du cinéma créé par Stan Winston. Succès oblige, une suite vu le jour, le Predator 2 donc, où Arnold Schwarzenegger laissait sa place à Danny Glover. Une suite tout à fait honnête malgré quelques défauts. Puis viendra le drame avec les deux Alien VS Predator dans les années 2000. Deux films totalement ratés, chacun pour des raisons différentes. Deux films qui ne rendaient justice à aucunes des deux sagas. Il aura fallut attendre que Robert Rodriguez produise et écrive une nouvelle suite (enfin, un mix entre le remake, le reboot et l’hommage appuyé) pour que nous soyons rassuré. Car Predators est un film fait par des fans, pour des fans. La première bande annonce disponible était plus qu’alléchante : bon casting, retour dans la jungle, la musique des films originaux, un retour au film à la fois tendu et brutal. Tout s’annonçait bien. A la sortie de la projection, finalement, nous sommes mitigés, car le film possède les défauts de ses qualités. Tout d’abord, soyons clair, c’est le meilleur film de la saga Predator depuis Predator 2. La concurrence ne rendait cela pas bien difficile, il est vrai, mais malgré ses défauts, parfois nombreux, Predators est un bon film. Disons le clairement, Predators souffre de ces trop grandes similitudes avec l’original. Ses bonnes intentions originales deviennent donc son plus grand défaut. Le métrage commence sur d’excellentes bases, pas d’explications foireuses ou d’introductions expéditives, nous sommes dans le vif du sujet, avec la chute d’Adrien Brody dans la jungle, suivis par celle d’autres personnages. Le casting est plutôt solide, et si les différents personnages n’ont rien de fabuleux, les acteurs parviennent à leur donner vie. Tous ces personnages sont divers et viennent des quatre coins du monde. Outre Adrien Brody, on retrouvera quelques têtes connues, comme Laurence Fishburne de la trilogie Matrix et de Even Horizon, ou Danny Trejo, habitué aux films de Rodriguez. Pour coller aux deux films originaux, le casting introduit une fille latine. Tout ce bon monde se retrouve dans ce lieu inconnu et sauvage, la chasse peut alors commencer, Adrien Brody, jouant Royce, mène la troupe (et non pas la chasse).

A partir de là, le film enchaîne les moments de bravoures, et les moments tombant à l’eau, les hommages réussis, et les hommages ratés, ce qui va déséquilibrer le métrage, sans pour autant le rendre mauvais ou désagréable. La première demi heure va jouer sur l’ambiance, nous n’aurons pas de Predators à l’écran encore. L’ambiance s’avère même réussie, la réalisation de Nimrod Antal est plutôt maîtrisée et classe, nous éloignant des mises en scène des deux versus (en particulier le second, où l’on ne comprenait absolument rien). Sa caméra sait se poser par moment, rendant les actions presque totalement lisibles à l’écran. Rapidement, des pièges arriveront, nous rappelant avec joie le premier Predator, et son final. On jubile, puis arrivent de nouvelles espèces de Predators. Oh joie, le film tient vraiment ses promesses, on est très proche de l’ambiance de l’original, on s’en prend parfois plein la gueule, mais passé ces séquences, le film continue son bonhomme de chemin, avec les vrais Predators cette fois, et l’ensemble manque cruellement de nouveautés, voir parfois de substance, voir même de talent, mais c’est une autre histoire. Mais en regardant bien, on ne pourra pas réellement critiquer le scénario, car s’il s’avère classique et en parti pompé sur le premier opus, il faut se souvenir que bien que culte, le scénario de l’original n’avait rien non plus d’extraordinaire, et ses personnages non plus. C’est le même cas de figure ici, scénario classique, tous comme les personnages, et quelques éclairs de génie. L’ensemble est bien rythmé, et malheureusement, le temps de quelques séquences, le rythme faiblit lorsque les survivants sont recueillis. Des séquences de dialogues pas toujours très utiles arrivent, et cela semble long. Heureusement le film va se ressaisir (en partie) dans sa dernière demi-heure, en nous offrant ce qu’on attendait d’un tel film.

Toujours calqué sur l’intrigue du premier film, on retrouvera de nombreuses situations, comme la personne restant en arrière pour affronter l’ennemi pendant que les autres prennent la fuite, ou bien évidemment, l’affrontement final à base de pièges et de violence brutale et sans détour. Adrien Brody n’est pas Schwarzenegger, il le sait bien, et ne tente pas véritablement de le copier, rendant tout de même l’ensemble crédible. Mieux, le réalisateur parvient à éviter le ridicule de certaines scènes, comme ce combat improbable entre un Predator et un Yakuza armé d’un katana. La pilule aurait pu ne pas passer, mais tout cela passe sans dégâts. Point intéressant et s’éloignant de l’original, les personnages ayant tous mauvais fonds, certains vont s’entre-aider, d’autres non, rajoutant une dimension supplémentaire, bien que pas toujours exploitée à fond. Le final apportera malheureusement son lot de bien mauvaises idées également, pas toujours finement mises en scènes d’ailleurs, comme le combat entre les deux Predators ou bien encore le vaisseau qui va décoller. Predators apparaît donc comme un film en demi-teinte, puisque finalement, en voulant plaire aux fans (ce qu’il fait assurément, le plaisir procuré pendant certaines séquences est énorme, mais bien trop rare), il les fait aussi bouder devant l’absence de réelle innovations, puisque les nouveautés se comptent sur les doigts d’une main. De nouveaux Predators certes, mais trop peu présents, une autre planète, mais qui s’avère finalement assez proche de la jungle du premier film et donc n’apporte rien. Si certains hommages passent comme une lettre à la poste (reprise intégral du score des deux premiers films, ce qui fait bien plaisir à ajouter au palmarès), d’autres passent moins et font de Predators un film regardable, mais feignant.

Les plus

Quelques bons moments
Des clins d’oeil
Retrouver l’ambiance du premier film

Les moins

Prévisible
Trop calqué sur l’original
Laurence Fishburne

En bref : Retrouvant l’ambiance de l’original, visuellement (la jungle), scénaristiquement (c’est un peu un remake) et musicalement (le score original est repris), le film fera plaisir aux fans, tout en les décevant par son manque d’originalité. Parfois jouissif, Predators est un film qui se laisse voir.

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